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« Les Frustrés » montent sur scène et Bretécher se lâche !

« Les Frustrés » montent sur scène, Bretécher se lâche
Cécile Garcia Fogel et Valérie Dashwood photo (DR)

« Les Frustrés » montent sur scène et Bretécher se lâche !

Il y a dans ce spectacle « Poussez-vous les mecs » un parfum de vieille lucidité. Ce genre d’intelligence qui ne cherche pas à plaire, mais à pointer là où ça fait mal. Claire Bretécher en savait quelque chose : sur ses planches, elle a dessiné les angles morts de la modernité, les contradictions molles, les faux combats et les vraies lassitudes.

Et voici que Cécile Garcia Fogel et Valérie Dashwood, formidables, lui redonnent voix — pas seulement un écho, mais un timbre, un grain, un souffle, une folie douce.

Sur scène, plus de bulles ni de stylos. Juste deux femmes, leurs corps, leurs mots, leurs nerfs. Les hommes, eux, sont là sans y être : voix off, présences désincarnées. Ils existent comme un climat, un arrière-fond d’époque, une pression invisible.

C’est un choix fort — presque politique — que de ne jamais les montrer, là où la domination masculine devient ici une acoustique, un bruit de fond dont on ne se défait jamais tout à fait.

Les deux comédiennes imposent leurs tempéraments pour une partition d’une complicité parfaite. Elles jouent comme on débat dans un salon de 1978 : avec esprit, férocité et tendresse mêlés.

Etre femme libérée, c’est pas si facile… 

Elles incarnent tour à tour ces figures bretéchériennes — la féministe fatiguée, la mère dépassée, la compagne ironique, l’amie épuisée par sa propre lucidité — sans jamais tomber dans la caricature.

Leur jeu ose le déséquilibre : l’irritation, la lassitude, le sarcasme, mais aussi la tendresse pour ces femmes qui râlent, s’indignent, se refusent, doutent, parfois désespèrent. On rit de ces conversations de gauche-intello, de ces préjugés qu’on a cru renverser mais qui reviennent comme des étendards.

Les deux personnages se questionnent, s’interrompent, doutent, et éclatent. Leur duo est une valse de contradictions. Valérie Dashwood est d’une énergie tendue, nerveuse, qu’on devine à la fois combattante et sarcastique. Cécile Garcia Fogel, elle, porte le verbe avec une gravité douce, une ironie mélancolique, un brin de folie, une sensibilité presque pudique.

À elles deux, elles rejouent tout un demi-siècle d’idéaux contrariés. Et le miracle, c’est que ça n’a pas vieilli — ça percute et ça vibre encore. Le rythme est serré, l’enchaînement des saynètes donne au spectacle un ton inattendu avec des accents surréalistes : le vertige décalé du confort bourgeois, des certitudes féministes « de gauche », des paradoxes entre ce que l’on dit et ce que l’on fait.

La langue de Bretécher, adaptée à la scène, garde ici tout son tranchant. Ces dialogues, c’est du cristal fêlé : ça brille et ça casse en même temps. On y rit souvent — mais d’un rire lucide et jaune. Car ce que la pièce montre, ce n’est pas tant le combat des années 70 que l’inachèvement du nôtre : le féminisme devenu réflexe, les hommes devenus alliés par confort, le progrès devenu posture.

La mise en scène de Garcia Fogel a choisi la sobriété et un ton décalé. Rien ne distrait du texte, mais tout le rend poreux. Le décor est un territoire mental ; les transitions, des respirations de pensée. On passe d’un entretien radio à une conversation intime, d’une satire domestique à une crise existentielle, sans que rien ne paraisse forcé. Les corps parlent autant que les mots : un silence, un regard, un effondrement du ton suffisent à faire remonter ce que Bretécher, à l’époque, laissait deviner sous des traits d’encre.

Et quand soudain, la chanson de Cookie Dingler retentit : « Elle est femme libérée… mais tu sais, c’est pas si facile… » Dans un éclat presque comique, tout le paradoxe du spectacle se concentre.

Ce tube des années 80, devenu cliché, revient ici comme un miroir déformant : un sourire en coin sur l’utopie de l’émancipation où les nanas n’en n’ont pas encore fini d’apprendre à l’être.

Dates : du 1er au 18 octobre 2025 – Lieu : Théâtre de la Ville (Paris)
Mise en scène : Cécile Garcia Fogel

Triple évènement à la boutique KIELLE rue de Rivoli: exposition des oeuvres de Franck Sadock, annonce d’un foulard pour KIELLE et lecture des Sonnets de l’amour obscur de Federico Garcia Lorca par Line Amselem

Depuis la fin aout 2025, Franck Sadock expose ses oeuvres à la boutique KIELLE au 250 rue de Rivoli à Paris. Rencontré en 2024 au salon 3F, il remet à l’honneur ses portraits d’hommes et femmes politiques croqués au plâtre lors de ses visites à l’Assemblée nationale, ainsi que ses modèles noirs pour lesquels des nouvelles oeuvres sont attendues, avec des personnages contemporains célèbres (l’artiste Jon Baptiste, le photographe Tyler Mitchell), et ce n’est pas tout. Il collabore également à la création d’un foulard mettant à l’honneur des personnalités féminines historiques comme Simone de Beauvoir, Françoise Sagan, Georges Sand ou Marie Curie, entre autres. Cette commande pour la marque KIELLE devrait aboutir prochainement.

KIELLE, une marque tendance à la pointe de la créativité

Jeune marque française en habillement, joaillerie et accesoires de mode fondée en Espagne en 2022, KIELLE a été fondé par Ezequiel Doria Medina, jeune designer d’origine bolivienne, autodidacte, qui utilise des matières nobles en production éco-responsable. Les formes sont renouvelées ou recherchées, avec des détails stylisés et décalés. La marque s’adresse aussi bien aux femmes, qu’aux hommes ou aux non-binaires. La collection printemps-été 2026, est inspirée par les catastrophes naturelles qui, malgré leurs impacts parfois effroyables, chantent la vie, le délassement, l’urbanité et le droit au bonheur. Dans l’hexagone, KIELLE commence à être diffusée par des magasins hôtes à Caen, Calvi, Saint-Malo, et Sucre en Bolivie. Les Bijoux sont inspirés des éléments de la nature et livrés dans le monde entier, avec des bracelets, des pendentifs, des bagues et des colliers en or, argent et pierres précieuses.

Une lecture fascinante de la traduction française des Sonnets de l’amour obscur

Les Sonetos del amor oscuro (Sonnets de l’amour obscur) sont un recueil de poèmes écrits dans les dernières années de la vie du poète espagnol Federico García Lorca (1898–1936) disparu tragiquement aux premières heures de la guerre d’Espagne. Publiés à titre posthume, ils ont été traduits par Line Amselem et elle a proposé une lecture le samedi 4 octobre dans la boutique KIELLE. Les héritiers de Lorca ont conservé les Sonnets pendant des années, ne les faisant publier qu’au tout début des années 80, pendant la transition démocratique espagnole, bien des années après l’assassinat du poète et de la mort de Franco. Ces poèmes sont considérés aujourd’hui comme l’une des œuvres phares de la production du grand poète espagnol, avec des mentions pas forcément explicites mais assez claires sur l’homosexualité longtemps cachée car interdite du poète, les fans de Dali connaissent certainement déjà la relation intense entre l’artiste et le poète. Les éditions Allia font paraitre ce très beau recueil rempli de sonnets d’une beauté éclatante, avec également des dessins du poète lui-même. L’ouvrage est à découvrir pour un beau moment d’intensité amoureuse. La lecture du 4 octobre, avec textes originaux espagnols et traduction française fut un beau moment de ravissement poétique.

N’hésitez pas à aller visiter la boutique KIELLE, l’équipe de Jean-Michel Jagot se fera un plaisir de vous faire découvrir les dernières créations de la marque KIELLE, ce sera également le moment d’admirer les créations de Franck Sadock et des exemplaires des Sonnets de l’amour obscur y sont disponibles.

[BD] Le Voyage Extraordinaire tome 12 : dernier épisode de la saga de Denis-Pierre Filippi et Silvio Camboni (Glénat)

Un souffle d’intensité dans le désert égyptien

Le tome 12 de Le Voyage Extraordinaire marque le point d’orgue de cette saga jeunesse qui tient en haleine les lecteurs en quête d’aventure depuis 2012. Nos héros — Émilien, Noémie et Mathilde — sont entraînés dans une course finale haletante à travers les dunes, avant de découvrir une cité cachée où les enfants pourront peut-être enfin élucider le mystère des technologies obscures… et retrouver leur parent ?

Secrets, alliances et trahisons

L’affrontement avec Ursula et sa faction atteint son paroxysme. Les péripéties ne sont jamais gratuites : chaque épreuve révèle un peu plus du passé mystérieux de la sphère d’activation et du rôle qu’ont joué les civilisations anciennes. Les alliances vacillent, les trahisons éclatent, et les certitudes des protagonistes sont constamment remises en question. Ceux qui paraissaient fiables peuvent devenir des menaces – un choix narratif qui maintient le lecteur sur le qui-vive.

Un équilibre entre tension et révélation

Filippi réussit à doser savamment les scènes d’action et les moments de révélation. Les explications qui auraient pu alourdir le récit sont distillées par petites touches, ce qui préserve la fluidité de la lecture. On sent que ce tome a la pression de faire avancer les mystères tout en préparant l’ultime étape.

Graphisme au cœur de l’aventure

Le travail de Camboni (et du studio couleur) brille toujours de mille feux : avec des décors très riches et luxuriants, on admire les vastes panoramas, les jeux de lumière au cœur des ruines, le sens du détail toujours très apprécié. Le lecteur se sent pleinement immergé dans cet univers graphique très fort.

En Bref, ce douzième tome offre une conclusion à la hauteur de la saga. A ne pas manquer !

Extrait de la BD :

Résumé de l’éditeur :

Égypte. Émilien, Noémie et Mathilde se retrouvent au cœur du désert. Traqués par Ursula et ses sbires qui veulent récupérer la sphère d’activation, les enfants n’ont d’autre choix que de faire confiance à leur guide Sélim et de fuir à bord d’une felouque des sables. Sous une chaleur écrasante, ils parviennent à franchir le mur de sable d’une tempête errante. Bientôt, ils atterrissent dans une cité cachée qui se trouve être le berceau de la civilisation ayant créé les technologies obscures ! Les enfants n’en croient pas leur yeux et l’espoir de retrouver leurs parents renaît ! Mais en explorant ce lieu, ils sont confrontés à une nouvelle menace : de monstrueux robots sauvages qui n’ont rien à voir avec leur gentil Robby les prennent en chasse… Par chance, Kiritsu et ses robots ninjas viennent en aide à nos jeunes explorateurs. Finalement coincés dans une antique bâtisse, encerclés par une horde de robots, il leur reste peu de temps pour percer le secret qui sommeille dans cet endroit mystérieux. Après avoir sillonné le monde, les enfants touchent presque au but. Parviendront-ils à retrouver leurs parents et à élucider l’énigme de l’origine des technologies obscures ? Ce dernier tome plein de rebondissements clôt une incroyable série fantastique qui a captivé les lecteurs depuis 2012 grâce à ses nombreuses péripéties, son intrigue bien ficelée et une galerie de personnages toujours en quête de vérité. Une saga à ne pas manquer !

Date de parution : le 8 octobre 2025
Auteur(s)
: Denis-Pierre Filippi (Scénariste)
Silvio Camboni (Dessinateur)
Genre : S.F., jeunesse
Editeur : Glénat
Prix : 15,50 €

Georges de La Tour : le feu sous la cendre au musée Jacquemart-André

Gorges de La Tour : le feu sous la cendre au musée Jacqumart-André
Georges de La Tour, Le Nouveau-Né, vers 1645, huile sur toile, 76,7 x 95,5 cm, Rennes, musée des beaux-arts © Rennes, Musée des beaux-arts

Georges de La Tour : le feu sous la cendre au musée Jacquemart-André

Il y a des expositions qui parlent fort, et d’autres qui chuchotent. Celle-ci murmure.

Le musée Jacquemart-André, toujours habile à tisser des dialogues entre splendeur et intimité, accueille Georges de La Tour, ce peintre de l’effacement flamboyant, ce mystique provincial que la lumière a rendu immortel.

L’intimité du visible

Dès les premières salles, le visiteur est saisi par une clarté qui semble venir de l’intérieur des toiles : pas de soleil, pas de ciel — juste une flamme, un souffle, un secret. C’est une lumière qui n’éclaire pas le monde : elle l’interroge.

On croit connaître La Tour. On oublie qu’il fut d’abord un artisan obstiné, plus modeste que visionnaire, plus silencieux que spectaculaire. Ses saints et ses mendiants, ses Madeleine extatiques, ses vieillards qui mangent des pois : ce sont des figures sans drame, des héros d’une humanité retenue.

« Georges de La Tour. Entre ombre et lumière » est une exposition dont la force tient à sa vérité : vérité des figures, vérité de la lumière, vérité du silence. Elle ne désire pas impressionner mais inviter — à ralentir, à regarder, à entendre ce qui ne se dit pas. Dans le paysage souvent animé des grandes expositions parisiennes, elle propose un contre-point précieux : un peu de paix, un peu de mystère, un éclat dans les ténèbres.

Le clair-obscur ou l’art du doute

Mais dans cette humilité, il y a une tension inouïe — la lumière n’y est jamais décorative, elle est charnelle, terriblement humaine, presque douloureuse. Une chandelle éclaire un visage, mais aussi une âme.

La scénographie du musée épouse cette respiration : salles obscures, halos ténus, dialogues de toiles où le silence circule comme un souffle. L’ensemble invite moins à regarder qu’à méditer. Le visiteur ralentit. Enfin.

On a souvent dit de La Tour qu’il était « le Caravage lorrain », c’est réducteur. Là où Caravage provoque, La Tour apaise. Là où l’un éclabousse de sang, l’autre murmure de cendre. L’exposition, plutôt que de trancher, joue la carte du mystère : a-t-il voyagé en Italie ? S’est-il inspiré des caravagesques français ? Le commissariat ne tranche pas, et c’est bien ainsi. Le flou devient vertige, la zone d’ombre un hommage.

Pourquoi La Tour nous fascine-t-il tant encore aujourd’hui ? Parce qu’il parle notre langue : celle du silence dans le tumulte, celle de la lumière fragile dans la saturation du visible.

En un temps où tout s’expose, il peint ce qui se retire. En un temps d’images sans profondeur, il peint la patience du regard. Son œuvre, c’est une méditation lente à l’heure du scroll infini. Et cette exposition, nous rappelle que voir, c’est parfois cesser de regarder.

 Dates : du 11 septembre 2025 au 25 janvier 2026 – Lieu : Musée Jacquemart-André (Paris)

Sortie du combo Edition limitée Collector Combo Blu-Ray – DVD du film d’horreur la Furie des Vampires

Le Furie des Vampires est un film d’horreur espagnol de 1971. Avec sa photographie très soignée et la présence de la très belle Gaby Fuchs, le film mérite le coup d’œil. Beaucoup le considèrent comme un simple nanar, mais s’il a certes un peu vieilli, il n’est pas sans intérêt.

Un film d’horreur des années 70

Le pitch est sans surprise. 2 étudiantes partent en voyage pour trouver le tombeau de la comtesse Wandesa suspectée de vampirisme. Elles se retrouvent égarées dans la campagne et leur voiture en panne, elles sont alors recueillies dans la maison isolée de Waldemar Daninsky. A une époque où les films d’horreur espagnols étaient légion, Paul Naschy est resté comme une icône du cinéma fantastique espagnol. Au milieu de films appelés Les Vampires du Dr Dracula, Dracula contre Frankenstein et La Furia del Hombre loco, La furie des Vampires apparaît à l’époque comme une suite des Vampires du Dr Dracula, il en reprend en tout cas les éléments essentiels. Waldemar renaît suite à une imprudence car des médecins légistes retirent les balles en argent de son corps. Le personnage est alors obligé de vivre en dehors du monde où il est doit s’enchaîner chaque nuit de pleine lune pour éviter de se transformer et de s’attaquer à des individus innocents. Mais il est surtout confronté à une vampire du nom de Wandesa. Le scénario est signé Jacinto Molina. La réalisation est confiée à Léon Klimovsky, réalisateur argentin très prolifique et dans tous les styles en Espagne. La confrontation entre le loup-garou et des vampires se fait au ralenti, ce qui est assez étonnant et divertissant. Attaques bestiales et sauvages du loup-garou s’enchainent pour un effroi un peu kitsch mais tout de même intéressant.

La furie des vampires parait en combo Blu-Ray DVD à découvrir pour passer un beau moment d’horreur marquée années 70.

Synopsis: Deux étudiantes en sciences occultes sont à la recherche du tombeau de la comtesse Wandessa, personnage historique suspecté de vampirisme. Égarées en pleine campagne, elles sont accueillies dans la demeure isolée du comte Waldemar Daninsky, condamné à se transformer en loup-garou depuis qu’il a été lui-même mordu.

« La Séparation » : l’art du théâtre et de la littérature

"La Séparation" : l’art du théâtre et de la littérature
Léa Drucker et Catherine Hiegel, dans « La Séparation », de Claude Simon, mise en scène par Alain Françon, photo JEAN-LOUIS FERNANDEZ

« La Séparation » : l’art du théâtre et de la littérature

Il y a des pièces qui tiennent dans une intrigue, et d’autres qui tiennent dans une fêlure existentielle. « La Séparation » appartient à la seconde catégorie : pas de confort narratif, pas de drame emballé, mais un effritement lent, une langue qui respire comme un animal blessé.

Claude Simon, prix Nobel de littérature, ne s’invite pas souvent au théâtre ; Alain Françon, lui, ose l’y porter. Et c’est un choc.

« La Séparation » est d’abord cette déflagration dans le temps. Ce vertige qu’on entrevoit sous la surface du quotidien. Claude Simon ne signe pas un spectacle de psychologie ordinaire ; il écrit un huis clos où les murs sont minces, mais les ombres poisseuses, où le silence et la parole trichent tout autant l’un que l’autre.

Ici, la séparation n’est pas simple rupture conjugale, elle est fragmentation : entre les vivants et les morts, entre le passé qui ne lâche pas la mémoire et le présent qui tente de se défaire de ses chaînes. De l’existence anéantie.

Alain Françon ne couche pas la pièce sur les planches comme un inventaire. Il la superpose, la creuse, la laisse résonner. On se souvient qu’il aime le texte comme matière, comme une toile de fond exigeante, qui ne se plie pas.

Il respecte les didascalies, mais les transforme en zones liminaires — ce décor de deux salles de bain mitoyennes, cette cloison fine qui sépare deux chambres mais laisse entendre, sentir, voir que les vies s’entremêlent, se reflètent, se désagrègent.

Le spectacle tresse le rire amer et la douleur feutrée. Françon met en lumière les ridicules, les jalousies ingrates, les désirs qui se taisent, autant que les mots qui claquent comme des portes qu’on referme.

Il installe une simultanéité troublante : les scènes dans les deux pièces contiguës se répondent, s’opposent, se réverbèrent. Le miroir n’est pas seulement un objet, il devient personnage, champ de bataille intérieur.

Une distribution incandescente 

La scénographie joue à merveille de tout cela, de la proximité, de la cloison trop mince. Ce voisinage forcé devient métaphore : couples qui se disloquent, désirs qui se croisent, rancunes qui transpirent. Françon installe une tension magnétique, où chaque mot semble pouvoir fissurer le mur.

Ainsi à l’abri de ces deux espaces jumeaux, séparés mais liés, miroirs, éclats, lumières qui glissent du jour vers des teintes nocturnes, le décor crée un climat de tension et d’une proximité inquiétante.

Dans cette mise en scène d’une maîtrise absolue, la langue de Simon, musicale, tremblante, irrégulière, métaphysique, riche des digressions, des retours, des images obsédantes, est ici magnifiée. Françon ne le domestique pas, il la laisse déployer ses résonances. On y entend l’amour qui se défait, la jalousie qui grince, la vieillesse qui s’incruste, la mort qui veille.

Et la force du spectacle est là : faire entendre ce texte sans l’affadir. Françon ne cherche pas à clarifier, il orchestre les obsessions de la langue. Le spectateur doit céder, accepter de ne pas tout saisir, se laisser travailler par la matière verbale. C’est exigeant mais d’une intensité unique.

Le jeu est un trésor de contrastes. Léa Drucker (Louise) porte une douceur inquiète, une lumière intérieure qu’on devine vacillante. Elle est à la fois désir, hésitation, culpabilité, ombre. Catherine Hiegel (Sabine) aux éclats brûlants, incarne la colère vieillissante avec une précision volcanique : chaque réplique claque comme si c’était la dernière. Elle est impressionnante de virtuosité.

Alain Libolt et Pierre-François Garel tissent avec elles une toile d’ambiguïtés, de failles et de fragilités. Catherine Ferran, en contrepoint grave, installe la note sourde de la mort qui rôde.

Ces personnages ne sont pas joués, ils sont vécus, subis, burinés par le temps. Là où Françon laisse respirer les silences tout autant que le poids des mots.

« La Séparation » est une œuvre rare : exigeante, ardente, mêlant le trivial à l’élévation. C’est un grand théâtre littéraire, un théâtre de la langue et de l’ébranlement.

Dates : du 24 septembre au 30 novembre 2025 – Lieu : Les Bouffes Parisiens (Paris)
Mise en scène : Alain Françon

Un Simple accident: Sortie de la Palme d’or en salles le 1er octobre pour un final en apothéose

Qui connait le cinéma de Jafar Panahi sait de quoi est capable le bonhomme. Taxi Téhéran, Aucun ours, ses opus se déroulent en Iran et décrivent de l’intérieur la vie de ses habitants. Ce qui a le don, et le bon gout, de ne plaire du régime iranien. Condamné en 2010 par la justice de son pays à 6 ans de prison ferme pour propagande contre le régime, il a été placé en liberté conditionnelle jusqu’à son arrestation au parquet de Téhéran le 11 juillet 2022 à l’âge de 62 ans. Le 3 février 2023, il a été libéré après une grève de la faim et de la soif. Bref, il sait de quoi est capable le régime. Son dernier film Un simple accident est une tranche de vie dans l’Iran d’aujourd’hui. Un homme croit reconnaitre un de ses tortionnaires lors d’un séjour funeste en prison. Il a d’abord dans l’idée de l’enterrer vivant comme légitime vengeance, mais un doute le saisit et il demande à d’autres individus s’ils reconnaissent ce fameux boucher. L’intrigue louvoie longtemps entre la farce grotesque et le film de serial killer avec un ton tragicomique qui surprend. Les personnages sont ni tout à fait méchants ni tout à fait courageux, ils cherchent à se faire justice sans pour autant condamner un innocent. Et le spectateurs est pris au jeu, il se demande si et homme bâillonné, enfermé dans une malle et sédaté est bien le bourreau que tout le monde croit reconnaitre sans en être tout à fait certain. Le film avance jusqu’à ce quart d’heure final titanesque qui justifie à lui seul l’obtention de la palme d’or. Impossible d’en dire plus, disons que les 3 scènes finales scotchent au siège et retournent l’estomac. Le spectateur sent l’odeur de l’Iran, il suit les personnages, il comprend leur tiraillement, il essaye de prendre parti sans vraiment parvenir à se faire une idée sur le sort le plus juste que doit subir le prétendu bourreau. Punir ou laisser partir, la question obsède de plus en plus les spectateurs… jusqu’à la scène finale, insupportable d’intensité. C’est le signe d’un film qui, malgré ses 3/4 de déroulé assez fade, finit en apothéose pour un tourbillon d’émotions. J’ai failli sortir de la salle au bout de la première demi-heure, bien m’en a pris de rester jusqu’au bout.

Synopsis: Iran, de nos jours. Un homme croise par hasard celui qu’il croit être son ancien tortionnaire. Mais face à ce père de famille qui nie farouchement avoir été son bourreau, le doute s’installe.

Sortie DVD du polar très noir de 1951, la femme à abattre

La femme à abattre est un film noir de 1951 en Noir et Blanc avec Humphrey Bogart. Et comme beaucoup de ces participants ont eu des problèmes avec Mac Carthy et la chasse aux sorcières, au premier titre Humphrey Bogart et Raoul Walsh, le film en a un peu pâti. Le film parle de mafia, décrite comme un problème de société, un fléau montré avec noirceur et froideur.

Un film noir des années 50

Le film très rythmé est fait de flashbacks, avec parfois des flashbacks dans les flashbacks. Avec le grand HB mis au premier plan, le film gagne en épaisseur. Le film débute avec une introduction grandiose où l’inspecteur Ferguson (HB lui-même) doit compter sur un unique témoin contre Mendoza, chef du syndicat du crime, mais ce témoin vient de se tuer, il doit trouver un autre témoin. Le film se conclut avec un grand moment à découvrir. Les années 40 et 50 américaines sont riches en polars et films noirs, La femme à abattre fait partie des meilleurs. Le flic est déterminé et efficace, et l’utilisation des flashbacks permet au spectateur de remonter le temps pour saisir les tenants et aboutissants de la situation. La mise en scène est nerveuse et captivante, le film est très abouti, puissant et prenant sans temps mort. Le titre français évoque une femme qui doit ici avoir une importance folle, ce n’est finalement pas le cas, elle est même anecdotique. The enforcer est un film d’hommes porté par un Humphrey Bogart impérial. A ses côtés, les autres ont du mal à exister.

Le film ne dure que 1h25, de quoi passer un bon moment de tension. Le film est à découvrir en DVD pour retrouver le grand B et en profiter.

Synopsis: Le procureur Martin Ferguson dispose d’un témoin clé dans la lutte qu’il mène contre une importante organisation criminelle. Mais celui-ci se tue accidentellement à quelques heures du procès. Les enquêteurs n’ont que peu de temps pour trouver la preuve qui empêchera le principal inculpé de ressortir libre du tribunal.

Une « Aida » réinventée à l’Opéra Bastille : le mythe à l’épreuve du présent

Une « Aida » réinventéee : le mythe à l’épreuve du présent
Photo Bernd Uhlig / OnP

Une « Aida » réinventée à l’Opéra Bastille : le mythe à l’épreuve du présent

Confier « Aida » à Shirin Neshat n’avait rien d’anodin : artiste iranienne, elle a toujours fait de la condition féminine et des fractures politiques le cœur de son œuvre. À Bastille, son regard transforme l’opéra de Verdi en une tragédie qui parle au présent, où les femmes apparaissent comme les véritables centres nerveux du drame et où le peuple opprimé prend enfin toute sa place.

Dans la mise en scène, le cube monumental domine tout — prison, tombeau, sanctuaire. Et impose d’entrée une tension : symbole du pouvoir, de l’enfermement. Ce monolithe qui s’ouvre, se ferme, révèle, dissimule, dit à la fois la force étouffante des dominations et le désir d’éclatement.

Le jeu des costumes, des couleurs, des lumières renforce cette dialectique : le noir pour l’oppression, les esclaves, les rescapés, les visages souffrants ; le rouge, l’or, les costumes somptueux pour le pouvoir égyptien, ses prêtres, ses fastes. Parfois, cette fantasmagorie de couleurs crie encore plus fort dans le silence des scènes d’intimité ou dans l’épure des duos.

Les projections vidéo quant à elles — exils, désert, violences — brisent la distance historique et ramènent Verdi au cœur des fractures contemporaines : guerre, fanatisme, migrations.

Entre faste et dépouillement 

Mais ce dispositif minéral, loin d’écraser les personnages, agit comme un révélateur. Et ce qu’il révèle surtout, ce sont les visages et les voix des femmes. Aida, captive étrangère, partagée entre amour et loyauté, incarne l’exil intime ; Amneris, princesse égyptienne, fait surgir la violence du pouvoir et de la jalousie ; les prêtres, avec leur froideur rituelle, incarnent une autorité masculine emmurée.

Neshat, fidèle à son univers, met en lumière la tension entre l’enfermement social des femmes et leur capacité à dire, par la voix, une vérité universelle. À mesure que le cube se resserre, ce sont elles qui en fissurent les murs symboliques, jusqu’à la mort finale, vécue comme une victoire intime plutôt qu’une simple fatalité.

Le chœur, lui, n’est plus un simple ornement sonore. Dès les premières scènes, il s’impose comme un véritable personnage collectif : il porte le poids des guerres, incarne la mémoire des vaincus, donne un visage au peuple écrasé par le triomphe militaire.

Verdi avait déjà écrit pour le chœur un rôle prépondérant ; Neshat et Michele Mariotti le font résonner comme la conscience même de l’opéra. On se surprend à entendre non pas des foules, mais des individus : des voix humaines, fragiles, solidaires. Ce n’est plus seulement un arrière-plan sonore, c’est un protagoniste dramatique à part entière.

Côté interprètes, Piotr Beczała impose un Radamès noble, solide, dont les aigus jaillissent sans effort et dont la fragilité se lit dans les passages plus tendres. Ève-Maud Hubeaux incarne une Amneris de chair et de sang, tour à tour cruelle, jalouse, puis bouleversante dans son désespoir final. Saioa Hernández, en Aida, apparaît plus retenue : le début de son parcours est dominé par une prudence vocale, mais peu à peu son chant gagne en intensité, jusqu’à trouver dans la mort partagée la brûlure qu’on attendait.

Michele Mariotti dirige avec une élégance mesurée, refusant l’emphase trop facile. Il ménage des respirations, des silences, qui permettent à la musique de Verdi de déployer toute sa tension dramatique.

Au-delà de la splendeur du plateau vocal, c’est le regard de Neshat qui s’impose : celui d’une artiste qui lit dans « Aida » non pas un exotisme de carton-pâte, mais une tragédie de l’exil, de la domination et du sacrifice féminin.

En somme, cette « Aida » n’est pas seulement une histoire d’amour impossible : c’est une fresque où les femmes et les peuples parlent d’une même voix. Une voix qui traverse les siècles, qui résonne dans le cube de Neshat, et qui nous rappelle que derrière les fanfares triomphales, il y a des peuples écrasés, des amours congédiés, des femmes sacrifiées.

 Dates : du 24 septembre au 4 novembre 2025 – Lieu : Opéra Bastille (Paris)
Mise en scène : Shirin Neshat

Un clown joyeux qui fait le show avec Karabistouille au Lucernaire

Le Lucernaire laisse la place au Théâtre Noir à un clown qui amène sourires et bonne humeur sur le visage et dans les esprits de tous les adultes et enfants. L’heure de spectacle passe dans un souffle, tout le monde passe un beau moment marqué par le retour en enfance, alors autant dire que les plus jeunes vivent un moment extatique. Ca rigole, ça invective le clown, c’est la foire à la saucisse dans l’allégresse la plus décontractée. Il parle italien, il parle français, il fait des tours de magie, et même quand il ne dit rien, il fait rire. C’est un vrai moment de communion dans le rire, c’est suffisamment rare à notre époque pour recommander ce Karabistouille rempli d’empathie simple, franche et évidente. Pas une once de mauvais esprit, de l’hilarité générale et partagée, c’est un succès phénoménal devant une salle comble. Le clown vient de Montpellier, il est vraisemblablement italien et multiplie les moments de joie. Les visages s’éclairent, les problèmes s’éloignent, Karabistouille offre une thérapie de la joie par le rire pendant 50 minutes qui lavent l’esprit de toutes les contrariétés du quotidien. Les enfants sont ravis, les parents se rappellent de leur âme d’enfant, c’est si bon de rire parfois, de bon cœur et de tout son être. Merci Karabistouille et la Compagnie Le petit cagibi!

Synopsis: Un clown à l’accent italien s’imagine magicien, il est aidé par son attachante fleur Margarita, tous les deux vont tenter d’incroyables tours : «  la magie du coin-coin, l’éléphant qui se trompe tout le temps, le guéridon qui vole mais pas trop haut… »
Un véritable bazar poétique et magique rempli de tendresse. Ce personnage sensible et généreux réussi à nous faire rire autant qu’à nous émouvoir. Un délicieux moment de poésie et de légèreté.

Un spectacle de magie clownesque rempli de poésie et de tendresse, à partager en famille.

Détails:

Mercredi et samedi 15H| Dimanche 11H

Du 10 septembre au 11 janvier 2026, Théâtre Noir

Soulages s’éclaire au Musée du Luxembourg

Soulages s’éclaire au Musée du Luxembourg
Brou de noix sur papier marouflé sur toile, Pierre Soulages, 1948. Photo Vincent Cunillère/Collection C.S./Adagp, Paris, 2025

Soulages s’éclaire au Musée du Luxembourg

Dès le seuil franchi, on comprend que « Soulages, une autre lumière » n’est pas une exposition à voir, mais à traverser — un territoire de bruns, de noirs, de blancs qui vibrent dans leur propre gravité. Le papier est partout, fragile, vulnérable. Et pourtant, il impose.

130 œuvres sur papier, dont 25 inédites qui sont toutes autant de voix dévoilées, d’ombres qui parlent.

Une entrée en matière qui déconstruit d’entrée notre idée de Soulages uniquement à travers ses toiles monumentales et ses Outrenoirs — l’exposition installe un basculement : ici, ce sont les œuvres légères, fragiles (en apparence), les formats modestes, le papier, qui portent l’audace.

Le choix du brou de noix comme premier médium frappe par sa simplicité apparente — presque rustique — et sa force expressive. Le brun, la transparence, l’opacité, le blanc du papier : la gamme est restreinte mais infiniment riche.

Le papier offre une liberté différente : moins de distance, moins de monumentalité, plus d’immédiateté. On perçoit le geste, le moment où le pinceau (la brosse) se retire, ou l’outil efface, griffe, creuse. On voit des accidents contrôlés, des traces que le temps n’a pas émoussé, mais sanctifié.

L’évidence du geste

L’exposition donne à voir aussi la variation des moyens : encre, gouache, encre de Chine… Chaque médium joue sa partition dans le contraste, dans la lumière de l’ombre, dans ce va-et-vient entre ce qu’on voit et ce qu’on devine.

Devant certaines feuilles, on éprouve cette sensation d’être face à une archéologie intime : comme si Soulages avait confié au brou la mission de faire remonter la mémoire de pierres disparues, de paysages engloutis. Des fulgurances qui contiennent déjà tout : la patience, le silence, l’attente, l’évidence du trait, l’appropriation de l’espace.

L’exposition remet en lumière des œuvres longtemps restées dans l’ombre — non pas par un choix esthétique, mais par une invisibilité institutionnelle : ce sont des travaux d’atelier, des esquisses géologiques d’une œuvre majeure. Le papier, dans cette rétrospective, se fait confident, témoin de la genèse.

Le parcours muséal joue avec cette thématique : chronologie, oui, mais aussi atmosphère — passage des œuvres plus anciennes, presque hésitantes, aux œuvres tardives qui reviennent au papier avec une sorte de maîtrise souveraine, de gravité. On sent que chaque œuvre a été pensée comme un moment de révélation silencieuse

On avance, et l’encre prend le relais. Le noir gagne en densité, il se tend, se contracte, se fissure parfois. Ici, la feuille n’est plus surface, mais champ de bataille. On perçoit les arrêts brusques, les zones retenues, les blancs qui résistent comme des poches d’air.

Un format plus grand attire l’œil : une vague d’encre noire, presque opaque, arrêtée net par la blancheur du papier. L’impression n’est pas d’admirer un dessin, mais d’assister à une collision. Le noir contre le vide. Et dans cette friction, une lumière inattendue naît.

Le plus prégnant reste cette sensation d’immédiateté : rien d’interposé entre l’artiste et nous. Pas de glacis, pas de vernis. Le papier dit la vérité du moment. On devine l’énergie, l’encrage, mais aussi les respirations, les hésitations. Le spectateur se retrouve presque complice, témoin d’un secret.

En s’approchant on perçoit les fibres soulevées, marquées par l’outil. Ce détail minuscule bouleverse davantage que certains Outrenoirs monumentaux. Parce que là, Soulages est nu, sans protection.

En avançant dans les salles, on sent que Soulages revient au papier comme à une terre natale. Les œuvres tardives respirent une sorte d’assurance tranquille : le noir n’est plus colère, mais chant. On n’est plus dans le heurt, mais dans la maîtrise.

En sortant, on ne garde pas seulement en mémoire la monumentalité du noir, mais aussi la fragilité d’une trace, la puissance d’un geste inscrit sur papier.

C’est cette dimension, intime et lumineuse, que l’exposition offre avec justesse : un Soulages moins connu, mais tout aussi essentiel et unique.

 Dates : du 17 septembre 2025 au 11 janvier 2026 – Lieu : Musée du Luxembourg (Paris)

Le salon art 3f bat son plein Porte de Versailles à Paris

Le salon Art 3f ouvre ses portes le weekend du 27 et 28 septembre 2025. Au programme, art moderne pour toute la famille avec des peintures, des sculptures et des photographies, c’est coloré, c’est varié, un vrai plaisir pour les yeux, le tout dans une ambiance conviviale et décontractée. Sur un niveau, des dizaines d’exposants montrent leurs œuvres, dont Manchot avec ses œuvres très Pop Art qui plairont aux enfants avec tous les personnages de la pop culture, Pikachu, Mickey et compagnie, dans des graphismes très travaillés. Il faut se plonger dans ce monde trépidant pour trouver son bonheur!

Synopsis:

Plongez dans trois jours d’effervescence artistique où talents émergents et confirmés se rencontreront pour célébrer l’art sous toutes ses formes. Cette nouvelle édition tiendra à nouveau toutes ses promesses ! Un événement ouvert à tous : que vous soyez amateur d’art, collectionneur ou simplement curieux de découvertes, art3f est l’occasion d’acquérir des œuvres des plus abordables aux plus prestigieuses !

Au programme :

Peintures, sculptures, photographies… Des rencontres directes et un partage d’émotions sincères avec des artistes et galeristes nationaux et internationaux, de l’art accessible, de l’émerveillement et de la découverte, le tout dans une ambiance décomplexée, conviviale et décontractée.

Le salon propose un espace détente et restauration, où l’on peut déguster un repas chaud ou un simple snack, au rythme de notes jazz.

art3f s’inscrit dans le courant de l’art abordable.

Aller à la rencontre de l’art sans préjugés et laisser l’émotion prendre le pas tout en ayant un niveau d’exigence en phase avec les tendances du milieu de l’art international, bouger les lignes des traditionnels salons marchands d’art contemporain, en redonnant à ces événements un côté humain et chaleureux, telle est l’identité d’art3f.

Toutes les œuvres exposées sont disponibles à la vente.

Sortie de la BD Gerda Taro, une photographe en guerre aux éditions Le Boite à Bulles

La photojournaliste allemande Gerda Taro est née en Allemagne en 1910 et morte au cœur de la Guerre d’Espagne en 1937. Première femme journaliste, Greta Taro était dotée d’une personnalité forte, elle n’hésitait pas à prendre des risques pour prendre le cliché le plus proche de la réalité. Le photographe de guerre le plus connu reste encore aujourd’hui Robert Capa qui fut son compagnon, Gerda Taro fut sa contemporaine, une des premières femmes photoreporters, avant Lee Miller, autre grande figure féminine pendant la seconde guerre mondiale. Un peu oubliée aujourd’hui, elle porte le nom d’une rue à Paris dans le 13e arrondissement et la BD lui rend un bel hommage pour réanimer le souvenir d’une femme forte, déterminée, et férocement antifasciste. Les dessins sont soignés, la narration est dynamique et les clichés les plus connus sont montrés avec talent, l’époque troublée entre l’après première guerre mondiale et la montée des dangers pendant les années 30 est avivée comme un avertissement pour aujourd’hui. Un bel ouvrage à découvrir pour cette rentrée 2025!

Synopsis: Le destin de Gerda Taro, pionnière du photojournalisme, figure de la lutte antifasciste, à l’origine du mythe Robert Capa et pourtant injustement méconnue.

Si l’on se souvient aujourd’hui du légendaire reporter de guerre Robert Capa, c’est en partie grâce à Gerda Taro. Son nom, c’est elle. Le lancement de sa carrière, c’est elle. Certains de ses clichés les plus célèbres, c’est encore elle.
Mais Gerda Taro ne fut pas seulement l’ombre de Capa. Elle fut d’abord et surtout l’une des premières femmes photoreporters. Avant Lee Miller, elle est l’une des premières à partir sur les zones de conflits, au cours des années 1930. Animée par la ferme conviction que l’information peut changer le monde, elle n’hésitera pas à se rendre sur le front espagnol dès 1936 pour couvrir la guerre civile et combattre, à sa manière, le fascisme grandissant en Europe.

Injustement oubliée à la faveur de son compagnon de route et compagnon de vie, Robert Capa, la figure de cette pionnière du photojournalisme, farouche défenseuse de la liberté et de la condition féminine, est enfin réhabilitée par Fabrice Garate Delgado et Sylvain Combrouze.

Editeur: La Boite à Bulles

Auteurs: Fabrice Garate / Sylvain Combrouze

Nombre de pages / Prix: 256 pages / 27 euros

[BD] Simone, tome 3 : Mais un jour dans notre vie, le printemps refleurira (Glénat)

De la déportation à la justice

En 1972, Simone Lagrange reconnaît à la télévision le visage de Klaus Barbie, le bourreau qui l’avait arrêtée trente ans plus tôt. Ce choc réveille le souvenir de son adolescence brisée : l’arrestation à Lyon, Drancy, la déportation à Birkenau, la marche de la mort, puis la libération. À travers ces fragments de mémoire, ce troisième tome retrace le chemin d’une enfant résistante devenue témoin infatigable.

Un récit d’une grande justesse

Jean-David Morvan tisse un scénario dense qui alterne passé et présent. Le lecteur ressent la peur, la faim et la violence des camps, mais aussi la reconstruction difficile d’une femme qui refuse le silence. La parole de Simone, son courage au procès Barbie, rappellent l’importance de la mémoire et de la justice face à l’oubli.

Un dessin au service de l’émotion

Le trait clair de David Evrard et la colorisation subtile de Walter Pezzali rendent l’horreur supportable sans l’édulcorer. Les visages portent la douleur, les paysages glacés transmettent l’effroi. Chaque case respire la dignité et la pudeur, offrant un équilibre rare entre témoignage historique et sensibilité graphique.

Un témoignage essentiel

Ce dernier volume conclut magistralement une trilogie indispensable. Simone n’est pas seulement l’histoire d’une survivante : c’est un appel à la vigilance et à la transmission. Une bande dessinée bouleversante qui marque par sa force et son humanité.

Extrait de la BD :

Résumé de l’éditeur :

En 1972, la télévision affiche le portrait d’un vieil homme et cherche des témoins qui pourraient reconnaître en lui un nazi recherché depuis la fin de la guerre : Klaus Barbie. En le voyant, Simone Lagrange, 42 ans, voir ressurgir un douloureux passé. Cet homme, elle le reconnaît. Chef de la Gestapo de Lyon, il fut son tortionnaire à partir du 6 juin 1944. Elle se souvient de la jeune fille qu’elle était, du basculement de la France vers le régime de Vichy et du camp de Drancy, antichambre d’Auschwitz…  Dans ce dernier tome, elle se souvient des travaux forcés et de la confusion qui règne dans le camp, juste avant que l’Armée rouge n’entre. La libération est proche, mais l’horreur toujours là. Nous sommes en janvier 1945 et les gardiens commencent des évacuations, c’est la longue « marche de la mort » qui attend les déportés. Parmi eux, Simone entame une marche pour la vie. Aujourd’hui, la guerre est terminée, mais Simone témoigne pour que plus jamais l’histoire ne se répète. En tant que survivante, elle sera un témoin clé dans le procès de Barbie et combattra les négationnistes.
Triptyque historique qui revient sur l’histoire d’une résistante française, déportée à Birkenau, autant que sur le déroulement du procès historique de Barbie, ce biopic bouleversant arrive à décrire l’indicible à travers un langage visuel subtil. Un témoignage fort et puissant qui confirme le talent des auteurs d’Irena.

Date de parution : le 24 septembre 2025
Auteur(s)
: Jean-David Morvan (Scénariste)
David Evrard (Dessinateur)
Walter Pezzali (Coloriste)
Genre : histoire
Editeur : Glénat
Prix : 15,00 €

« Le Repas des fauves », un cluedo sous haute tension de retour sur scène

« Le Repas des fauves », un cluedo sous haute tension sur France 4
Le Repas des fauves – Mise en scène Julien Sibre (© Fabienne Rappeneau)

« Le Repas des fauves », un cluedo sous haute tension de retour sur scène

Nous sommes en 1942 dans la France occupée. Un huis clos se noue dans un appartement cossu parisien. Sept amis se retrouvent pour fêter un anniversaire. Mais ces gens ordinaires, peu préoccupés de l’Occupation, vont se retrouver confrontés à une situation kafkaïenne.

Deux officiers allemands ont été abattus devant leur immeuble. Le Commandant Kaubach – il adore Horace et Virgile – vient leur annoncer poliment qu’ils devront désigner deux otages parmi les convives… c’est son cadeau d’anniversaire ! « Si vous ne vous décidez pas, je vous fais fusiller tous les 7 ! »

Vahé Katcha, écrivain français d’origine arménienne, disait de sa nouvelle, Le repas des fauves : « C’est un sauve-qui-peut pathétique ».

Sauve qui peut…

La pièce installe un huis clos haletant plein de suspens et de retournements dont la condition humaine avec sa part d’ombre imprime furieusement le tempo. Elle plonge le spectateur dans les affres de l’âme humaine et les plus vils stratagèmes imaginés par l’homme pour sauver sa peau et qui se voit également confronté à sa responsabilité de désigner l’autre (son ami ?) et à sa peur panique de la mort.

Le rare courage des uns se dispute alors à la lâcheté et à la veulerie des autres où les amis d’hier deviennent des adversaires dans l’unique dessein de se sauver. Une fuite en avant donc qui contraint les personnages au mensonge envers l’autre, à la mauvaise foi, à la trahison et à un individualisme exacerbé. Mais aussi à un lâcher prise décomplexé et révélateur d’une condition terriblement humaine.

La mise en scène de Julien Sibre orchestre à merveille cette tension psychologique (du dedans), entre les personnages à l’abri de joutes verbales aussi féroces qu’empreintes d’humour noir, avec celle du dehors et son réalisme brut, contrebalancé par des images graphiques animées (dessins de Cyril Drouin) et d’archives projetées, pour évoquer l’extérieur et son conflit ravageur.

Les comédiens dans une efficacité redoutable nous embarquent complètement à travers leurs personnages nuancés et toujours justes.

Date : Depuis le 17 septembre 2025 – Lieu : Théâtre Hébertot (Paris)
Metteur en scène : Julien Sibre

2 comédiens en ébullition dans la pièce Gauguin Van Gogh au Lucernaire

Le Lucernaire invoque l’esprit de 2 des plus célèbres peintres du XIXe siècle pour un face à face tendu entre 2 génies marqués par le doute perpétuel. Alexandre Cattez (Un soir chez Renoir) et William Mesguich (mise en scène de Opérapiécé Opus 2) forment un duo mal assorti obligé de cohabiter dans le Sud de la France. La politesse initiale a tôt fait de laisser place aux fêlures d’abord mises sous l’entonnoir mais qui ne demandent qu’à ressortir pour faire s’opposer 2 esprits trop épris d’absolu pour accepter le compromis. Les performances des comédiens ne laissent aucune place au doute, Gauguin Van Gogh est un sommet de la saison théâtrale.

Duel au soleil

Van Gogh et Gauguin sont devenus aujourd’hui des véritables icônes de la peinture, il suffit pour s’en convaincre de voir les prix vertigineux atteints par leurs toiles (transaction avoisinant les 300 M$ pour Quand te maries-tu ? de Paul Gauguin lors de sa vente au Qatar en 2015, presque 150 M$ pour Portrait du Dr. Gachet de Vincent Van Gogh en 1990). Ce qui parait aujourd’hui indiscutable l’était beaucoup moins du vivant des 2 artistes. Exilé volontaire à Arles, le premier ne parvient pas à vendre ses toiles malgré sa très forte productivité et il lui faut le soutien financier de son frère Théo pour garder la tête hors de l’eau. Le second a subi les effets d’une crise financière le forçant à quitter son métier de courtier en Bourse, sa famille et le Danemark pour peindre à plein temps. Gauguin débarque chez Van Gogh et il se demande dès le départ si cette cohabitation est une bonne idée. L’enthousiasme exubérant de son hôte semble le convaincre de voir les choses du bon côté, mais le doute l’habite. Van Gogh se contente de peu, son habitat est rustre, son restaurant de prédilection est décevant, Gauguin garde le sens de la mesure, il ne se voile pas la face ce que Van Gogh parvient à faire assez aisément. La pièce de théâtre est longtemps emprunte d’une lutte silencieuse, pour le bien d’une cohabitation pourtant déséquilibrée par nature. La mise en scène de Cliff Paillé et Noémie Alzieu se concentre sur l’intérieur du logis de Vincent à Arles, des chevalets, une table, 2 lits, la dureté du quotidien semble ne pas toucher Vincent mais pèse sur les épaules de Paul. Les comédiens habitent littéralement leurs rôles, William Mesguich arbore une seyante chevelure rousse et un regard halluciné quand il contemple ses toiles. A contrario, Alexandre Cattez joue plus sur la retenue pour faire d’autant plus vibrer ses éclats de colère. Les 2 génies sont le feu et la glace, le tonnerre et la tempête, indissociables mais polarisés dans des contraires qui font des étincelles. Le duo subjugue littéralement l’audience, leurs compétences théâtrales sont mises à contribution avec succès, le drame est à l’horizon quand Vincent empoigne un couteau dans la scène finale après des éclats de voix qui font vibrer les murs du Lucernaire. L’auteur de l’ouvrage à la base de la pièce évoque les tensions familiales comme source des tourments futurs, avec un Van Gogh corseté par son père pasteur et un protestantisme castrateur, a contrario Gauguin a vu le monde depuis le Pérou de son enfance pour une ouverture d’esprit plus large et une liberté d’esprit plus affirmée. La pièce donne des pistes pour expliquer la natures si contraires des 2 artistes, non sans humour ni sans drame.

Gauguin Van Gogh est une pièce de théâtre d’une intensité saisissante, à le pas manquer au Lucernaire.

Synopsis: C’est l’histoire d’une cohabitation entre deux génies, qui ne s’est pas très bien terminée. L’événement final, l’oreille coupée de Van Gogh, tout le monde le connait. Mais comment en est-il arrivé à ce niveau de désespoir, à ce geste insensé ? Quelques semaines plus tôt, Gauguin rejoint Vincent à Arles. Ce dernier y vit depuis quelques mois, avec une certaine sérénité, la joie dans le pinceau. L’idée ? Fonder là, en Provence, une maison d’artiste. La pièce retrace ces neuf semaines incandescentes. En condensé, bien sûr, mais dans un vrai souci de fidélité aux nombreux éléments connus, car écrite sous la vigilance experte de David Haziot. Amitié, génie, fragilités… Venez vivre la colocation la plus fébrile de l’Histoire de l’art.

Détails:

Du 3 septembre au 16 novembre 2025, Théâtre Noir

Mercredi > samedi 18H30 | Dimanche 15H

Une exposition stupéfiante de réalisme avec Destination Lune à l’Atelier des lumières à partir du 24 septembre 2025

L’Atelier des lumières propose un parcours sur la lune, rien de moins. Les images et les sons plongent les spectateurs abasourdis dans la conquête spatiale et les missions Apollon qui ont mené 12 astronautes sur le sol lunaire. Les images captivent, le son immerge totalement. Il suffit d’assister au décollage spectaculaire de la fusée Saturn V pour s’en convaincre. Le sol tremble, le corps palpite, la plongée dans la poussée des réacteurs vaut à elle seule le déplacement. Puis une fois la fusée lancée, les visiteurs de l’Atelier des Lumières sont immergés dans la salle de contrôle à Houston, Texas. Le stress, l’excitation, les yeux écarquillés, l’immersion dans une aventure humaine sans précédent laisse sans voix. Le guide est nul autre que Tom Hanks, ou plutôt la voix française de Tom Hanks, il ne manque que la réplique « Houston, on a un problème » pour se croire au cinéma. Il faut dire que le voyage vécu pendant près d’une heure est tout à fait cinématographique, impressionnant, tout y est. Les premiers pas de Neil Armstrong sur notre satellite, le véhicule lunaire, les échantillons de pierre ramenés littéralement du ciel, le moment est grandiose. Avec en plus les commentaires des futurs membres de la mission Artémis qui vise à ramener des êtres humains sur la lune en 2026, on se sent tout petit face à ce défi technologique et humain. Le moment est proche de la magie, avec des images inoubliables et peut-être… des futures vocations? L’Atelier des lumières propose une expérience immanquable à découvrir rue Saint-Maur à partir du 24 septembre 2025.

Synopsis: Plongez dans une expérience immersive à 360° qui vous place au cœur du plus grand voyage de l’humanité.
Co-écrit par Tom Hanks, Destination Lune invite les spectateurs de tous âges à ressentir l’émerveillement, le courage et l’excitation de la conquête de la lune. Grâce à des projections spectaculaires, une musique orchestrale envoûtante et des images rares de la NASA, vous revivrez les missions Apollo et en apprendrez plus sur le futur programme Artemis.

Une immersion dans la conquête de la lune, co-écrite par Tom Hanks. Fasciné depuis toujours par l’exploration spatiale, Tom Hanks nous fait revivre l’aventure légendaire des missions Apollo. Entre images spectaculaires et échanges passionnants avec les astronautes d’Artemis, il nous entraîne au cœur du grand retour des vols habités sur la Lune.

Images de la NASA restaurées et son spatialisé pour une immersion spectaculaire. Cette expérience immersive mêle images d’archives de la NASA et photographies issues des films originaux du programme Apollo. Les milliers de clichés pris sur la Lune, restaurés par l’expert Andy Saunders, sont projetés à grande échelle, révélant des détails jusque-là invisibles. La narration, assurée par Jean-Philippe Puymartin (voix française emblématique de Tom Hanks), apporte un regard à la fois sensible et éclairé sur l’histoire spatiale.

[Comics] La Ballade des Frères Blood, par les auteurs de 100 Bullets (Delcourt)

Une quête familiale au cœur du Far West

Trois frères partent à travers les terres sauvages du Texas pour sauver leur mère kidnappée, après que leur père — le pasteur du village — a été assassiné. Ils doivent affronter des hors-la-loi impitoyables, la furie de la nature, des chasseurs de primes et leurs propres démons. Le récit plonge le lecteur dans un western brutal et tragique, où la vengeance se mêle à la filiation. 

Le duo de 100 Bullets en terrain connu

Brian Azzarello retrouve Eduardo Risso, complice de longue date sur 100 Bullets, pour un western à l’ambiance noire. Le scénario fait la part belle aux tensions, aux silences lourds, aux confrontations morales. Le récit ne s’étend pas sur le manichéisme : les personnages portent des zones d’ombre, les forces antagonistes ne sont pas toujours clairement identifiables.

Un trait puissant, des ambiances visuelles

Le dessin de Risso, expressif et nerveux, s’accompagne d’une coloration maîtrisée qui accentue l’atmosphère oppressante et la violence latente. Les paysages sauvages et les visages burinés sont mis à l’honneur. Seul petit bémol : on a parfois du mal à identifier clairement les protagonistes (le trait particulier du dessin ne le permet pas toujours).

Un western sombre et marquant

La Ballade des Frères Blood est un western sans concession, à la fois âpre et lyrique, porté par un duo d’auteurs qui savent mêler action, psychologie et émotions. Ceux qui aiment les récits de vengeance, de famille fracturée et d’honneur perdu y trouveront un souffle sombre, visuellement magnifique et narrativement exigeant.

Extrait de la BD :

Résumé de l’éditeur :

Brian Azzarello retrouve Eduardo Risso, son collaborateur sur 100 Bullets, pour une quête violente et sauvage où les trois personnages principaux tentent de sauver ce qui reste de leur famille. Des flingues, de la vengeance… Et encore des flingues.
Le Far West de la fin du XIXe siècle. Trois enfants traversent la frontière sauvage du Texas pour secourir leur mère, kidnappée par une impitoyable troupe de hors-la-loi, qui ont aussi assassiné leur père, le pasteur du village. Tout au long de leur voyage, nos héros vont affronter l’hostilité d’une nature impitoyable, des animaux mortels, des chasseurs de primes sans foi ni loi et bien pire encore…
Date de parution : le 17 septembre 2025
Auteurs
: Brian Azzarello (Scénario), Eduardo Risso (Dessin)
Genre : BD, western
Editeur : Delcourt
Prix : 25,50 € (224 pages)
Acheter sur : BDFugue

[BD] La ruée vers l’or (La véritable histoire du Far West / Glénat)

Le mirage de l’eldorado

Mai 1848. À San Francisco, Samuel Brannan lance la nouvelle suivante, scandée dans les rues : « De l’or, de l’or, de l’or ! Il y a de l’or dans l’American River ! ». Il saisit immédiatement l’opportunité : acheter outils, pelles, tamis, revendre à prix fort — et devenir le tout premier millionnaire californien. Dans le même temps, la ruée vers l’or s’emballe : des centaines de milliers d’hommes et femmes convergent vers la Californie, portés par le rêve de fortune.

Rêve & désillusions

Blengino, Goy et Meli, épaulés par l’historien Farid Ameur, tissent un récit lucide du mythe américain. Le livre ne s’attarde pas seulement sur les paillettes, mais sur les conséquences : les fourberies, l’épuisement, la misère. Moins d’un pour cent deviendra riche ; la majorité subira les aléas d’une quête périlleuse.  À travers ce prisme, la ruée devient un révélateur des aspirations humaines — jusqu’où aller pour transformer un rêve en réalité ?

Une mise en images au service du propos

Le dessin de Roberto Meli restitue avec les décors de l’époque : les habitations en construction, les campements rudimentaires, la poussière des chantiers et l’espoir gravé sur les visages. Le style graphique, soutenu par une narration fluide, permet de naviguer de s’immerger sans difficulté dans ce récit d’époque.

En Bref,

La ruée vers l’or n’est pas seulement un divertissement historique : c’est une expérience visuelle sur les coulisses du rêve californien. En confrontant la promesse d’or à la dureté des réalités, l’album expose les mécanismes de la spéculation, les illusions collectives et les choix individuels. Le lecteur en sort à la fois fasciné et lucide — conscient que les mythes naissent souvent des silences que l’histoire tait.

Extrait de la BD :

Résumé de l’éditeur :

Mai 1848, le commerçant Samuel Brannan répand la nouvelle à grand bruit dans les rues de San Francisco : « De l’or, de l’or, de l’or ! Il y a de l’or dans l’American River ! ». Informé quelques semaines auparavant de la folle découverte d’un charpentier, James Marshall, sur le site de Sutter’s Mill, Brannan a bondi sur l’occasion ! Froid calculateur, il s’est empressé d’acheter à bas prix tous les outils qu’il trouve dans la région, pour ouvrir des magasins et revendre les pioches, tamis, pelles et autres matériels nécessaires à la prospection, jusqu’à cent fois leur valeur. Quelques mois plus tard, il devient le premier multimillionnaire de Californie et l’homme le plus puissant du Golden State, avant de se faire élire au Sénat en 1853. Dans l’intervalle, la fièvre de l’or devient un phénomène de masse. Entre 1848 et 1856, près de 500 000 individus se précipitent à leurs risques et périls vers l’eldorado californien, venant du reste des Etats-Unis, mais aussi d’Europe, d’Asie, d’Australie ou d’Amérique du Sud. Autant d’hommes et de femmes livrés aux détresses et aux convoitises, à l’ivresse du gain, au désir de faire fortune à n’importe quel prix. Au milieu d’une fabuleuse aventure humaine, une poignée seulement d’entre eux deviendra riche. Étape capitale de la conquête de l’Ouest, la Ruée vers l’or témoigne de l’emprise du « rêve américain » dans les représentations collectives. Luca Blengino, Davide Goy et Roberto Meli s’associent à l’historien Farid Ameur pour proposer un récit réaliste et sans illusion de cet épisode mythique des Etats-Unis, à l’origine du rayonnement de la Californie.

Date de parution : le 24 septembre 2025
Auteur(s)
: Luca Blengino et David Goy (Scénaristes)
Roberto Meli (Dessinateur) Farid Ameur (Conseiller historique)
Genre : histoire
Editeur : Glénat
Prix : 15,50 €

Une biographie éclairante sur Bong Joon-Ho avec Désordre social aux éditions Playlist Society

Bong Joon Ho est connu des cinéphiles depuis au moins 2003 avec le très bon et oppressant Memories of murder rentré dans la légende. Le cinéma coréen proposait des pépites annuellement et les réalisateurs de la Corée du Sud devenaient instantanément cultes (Joint Security Area de Park Chan Wook en 2000, Ivre de femmes et de peinture de Im Kwon-taek en 2002, Old Boy de Park Chan Wook en 2003), le cinéma coréen était au top. Bong Joon Ho a confirmé avec quelques pépites restées cultes, The Host en 2006, Mother en 2009, Snowpiercer en 2013, Okja en 2017. La reconnaissance critique était unanime, mais le réalisateur restait relativement confidentiel auprès du grand public. Jusqu’à l’explosion Parasite en 2019 avec la Palme d’Or et l’Oscar à la clé, bénédiction ou malédiction? Pourquoi lui? Ce succès universel plaide-t-il pour une trahison ou le réalisateur a-t-il réussi à conserver son intégrité et sa vision? Erwan Dubois propose une analyse pertinente et fouillée d’un parcours marqué par une vision désenchantée de la société moderne. La Corée des années 2000 est marquée par la guerre des années 50, ses ravages puis la résurrection économique. Le pays est devenu un marqueur du cinéma contemporain et Bong Joon Ho a su peut être mieux que ses amis réalisateurs saisir l’esprit du temps. L’ouvrage est un incontournable de l’année 2025!

Synopsis: Avec Parasite, Bong Joon-ho a écrit une page d’histoire en devenant le premier cinéaste coréen à gagner la Palme d’or du festival de Cannes, puis lauréat des Oscars – entre autres celui du meilleur film, récompense inédite pour une œuvre tournée dans une langue autre que l’anglais. Ce triomphe a entériné la place de Bong Joon-ho comme l’un des chefs de file de la nouvelle génération de réalisateurs coréens.

Tout en tutoyant les sommets, Bong Joon-ho ne quitte pas des yeux les abîmes et ceux qui y sont relégués. Du polar Memories of Murder au film de monstre The Host, en passant par ses productions internationales Snowpiercer et Mickey 17, chacun de ses films décrit crûment un monde où les démunis sont laminés par le système économique. Dans cette vision désespérée de la société, héritée de l’histoire sanglante de la Corée et des années de dictature, les issues positives sont des chimères et le chaos règne en maître.

Bong Joon-ho, désordre social raconte le parcours d’un réalisateur dont l’activisme balaye tout le spectre des problématiques sociales, et qui met sa virtuosité au service d’une conscience aiguë de la verticalité du monde.

Erwan Desbois est critique de cinéma. Il appartient au comité de rédaction du site Accreds et est membre de l’International Cinephile Society. Aux éditions Playlist Society, il est l’auteur de J.J. Abrams ou l’éternel recommencement (2017), Lilly et Lana Wachoswki, la grande émancipation (2019), Hideo Kojima, aux frontières du jeu (2022) et a contribué à l’ouvrage collectif Mad Max, au-delà de la radicalité (2022).

Editeur: Playlist Society

Auteur: Erwan Desbois

Prix / Nombre de pages:

Un rêve d’amour, Marie d’Agoult et Franz Listz (Editions Intervalles)

Un rêve d’amour, Marie d’Agoult et Franz Listz (Editions Intervalles)

Catherine Hermary-Vieille nous régale avec son dernier livre : Un rêve d’amour, Marie d’Agoult et Franz Listz ! Ce roman historique nous révèle la passion qui a existé entre Marie d’Agoult et Franz Listz.

Nous sommes en 1835. La comtesse d’Agoult est une grande aristocrate parisienne. Elle reçoit le tout-Paris dans ses salons somptueux. Elle va tout plaquer, mari et enfants, hôtel particulier à Paris et son château de Croissy pour partir avec ce jeune pianiste, Franz Listz. Il a huit ans de moins qu’elle. Peu importe, elle est folle amoureuse ! Elle va le suivre, comme une évidence. Il est beau, il est jeune, il est prometteur, et il l’aime ! Quant à elle, elle est folle de lui !

Tout au long du roman, le lecteur entre dans l’intimité de ce couple et découvre le feu dévorant d’une passion ! Marie ne peut vivre sans Franz. Les grands de ce monde ne lui suffisent pas, il lui faut Franz mais pour elle seule !

Cela va durer quelques temps.. ; mais le beau pianiste a besoin de parcourir le monde pour se dévoiler à son public ! La seule présence de Marie ne lui suffit plus…
Tout au long des pages, on est absorbé par les sentiments de Marie, comme de ceux de Franz. C’est un roman choral passionnant ! On est à la fois l’un et l’autre !

On découvre aussi les relations des grandes figures littéraires, artistiques de cette époque !

Un rêve d’amour est un roman passionnant qui nous fait découvrir tout une époque ! Absolument génial !

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : 5 septembre 2025
Auteur : Catherine Hermary-Vieille
Editeur : Editions Intervalles
Prix : 16 €

[BD] La mise à mort du tétras lyre, de David Combet (Glénat)

Un fils face au modèle paternel

Dans La mise à mort du tétras lyre, David Combet explore la construction d’un garçon sensible, Pierre, élevé dans les montagnes par un père chasseur qui ne jure que par la virilité. L’enfant rêve de dessin et d’observation de la nature, quand le père impose fusil, rigueur et silence. De l’enfance à l’âge adulte, Pierre cherche sa voie, entre désir d’émancipation et poids d’un héritage qui l’étouffe. Les souvenirs d’adolescence, les hésitations de jeune adulte et les prises de conscience d’homme mûr se répondent dans un récit intime et universel.

 

Masculinité, désir et quête de soi

La force du livre tient dans la délicatesse avec laquelle Combet aborde la masculinité. Il montre la violence des injonctions – « devenir un homme » – mais aussi les doutes, la sensualité, la découverte de la sexualité, la fragilité qui se cache derrière l’apparente force. Le récit, ponctué d’allers-retours entre présent et passé, fait résonner les non-dits familiaux, les blessures d’enfance et la lente conquête de la liberté intérieure.

Une peinture au service de l’émotion

Entièrement réalisé en couleurs directes, l’album déploie des planches aux textures riches et aux couleurs organiques. La montagne, les forêts, les ciels changeants reflètent l’état d’âme de Pierre, tantôt apaisé, tantôt en tension. Les silences, les regards, la lumière deviennent des personnages à part entière, traduisant les émotions que les mots taisent.

Un roman graphique puissant et sensible

Sans pamphlet ni pathos, David Combet signe un récit d’émancipation d’une rare justesse. La mise à mort du tétras lyre questionne l’héritage, le rapport père-fils et la liberté d’être soi. Un roman graphique à la fois intime et universel, qui parle autant aux hommes qu’à toutes celles et ceux qui refusent les rôles imposés.

Extrait de la BD :

Résumé de l’éditeur :

Tu seras un homme, mon fils.

Pierre est un enfant sensible, amoureux de la nature, de l’art et bientôt des garçons. Son père, plutôt conservateur, l’emmène régulièrement camper au grand air. Il aimerait initier son fils à la chasse et très tôt, n’hésite pas à mettre un fusil entre les mains du jeune garçon. Mais Pierre ne se sent pas à sa place. Rêveur, il ne se reconnaît guère dans les valeurs virilistes. Il préfère observer, dessiner, sculpter… Avec le temps, il commence à se rendre compte qu’il est à l’opposé du fils que son père aurait aimé avoir. Et à mesure qu’il se découvre et refoule sa véritable nature, les relations entre les deux hommes se dégradent. Aujourd’hui ces souvenirs sont loin derrière lui. Pierre a la trentaine et peine à trouver sa place tant sur le plan sentimental qu’artistique. Confronté à l’errance professionnelle et au doute, sa carrière ne décolle pas. Il enchaîne les jobs alimentaires et reste spectateur de sa vie. Car pour pouvoir se révéler aux autres et à lui-même, il va lui falloir ouvrir la boîte de Pandore – se souvenir pour déconstruire son éducation et accepter son histoire. C’est seulement en faisant ce chemin escarpé, sans peur, qu’il pourra trouver un nouvel épanouissement personnel et artistique…
Comment grandir aux côtés d’un père déconnecté de ses émotions ? Comment s’aimer et se faire une place dans le monde en laissant derrière soi l’héritage familial qui nous entrave ? David Combet déconstruit la masculinité toxique à travers le récit intime d’un fils qui se révolte pour s’accomplir. Avec ce one shot remarquable de 280 pages réalisé à la peinture acrylique, il explore la psyché de son personnage de manière profonde et interroge le rapport au corps et à la virilité. En même temps qu’une introspection, qui aborde l’intimité et le détachement, il nous donne à voir les différences sociales des années 1990 à nos jours et révèle son grand potentiel en intégrant le catalogue Glénat avec une œuvre sensible et subtile.

Date de parution : le 24 septembre 2025
Auteur(s)
: David Combet
Genre : roman graphique
Editeur : Glénat
Prix : 29 €
Pagination : 288 pages

Danser dans les feuilles (Glénat Jeunesse)

Danser dans les feuilles (Glénat Jeunesse)

Les éditions Glénat jeunesse nous proposent un très chouette album, centré sur l’automne : Danser dans les feuilles. Un album nouveau dans la jolie collection « Des petits bonheurs de Charlie Blossom ».
Charlie va aller se promener, sous la pluie, en forêt, avec son grand-père et son chien. Son grand-père lui fait découvrir les merveilles que cache la nature ! Pas besoin d’avoir du soleil pour trouver la nature belle ! Les couleurs de l’automne sous la pluie sont incroyables !
Publik’Art est fan de cette jolie collection qui met l’accent sur de simples moments de grand bonheur !
Les illustrations à l’aquarelle de Julien Arnal apportent tout leur charme au scénario !
Danser dans les feuilles est un joli album à découvrir en famille.

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : 3 septembre 2025
Auteur : Camille Osscini
Illustrateur : Julien Arnal
Editeur : Glénat Jeunesse
Prix : 12,90 €

Une comédie musicale éblouissante avec Oliver Twist au Lucernaire

Oliver Twist est l’un des romans les plus connus de Charles Dickens, publié entre février 1837 et avril 1839. Cette histoire d’orphelin est portée sur scène par une troupe de comédiens et comédiennes épatants, un vrai moment de magie pour les enfants et leurs parents. La pièce débute après le passage du jeune héros dans un hospice paroissial où il est soumis à des privations et des vexations. Exclu de cet établissement, le jeune garçon est acheté par un criminel qui compte sur lui pour lui rapporter de l’argent via des larcins crapuleux. La pièce est portée par une énergie peu commune, l’1h20 de spectacle passe dans un souffle pour un moment de spectacle que personne n’oubliera. Chapeau le Lucernaire, la pièce pourrait bien finir dans une grande salle parisienne tant un souffle peu commun emporte le récit.

Un spectacle total

Les 3 comédiens et les 3 comédiennes sont animés par des talents multiples, ils chantent, ils dansent, ils font des claquettes, ils font les narrateurs, pas de répit dans cette pièce dense et romancée. L’atmosphère londonienne de la première moitié du XIXe siècle est rendue très crédible avec un smog continuel et une ambiance des plus sombres. Oliver Twist vit des aventures peu croyable aujourd’hui en 2025, le personnage est interprété par une comédienne virevoltante qui lui insuffle une énergie des plus communicatives. Autour d’elle, tout le monde est au diapason, avec un sosie du Joker version Heath Ledger, un comédien qui joue le très méchant Bill Sikes et le bienfaiteur qui souhaite recueillir Oliver Twist et 2 comédiennes de plus qui font montre tour à tour de grâce et de désopilance. Les rôles tournent, chacun revêt le vêtements de plusieurs personnages, ça n’arrête jamais comme dans une folle farandole. Point fort du spectacle, les tours de chant sont empreints d’une belle émotion, rappelant les balles heures d’une autre très belle comédie musicale, Les Misérables. Le CD du spectacle devrait être vendu pour revivre chez soi ces beaux moments de chant et de musique.

Les enfants sont éberlués devant un spectacle d’une telle portée universelle, c’est un beau témoignage de la dureté de la vie dans le Londres du XIXe siècle. C’est rigolo, et charmant, et dramatique, en bref, total, un immanquable de la saison au Lucernaire, avec ou sans les enfants!

Synopsis: Emporté dans un souffle épique par six jeunes comédiens-chanteurs-danseurs, le chef-d’œuvre de Dickens devient une grande comédie musicale. Les artistes nous emmènent dans les bas-fonds de Londres en nous contant cette histoire à la façon des bonimenteurs du XIXe siècle. Ils deviennent tour à tour Oliver Twist, Nancy la fille des rues, Bill Sikes le truand, le retors Fagin, Charley l’enfant rigolard ou le rusé Finaud. Entre rire et larmes, dans une ambiance proche des « Enfants du Paradis » ou du « Kid », chansons, ballets et claquettes s’allient pour nous offrir la magie de Londres à Paris. Une comédie musicale pour les enfants et les parents qui veulent retrouver leur âme d’enfant.

Détails:

Mercredi et samedi 14H30| Dimanche 14H

10 septembre 11 janvier 2026, Théâtre Rouge

Sur la route des enfants éphémères, de Marie Valantyn

Sur la route des enfants éphémères, de Marie Valantyn

Marie Valantyn a décidé d’écrire un livre très particulier : Sur la route des enfants éphémères. Un livre-témoignage.

Elle ne raconte pas son histoire, mais une histoire qui pourrait être vraie car, malheureusement, chaque année, de nombreuses familles vivent le même calvaire que les parents de Geoffroy.

Geoffroy a 9 ans et apprend qu’il est condamné. Après avoir subi de nombreux traitements, la médecine ne peut plus rien pour lui. Il sait qu’il va mourir.

Tout au long du livre, ses parents témoignent de l’horreur qu’ils subissent tous les trois, eux avec lui, lui avec eux. Chacun voulant cacher son désarroi à l’autre, et ne rien dire.
Pourtant la mort est là. Chaque seconde elle gagne du terrain… C’est terrible. C’est inexorable. Irréversible. Et tellement injuste. Pourquoi lui ? Pourquoi nous ? Pourquoi maintenant ? Du jour au lendemain, tout s’effondre…

L’auteure aborde toutes les questions que l’on se pose quand on est confronté à la mort. Ou que l’on n’ose pas se poser… Car la mort fait peur. A tout âge, elle nous terrifie.
Et notre société fuit la mort. Notre société n’apporte pas le réconfort aux familles endeuillées, car notre société ne veut pas voir la mort en face… Du coup, la solitude est extrême, aussi bien pour le mourant que pour la famille. Ce sont des situations excessivement douloureuses.

En écrivant ce livre, l’auteure veut partager le fruit de ses expériences et des familles frappées par la mort d’un enfant. Comme un vibrant témoignage de ce qui ne devrait pas être possible…

Sur la route des enfants éphémères est un livre sur la vie, un livre sur la mort. Un témoignage bouleversant. Car quand on donne la vie, on sait qu’on donne la mort. Donner un sens à la vie ? Donner un sens à la mort ? Pas facile… Mais écouter et aider les personnes en souffrance, cela est possible… Puisse ce livre apporter un peu d’humanité aux personnes qui souffrent après un deuil d’un enfant.

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Infos de l’éditeur :

Date de parution : Juillet 2025
Auteur : Marie Valantyn
Editeur : YouStory
Prix : 12,50 €

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