A la recherche du plaisir perdu, de Gabrielle Lazure (Editions Héloïse d’Ormesson)
Gabrielle Lazure n’a pas froid aux yeux en écrivant son dernier livre : A la recherche du plaisir perdu. Avant d’être auteure, Gabrielle Lazure, québécoise, était actrice. Une chose est sûre, c’est une femme très bien dans son corps ! Une belle soixantenaire !
C’est l’histoire d’une femme, Nancy, qui aurait passé l’âge des amours… Elle a plus de soixante ans, bien sûr ménopausée depuis longtemps, mais elle n’a pas dit son dernier mot quant à l’amour ! Elle s’ennuie avec son mari et a envie de sentir son corps vibrer comme à ses vingt ans !
Elle va se lancer dans des aventures extra-conjugales, en exacerbant son désir et celui des hommes qu’elle rencontre ! Rien ne va l’arrêter !
Ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains ! Le style est direct, voire souvent cru ! L’auteure ne s’encombre pas de faux-semblants ! Le ton est volontairement libertin, sans tabou, sans barrière… Plein de vie !
Il est temps de regarder la femme de soixante ans autrement que comme un vieux croûton !
A la recherche du plaisir perduest un livre qui redonne du plaisir aux femmes d’un certain âge ! En tout cas, l’auteure fait tout pour leur redonner une certaine « jeunesse » et une joie de vivre ! Ce n’est pas parce qu’on est « vieux » qu’on n’a plus le droit de jouir !
Le Lucernaire sait y faire pour respecter le texte de Molière tout en le rendant des plus actuels. C’est avec la troupe issue de l’école d’art dramatique du Lucernaire que l’intrigue bien connue de Jean-Baptiste Poquelin est mise en scène avec fougue et dynamisme par les biens connus Florence Le Corre et Philippe Person. Le résultat est éblouissant de dynamisme, l’énergie déployée sur scène force le respect.
Molière aurait adoré cette adaptation
Effets visuels, musique rock, comique de répétition (les « sans dot » et « ma belle » resteront longtemps gravés dans l’esprit des spectateurs) et prouesse des comédiens/comédiennes donnent une dimension vertigineuse à un texte du XVIIe siècle qui revit littéralement. La critique des classes dominantes est rendue très féroce sur la scène du Théâtre Noir du Lucernaire. Le magot est conservé dans une cassette rouge et le bien connu Harpagon est bien disposé à ne pas le partager. Plus de circulation de l’argent ni de ruissellement, l’argent devient une obsession, presque une maladie et personne ne peut en recevoir la moindre piécette. Le père tout puissant dirige sa maisonnée d’une main de fer et décide sans vergogne des unions de ses progénitures. Le système patriarcal devient une tyrannie dirigée par un monarque fou et avare. Mais ses enfants sont bien décidés à ne pas se laisser faire et ils refusent de se soumettre. Les enfants s’allient au personnel domestique pour fomenter un putsch et refuser un destin malheureux à force de manigances et de subterfuges. Le rythme de la pièce est fou, le dynamisme omniprésent. Tous les comédiens et comédiennes sont au diapason de la mise en scène maligne et comique. Tous rentrent et sortent de scène comme d’un moulin et leur duplicité est soulignée par leurs apparition via l’embrasure d’une porte qui créée une connivence avec le public dans le dos d’Harpagon. Le texte est respecté à la lettre alors que toute la troupe s’en donne à coeur joie pour faire exulter la prose de Molière. Le décor très moderne tranche avec l’époque de la pièce, pas de classicisme et beaucoup de clins d’oeil concourent au succès de la pièce auprès d’un public enthousiasmé.
Les jeunes comédiens et comédiennes donnent le meilleur d’eux-mêmes et sont promis à de belles carrières s’ils continuent sur cette lancée.
Synopsis: L’ARGENT NE FAIT PAS LE BONHEUR
Harpagon est riche, veuf, père mais surtout malade d’avarice. Cette obsession le conduit à faire vivre un enfer à son entourage. Grâce à ses économies et à son activité d’usurier, il s’est constitué un trésor qu’il a caché au fond du jardin. La présence de ce trésor finit de le rendre fou : si quelqu’un trouvait la cassette et la dérobait ? Sa maladie le conduit même à vouloir faire marier sa fille sans dot et à chercher pour lui-même une union avantageuse financièrement. Pas de chance : son fils Cléante a des vues sur la même jeune femme, Marianne. Heureusement les ruses des uns, les intrigues des autres, permettront un happy end inespéré.
De l’argent, du pouvoir, de l’amour… Trop d’intrigues !
[BD] L’Ombre des Lumières, tome 2 : par le scénariste des Indes Fourbes (Delcourt)
Récit historique basé sur les correspondances d’un certain Chevalier de Saint Sauveur, L’Ombre des Lumières met en scène un personnage libertin aussi haut en couleur que machiavélique du XVIIIe siècle dans la Cour de France. Dans ce second tome, l’homme fuit ses dettes en compagnie de son Iroquois et de son fidèle valet, direction la forêt du Canada ou de la Nouvelle France ! Et même là-bas, Saint-Sauveur va se dépasser en manipulations pour tenter de se refaire.
Sur un scénario d’Alain Ayroles, qui avait livré le chef d’œuvre des Indes Fourbes en 2019, L’ombre des Lumières poursuit son aventure épistolaire, ponctuée par les échanges reçus ou émis par Saint-Sauveur et ses proches. L’idée est originale et amusante à suivre mais la narration en est aussi impactée et ralentie. Le dessin de Richard Guérineau est quant à lui plaisant à parcourir, sans parvenir à provoquer réellement l’émoi.
Il n’en demeure pas moins que ce second album de L’ombre des Lumièresne manque pas d’intérêt malgré l’absence de l’effet de surprise du premier tome. Gageons que le troisième épisode conclura cette histoire avec panache.
Extrait du tome 1 :
Résumé de l’éditeur :
Ayroles et Guérineau continuent de peindre avec panache l’effarant portrait d’un libertin du XVIIIe siècle. Péripéties et manigances se poursuivent dans les contrées exotiques de la Nouvelle-France, où le sauvage n’est pas celui que l’on croit. Flanqué de l’Iroquois Adario et de son valet philosophe, Saint-Sauveur débarque en Nouvelle-France, où un nouveau pari va lui permettre de déployer ses funestes talents. Mais on ne joue pas impunément avec les cœurs, et les machinations du libertin vont tourner à la catastrophe. Troquant ses bas de soie contre des jambières de daim, le chevalier va devoir courir les bois et bannir ses préjugés : les Sauvages ont de l’esprit !
Date de parution : le 2 octobre 2024 Auteurs : Alain Ayroles (Scénario) et Richard Guérineau (Dessin) Genre : Récit épistolaire, Histoire, Romance
Etre garçon, La masculinité à contre-courant (Editions du Ricochet)
Publik’Art vous avait fait découvrir Naître fille, d’Alice Dussutour. Une petite pépite.
Aujourd’hui, c’est au tour des garçons avec l’album de Karim Ouaffi et Mikankey : Etre garçon, La masculinité à contre-courant.
Dans cet album, l’auteur aborde tous les sujets se rapportant à la masculinité. On y trouvera de beaux textes, des explications claires mais aussi des bandes dessinées très chouettes. Un style qui ne peut que plaire. Tous les thèmes y sont abordés sans tabou, avec pudeur et avec une grande ouverture d’esprit : les émotions, l’amour, l’homosexualité, les violences, le rapport au corps, la sexualité, le harcèlement, la pornographie, le consentement, la transidentité, le féminisme, la masculinité positive.
Que l’on soit fille ou garçon, l’adolescence est une période difficile où le corps évolue à toute vitesse. Pas si facile de pouvoir le gérer et de gérer ses émotions qui sont souvent contradictoires. Pas facile de comprendre ce corps en pleine évolution. Pas facile de l’accepter.
Etre garçon, La masculinité à contre-courantest un livre qui explique tout, avec les bons mots, sans jugement, et qui va permettre à certains de se sentir mieux dans leur peau et de s’épanouir loin des clichés d’autrefois ! Sans oublier la justesse des mots et la délicatesse des sentiments. Respect ! A mettre entre toutes les mains des jeunes adolescents !
Le Théâtre des Champs-Elysées propose une soirée exceptionnelle avec le premier récital parisien de Paul Ji, jeune pianiste franco-américain prometteur, qu’il a choisi de consacrer à Chopin. Encore peu connu, Paul Ji est certainement une des futures étoiles du piano classique mondial et sa renommée commence déjà à faire du bruit. Son programme Chopin promet des étincelles au TCE le samedi 19 octobre, une belle occasion d’aller l’écouter et l’admirer sur la scène prestigieuse de l’avenue Montaigne à Paris. Le pianiste a adressé ce message en prévision de ce grand moment de piano: Le programme que j’ai choisi pour mon 1er récital au Théâtre des Champs-Elysées, vous emmène sur le chemin précieux d’une promenade avec Chopin, allant de la monumentale Troisième Sonate aux 24 Préludes, où chaque pièce est irremplaçable et irréplicable. Ces œuvres ne cessent de me questionner. Qu’est-ce le compositeur a voulu transmettre comme émotion ? L’affliction ? La nostalgie ? Ou est-ce un espoir profond ? Les mots me manquent parfois lorsque j’essaie d’expliquer ce que je ressens quand j’interprète ces pièces. Ce que je peux dire avec certitude est que la musique de Chopin nous parle directement au cœur. Sa musique est raffinée mais déborde de passion, elle respire la consolation mais enflamme l’esprit avec un bonheur idyllique. Elle porte une noblesse sophistiquée, mais est aussi pleine de simplicité rustique. Quelle que soit l’émotion, comme le disait Arthur Rubinstein, « la musique de Chopin me ramène chez moi« . J’espère que cette promenade vous ramènera chez vous.
Le jeune franco-américain Paul Ji, est un nouveau venu plus que prometteur dans le circuit international des pianistes. Il s’est formé pendant 10 ans auprès de Qin Yingming (lauréat Long Thibaud 1981) et a étudié à l’Ecole Normale de Paris auprès de Jean-Bernard Pommier. Lauréat du concours « American protégé » de Carnegie Hall en 2012, il remporte le Concours International Steinway à sept reprises entre 2010 et 2018 et est ainsi choisi pour se produire, en tant que représentant de la France au Festival de musique de Steinway à la Laeiszhalle de Hambourg. La même année, il joue à la Philharmonie de Berlin après avoir remporté le Grand Prix Berlin Rising Stars et au festival de musique d’Annecy. Repéré en tant que lauréat de l’émission « Prodiges » en 2019 (il a alors tout juste 15 ans), il publie son premier album chez Warner. Récompensé lors de plusieurs concours internationaux aux Etats-Unis et en Europe, il entame une carrière professionnelle de récitaliste sur plusieurs grandes scènes prestigieuses. Pour son premier rendez-vous au Théâtre des Champs-Elysées, il a choisi un programme tout Chopin, un compositeur qu’il sert avec élégance et noblesse.
Catherine Hiegels’empare avec le talent qu’on lui connait, d’un grand rôle féminin en confiant à Isabelle Carré (exceptionnelle) le personnage de « La Serva amorosa », une femme libre et indépendante avant l’heure imaginée par Goldoni. Une femme stratège aussi qui, en usant de toutes les ruses, rétablira son maître, injustement déshérité, dans la place sociale qui lui revient.
A travers cette farce mais pas que, Goldoni inverse le rapport de domination entre maîtres et valets. Il dessine des personnages à la fois inspirés de la commedia dell’arte mais aussi profondément humains, inspirés de l’observation de ses contemporains.
Coraline, servante fidèle et dévouée va suivre un fils de famille banni par son père (sous l’influence de sa belle-mère…) et lui permettre de retrouver sa position dans le giron familial dont il ne saurait s’extraire sans danger de disgrâce sociale et de futur compromis.
Une direction d’acteurs de haut vol
Cette pièce aux dialogues épiques et savoureux entre en résonance avec notre époque, où l’émancipation des femmes et la quête de justice demeurent des combats éternels. Elle signe aussi le triomphe de la femme sur la perversité du monde, dans un imbroglio d’une grande élégance.
La mise en scène au cordeau de Catherine Hiegel est au plus près du jeu des comédiens et du texte dont elle restitue à merveille l’atmosphère, les enjeux amoureux et sociaux où chacun des personnages en jouant de sa condition, permet à l’auteur de dénoncer la petitesse humaine.
La tonalité comique du chef d’oeuvre de Goldini laisse aussi percevoir la part d’ombre existentielle des personnages en y dévoilant leur faille et leur faiblesse ainsi que l’éternel drame de l’acte manqué.
L’astucieux et beau décor de Catherine Rankl fait puissamment écho à la machination de l’intrigue, sa théâtralité, où chaque ressort est savamment orchestré.
Figure de femme libre et irréductible, Isabelle Carré, aussi déterminée qu’ingénue, est magnifique d’incarnation, portée par une troupe aussi parfaite qu’à l’unisson.
Le Lucernaire profite d’un cycle Truffaut dans ses salles de cinéma pour invoquer le grand réalisateur à travers ses échanges épistolaires. Car il a beaucoup écrit à une époque où les réseaux sociaux n’étaient encore qu’un doux rêve. Pour féliciter, échanger ou pousser des coups de gueule, rien ne valait la feuille de papier griffonnée et adressée à son destinataire. La pièce voit David Nathanson accompagné d’un pianiste (sur qui il ne faut pas tirer!) enchainer les tirades, dans le ton exact des missives. Tantôt flatteur, souvent râleur, l’homme invectivait dans un langage toujours châtié, parfois pas très correct, il n’avait pas de limites. Car Truffaut était un passionné, il s’emportait ou s’enthousiasmait avec excès et sincérité. Et l’homme était un auteur, un vrai, bourreau de travail et toujours en mouvement. Pour le figurer, le comédien bouge beaucoup et mime les expressions de celui qui n’arrêtait pas d’écrire. A Jean-Luc Godart, à Alain Souchon, à Alfred Hitchcock, les interlocuteurs sont divers et variés, les spectateurs peuvent deviner les époques des lettres en les rapprochant des titres des films invoqués. Fahrenheit 451, l’amour en fuite, les 400 coups, et comme le pianiste s’inspire des airs des films, le contexte est tout brossé. Les fans de cinéma sont ravis de cette plongée dans un monde d’images et d’idées pour lesquelles le réalisateur se passionnait, parfois avec grandiloquence, toujours avec sincérité. L’heure de spectacle passe dans un souffle tant son contenu est passionnant. La mise en scène de Judith d’Aleazzo et David Nathanson concourt à installer un rythme qui ne perd jamais en intensité, les mots sont beaux, ils sont prenants, impossible de les sortir de son esprit une fois la pièce finie dans une belle salve d’applaudissements.
Le cinéma du Lucernaire organise un hommage à François Truffaut du 16 au 27 octobre avec à l’affiche trois de ses plus beaux films Les 400 coups, Jules et Jim et Fahrenheit 451.
Synopsis:
UNE VIE EN TOUTES LETTRES
Truffaut-Correspondance est un spectacle impressionniste, un portrait en creux du cinéaste où s’exprime par petites touches et à travers un choix de lettres éminemment subjectif ce qui, chez lui, nous bouleverse et nous remue. On y parle enfance (beaucoup), cinéma (un peu), politique (parfois) et surtout de ce qui nous construit et fait de nous des humains pétris de contradiction. Il faut dire et entendre Truffaut pour se rendre compte à quel point, l’homme est auteur autant que cinéaste.
Truffaut-Correspondance, c’est « notre » Truffaut, celui qui nous parle, celui qui , raconte une époque, un homme et au final un peu du monde qui nous entoure.
Des lettres sublimes qui racontent la vie d’un cinéaste passionné et d’un homme d’une intégrité absolue.
Le Lucernaire propose à Patrick Chesnais d’ouvrir son coeur sur scène avec des lettres d’excuses qui sont autant d’occasions de revenir sur sa vie et ses proches avec moult anecdotes croustillantes ou émouvantes. Le comédien déambule plus d’une heure durant en captant l’attention grâce à un charisme souvent vu à la télé ou au cinéma. Il déclame une dizaine de lettre d’excuses et revient sur les grands moments de sa vie. Sa jeunesse, son premier amour Juliette, sa mamie La Garenne, la mort, il adresse ses sentiments à un public qui l’écoute avec beaucoup d’attention souvent et des rires parfois. Car le comédien sait y faire pour multiplier les coups d’éclat, tout en nuances, pour emmener le public avec lui sur le chemin de sa vie. Un écran derrière lui montre quelques photos, Patrick Chesnais jeune, son petit-fils, rien de trop, juste assez pour illustrer ses propos. S’il s’aide de pense-bêtes, ses mots ne semblent jamais lus à la légère, il pèse leur importance et multiplie les effets oratoires pour captiver le public. Le comédien se met à nu en s’excusant platement, finement, drôlement ou passionnément. Il le dit lui-même, il arrive à un âge où il ne faut plus perdre de temps, et mieux vaut décharger sa conscience que de l’alourdir inutilement. Le moment de théâtre passe comme dans un souffle tant le comédien sait y faire pour peser ses mots et les offrir avec sincérité à ceux venus pour l’entendre. Il varie les positions, assis ou debout au pupitre dans une mise en scène imaginée par sa fille Emilie Chesnais pour un dynamisme en accord avec le rythme d’élocution de son père, parfait comme tout bon comédien sait y faire. La pièce se joue jusqu’au 10 novembre, à peine un mois pour en profiter.
Synopsis:
PATRICK CHESNAIS SEUL EN SCÈNE FAIT SES EXCUSES
« Le genre épistolaire est à la fois spectaculaire et intime, et, comme au music-hall, j’y fais se succéder avec irrévérence le tragique et le burlesque, ce qui est depuis toujours mon terrain de jeux préféré. » Patrick Chesnais
Dans ses lettres d’excuses à des proches, des amis, mais aussi à des institutions, à des lieux et même à la vie, Patrick Chesnais déploie avec verve et humour, toutes les variations de l’art de s’excuser. Ou pas.
Un délice de sagesse, d’irrévérence et de drôlerie !
Les éditions Glénat Jeunesse nous proposent un très joli album qui va plaire à nos charmantes têtes blondes… ou brunes : L’attaque du pirate shampoing.
Si l’heure du shampoing est un passage difficile pour votre enfant, alors, cet album est fait pour vous.
Publik’Art vous conseille fortement de lire cette jolie histoire de pirate shampoing qui va détourner l’angoisse de votre enfant face à son propre shampoing ! Le sien sera forcément moins pénible que cette attaque terrible ! Avec des détails croustillants de pirate !
Et puis, ensuite, il aura droit à son gros câlin !
L’attaque du pirate shampoingest un chouette album, aux illustrations gaies et colorées, à offrir dès l’âge de 3 ans !
La Compagnie Deux Croches Rondes propose un Opéra et Théâtre pour enfants dès 1 an à l’Aktéon Théâtre avec La Princesse à la puce. L’histoire de Princesse, chatte d’appartement qui tombe accidentellement par la fenêtre et découvre les animaux du dehors est un beau prétexte pour faire découvrir aux tout petits le répertoire lyrique français avec un florilège d’airs d’Opéra qui raviront les plus jeunes ainsi que leurs parents. Avec un décor évolutif imaginé par la metteur en scène et chanteuse lyrique Sarah Bloch, la soprano féline raconte une histoire d’ouverture au monde et sur les autres. Le samedi 5 octobre, c’était la soprano Inès Berlet qui s’exerçait avec sa tenue grise moulante et sa grâce de chatte d’appartement. Pendant un peu plus de 35 minutes, elle a captivé l’auditoire en alternant narration et chansons devant un public conquis, même si évidemment pas toujours très attentif. Mais le pari a été réussi, les enfants se sont très vite passionnés pour cette histoire de félin qui découvre colibri, poisson, tortue et chat de gouttière dans une belle fable prônant le vivre ensemble et l’entraide universelle. Les tours de chant démontraient l’expérience de l’interprète concentrée sur sa prestation et qui aurait pu installer une plus grande interactivité avec les plus petits pour mieux capter leur attention dès le départ, au risque cependant d’une plus grande dissipation à gérer, elle s’en est quand même très bien tirée dans un contexte forcément pas toujours facile. Ceci dit, les chants étaient merveilleusement bien interprétés et personne n’a rien eu à redire sur la qualité de ce beau moment d’Opéra pour toute la famille, une belle prouesse.
Synopsis: Princesse, une chatte d’appartement vaniteuse et coquette, tombe accidentellement par la fenêtre. Coincée dans le jardin où tout l’effraie, elle doit réussir à se faire aider des autres animaux, qu’elle dédaigne d’habitude. En suivant les aventures et les nouvelles amitiés de Princesse, les enfants découvrent la voix lyrique et les grands compositeurs français comme Bizet, Gounod, Fauré, Debussy, Berlioz…
Cette BD est un monument à ne pas manquer. L’auteur Michaël Olbrechts y raconte l’histoire vraie du couple Friedrich et Dore Strauch bien décidé à quitter la civilisation toute prête à subir les affres du nazisme à l’orée des années 30. Ils s’installent sur l’île de Floreana au coeur de l’archipel des Galapagos, loin de tout, avec tout à construire et à organiser pour vivre au lieu de survivre. Lui est un médecin rescapé de la grande guerre et féru de Nietzsche. Elle est fascinée par son charisme et décidée à tenter l’aventure, non sans mal, elle qui est malade de la Sclérose en Plaques. Mais le couple de RobinsonCrusoé se retrouve vite rattrapé par la civilisation quand s’installent d’abord un couple, puis un trio infernal décidé à construire un palace. Cette histoire vraie est racontée avec art par un auteur qui multiplie les détails et les péripéties. Avanies climatiques, batailles d’egos, luttes de pouvoir, il n’est pas trop de 6 habitants pour faire plonger une communauté dans un enfer dont peu réchapperont. L’auteur raconte à la fin du livre les vrais évènements dont il s’est inspiré pour son histoire qui mélange flashbacks et déroulé romanesque. Quitter la civilisation semble avoir un prix, les personnages vont le payer au prix fort, le mythe de l’Übermensch a du plomb dans l’aile, rares sont les simples humains qui peuvent se hisser à ce niveau de sagesse. Les personnages sont décrits pour cerner leurs caractères, leurs ambitions et leurs limites, des limites qui les feront tous se confronter dans une lutte sans merci. Un très grand moment de lecture, un de plus aux éditions La Boite à Bulles.
Synopsis: Fuyant la société, Friedrich et Dore s’installent sur l’île inhabitée de Floreana. Rejoints par de nouveaux venus, ils se retrouvent pris dans un huis-clos burlesque et macabre.
Quand ils débarquent sur Floreana en 1929, Friedrich Ritter et Dore Strauch pensent avoir trouvé l’endroit idéal pour passer leur vie. Inhabitée et dôtée d’une faune et une flore extraordinaire, l’île a des allures d’Eden pour ce médecin fanatique de Nietzche et son ancienne patiente qui ont choisi de vivre isolé de la société des Hommes. Pourtant, l’idylle sera de courte durée. Ayant eu vent de leur entreprise, et attiré par ce mode de vie si singulier, la famille Wittmer rejoint l’île en 1932. Malgré un accueil glacial, chacun poursuit sa vie paisiblement et de son côté. Mais c’est à l’arrivée d’une autoproclamée Baronne et de ses deux amants que les choses se gâtent vraiment… Lutte pour le contrôle l’île, jalousie entre « voisins », disparitions mystérieuses, l’île de Floreana, si paisible jusque-là, devient le théâtre d’une comédie aussi étrange que macabre. Michaël Olbrechts revient sur la mystérieuse et authentique « Affaire des Galapagos » dans un huis-clos à ciel-ouvert palpitant. « Avec ses couleurs vives et son dessin puissant, Michaël Olbrechts réussit à montrer le désir qui a le plus marqué l’histoire de l’humanité : l’autonomie et l’expansion. À lire absolument. » Aimée de Jongh
[BD] Les Navigateurs, thriller fantastique de Serge Lehman et Stéphane De Caneva
Passé maître dans l’art de l’écriture de scénarios ésotériques, notamment avec L’Homme Gribouillé, Serge Lehman remet le couvert avec un nouvel objet non identifié : Les Navigateurs. Un très bel album, avec une reliure en tissu flatteuse qui renferme les illustrations raffinées, en noir et blanc, de Stéphane de Caneva.
L’histoire des Navigateurs débute par une disparition soudaine, dans un cri effroyable qui vient déchirer une sombre nuit. Il s’agit de Neige, une amie d’enfance de Max, Arthur et Sébastien. Le trio va remuer ciel et terre pour tenter de la retrouver alors qu’ils sont persuadés qu’elle a basculé dans un autre monde, matérialisé par une fresque sur un mur où la jeune femme apparaît désormais…
Construit comme un thriller, Les Navigateurs sombre peu à peu dans un récit fantastico-ésotérique qui exige un peu de lâcher prise de la part du lecteur. Ce que permet un dessin maîtrisé, au trait incisif et réaliste. Un vrai atout pour cet album fleuve. On s’y perd bien volontiers.
Les Navigateurs proposent donc une expérience originale et plutôt réussie ! A lire !
Extrait de la BD :
Résumé de l’éditeur :
Après 20 ans d’exil, Neige Agopian retrouve à Paris ses trois amis d’enfance. Mais presque aussitôt, elle disparaît. Les garçons enquêtent et se confrontent aux mystérieux « Navigateurs ».
Expatriée depuis 20 ans, Neige Agopian décide de rentrer à Paris et de renouer avec ses amis d’enfance, Max, Arthur et Sébastien. Mais après quelques jours, elle disparaît dans des conditions étranges. Les garçons mènent l’enquête et se confrontent à un triple mystère : une légende urbaine, une énigme artistique, et un fabuleux monde perdu sur lequel veillent, depuis toujours, les « Navigateurs ».
Date de parution : le 2 octobre 2024 Auteurs : Serge Lehman (Scénario) et Stéphane De Caneva (Dessin) Genre : Thriller, ésotérisme
Le Con de Minuit, L’histoire vraie de Gérard de Suresnes (Denoël)
Thibault Raisse dans son dernier livre, Le Con de Minuit, nous raconte l’histoire vraie de Gérard de Suresnes.
Gérard est un homme pas tout à fait comme tout le monde.
Nous sommes dans les années 90, un homme, Gérard, intervenait souvent sur Fun Radio, dans l’émission de Max. C’était une émission qui avait lieu tard le soir, 22h et durait une bonne partie de la nuit. Essentiellement suivie par des jeunes, avec le transistor caché sous leurs draps !
Un jour, Max propose à Gérard de venir au studio participer directement à son émission. Puis peu à peu, devant son immense succès, il lui laisse carrément son fauteuil et à charge à lui d’animer l’émission. Le succès est là ! Les jeunes sont de plus en plus nombreux à suivre en direct cette émission « Star System ». Mais en réalité ils se moquent de Gérard sans que celui-ci ne s’en rende compte. Gérard est un gars issu de la rue, un SDF. Un ancien routier. Il a son propre langage, est particulièrement inculte et s’emporte très facilement. Et c’est cela qui amuse les auditeurs. Se moquer de Gérard et tout faire pour le faire sortir de ses gonds !
A l’antenne, il lit aussi les poèmes qu’il écrit !
Max est ravi ! Il a trouvé une perle ! Non seulement il vient tous les jeudis soir assurer son émission, mais en plus, il n’a pas de contrat ! Il le fait gratuitement…
Au fil des mois, Gérard va réussir à toucher une petite indemnité… Il a été animateur de cette émission durant cinq ans !
Il va, grâce à l’émission, trouver sa fiancée ! On se demande d’ailleurs comment c’est possible de vivre avec Gérard ! N’oublions pas que l’alcool est sa plus fidèle compagne depuis des années…
Si Thibault Raisse, journaliste indépendant, revient sur cette histoire vraie, c’est aussi pour réhabiliter cet homme qui a été tant moqué, tant ridiculisé et tant exploité. Une sorte d’hommage lui est rendu avec ce livre. Hélas, il est trop tard pour Gérard…
Le Con de Minuit, L’histoire vraie de Gérard de Suresnes qui ressemble fort à la pièce de théâtre : Un dîner de cons. Sauf que cette histoire-là, elle est authentique !
Le Musée d’Orsay propose une très belle exposition autour de Gustave Caillebotte (1848-1894). Pour qui est sensible à la peinture du peintre Impressionniste, l’exposition est un vrai plaisir. Avec ses peintures nettes comme des photographies, il offre un témoignage saisissant de ce que fut la révolution industrielle à Paris. Intérieurs, extérieurs, mais surtout des personnages masculins nonchalants, tout remplis de leur assurance de riches rentiers désinvoltes à la fin du XIXe siècle. Le parcours thématique fait plonger dans une époque où la lutte des classes n’était pas un vain mot.
Une exposition immanquable
Le titre de l’exposition présentée au musée d’Orsay à l’automne 2024 met les pieds dans le plat. Peindre les hommes souligne que Caillebotte a très peu peint de femmes hormis son amie Charlotte Berthier avec qui il vécut sans jamais se marier ni avoir d’enfants. Les figures masculines et les portraits d’hommes sont légion au milieu des grandes avenues parisiennes échafaudées par le baron Hausmann, quartier huppé où il vécut longtemps, d’abord avec sa famille puis avec son frère avant de quitter Paris pour le petit Gennevilliers. Son œuvre très variée est assez pléthorique si on prend en considération sa disparition à l’âge assez précoce de 45 ans. Le peintre a vécu une époque charnière où la modernité s’est installée dans les paysages urbains. Désireux de produire un art vrai et neuf, Caillebotte a pris pour sujet la vie réelle sans envisager de reproduire des sujets classiques ou anciens. Il a ouvert les yeux sur son environnement immédiat avec une prédilection pour le Paris d’Haussmann et les villégiatures des environs de la capitale. Il a souvent croqué les hommes de son entourage immédiat comme ses frères, ses amis et le personnel travaillant pour sa famille. Héritier à la situation financière plutôt confortable, le peintre n’a jamais cherché à mépriser ses semblables, cherchant dans la peinture la manière de représenter de manière très réaliste des figures nouvelles comme l’ouvrier urbain, l’homme au balcon, le sportif ou encore l’homme nu dans l’intimité de sa toilette.
À une époque où la figure virile s’imposait avec des hommes en uniforme et la gloire militaire constamment représentée, Caillebotte questionne dans son œuvre l’ordre social et sexuel pour une peinture d’une profonde modernité. A noter que l’acquisition récente de 2 peintures majeures de Caillebotte par le J. Paul Getty Museum (Jeune homme à sa fenêtre) et le musée d’Orsay (Partie de bateau), et la présence du chef-d’œuvre de l’artiste, Rue de Paris, temps de pluie, prêté par l’Art Institute of Chicago donnent à cette exposition composée d’environ 70 œuvres (dont des tableaux de figures de Caillebotte, des pastels, dessins, photographies et documents) des atours historiques.
Détails: Cet évènement est organisé l’année du 130e anniversaire de la mort de l’artiste (1894), qui correspond également à la date du legs de son incroyable collection de peintures impressionnistes à l’État. Pour célébrer cet évènement, l’ensemble des œuvres du legs sera présenté temporairement dans une des salles du parcours permanent du musée, faisant revivre l’ouverture de la « salle Caillebotte » au musée du Luxembourg en 1897. Cet évènement s’inscrit dans la continuité des nombreuses expositions qui, depuis la grande rétrospective de 1994-1995 (Paris, Chicago), ont permis de redécouvrir la figure Gustave Caillebotte (1848-1894) et de mettre en lumière certaines facettes de son œuvre : la période de Yerres, les liens entre sa peinture et la photographie, sa passion pour l’art des jardins, etc.
Cette exposition sera présentée au J. Paul Getty Museum, Los Angeles du 25 février au 25 mai 2025 et à l’Art Institute of Chicago du 29 juin au 5 octobre 2025.
Quel temps de chien, un album jeunesse (Glénat Jeunesse)
Les éditions Glénat Jeunesse nous propose un album qui va ravir nos petits : Quel temps de chien !
Kiki, le héros de l’album, vit dans la maison de Mémère. Et franchement il a une vie incroyable, Kiki ! Mais aujourd’hui il pleut et Mémère veut sortir quand même. Et ça, il n’aime pas, Kiki ! Et il déteste mettre son manteau !
Dans la rue, il rencontre d’autres chiens qui ont, eux aussi, un manteau ! Ils ont tous l’air ridicules !
Les illustrations sont géniales ! Et l’histoire est rigolote !
Quel temps de chienest un album qui a du chien, empli d’humour ! On kiffe grave !
Peu savent que beaucoup d’abbayes ont été transformées en prison après la révolution française. La plus grande abbaye cistercienne de France jouxte désormais un centre pénitentiaire où sont enfermés des détenus pour des peines plus ou moins longues. Le réalisateur Eric Lebel interroge des détenus de l’abbaye et de la prison pour des réflexion qui se font miroir. Même vocabulaire, même enfermement, même quête de soi-même pour trouver sa voie et la paix intérieure. Le documentaire se regarde avec intérêt, les images sont belles, les réflexions sont profondes, le spectateur attend de voir comment vont évoluer les détenus enfermés, certains doivent sortir, d’autres sortent, des solutions existent pour travailler et gagner de l’argent, d’autres prennent des cours pour préparer leur réinsertion. Il y a une vie entre les murs des prisons, des hauts, des bas, des prises de conscience, le tout avec comme toile de fond une abbaye ancestrale et des paysages verts et luxuriants. Les prisons placées en plein cœur de la nature, le principe est propice à la paix des consciences, loin du tumulte bruyant des villes. Pour information, désormais sans détenus, la maison centrale de Clairvaux attend encore une reconversion prochaine, les occupants ont été déplacés dans d’autres centres pénitentiaires et les lieux sont vides, mais les questions demeurent, comment faire son examen de conscience derrière des murs avec des restrictions de liberté qui peuvent rendre encore plus asociaux et incapables de vivre dans une société capitaliste.
Synopsis: Reclus par la contrainte, les détenus, ou par choix, les moines, ils vivent ou ont vécu à Clairvaux, ancienne abbaye devenue prison à la Révolution, fermée en mai 2023. En rencontrant les « longues-peines » de la centrale, le personnel de la pénitentiaire, mais aussi les moines de Cîteaux, Éric Lebel avec À L’OMBRE DE L’ABBAYE DE CLAIRVAUX invite à une réflexion profonde et sensible sur la liberté.
« Chers Parents » ou la vraie fausse harmonie familiale ! sur France 4
Emmanuel et Armelle Patron (frère et sœur dans la vie ça ne s’invente pas) signent une comédie enlevée au ton aussi vif que drôle ayant pour cadre la cellule familiale et sa vraie fausse harmonie. Réjouissant !
Jeanne et Vincent convoquent en urgence leurs trois enfants, Pierre, Jules et Louise. Ces derniers, inquiets par leur message, se rendent toutes affaires cessantes à la maison familiale. Alors que les parents ne sont pas là, chacun des rejetons se lâche pour débriefer et réagir à la catastrophe attendue qui devrait leur être annoncée. Aussi, quand le couple de retraités fini par débarquer et leur annonce le plus naturellement du monde, qu’ils ont juste décidé de partir s’installer au Cambodge pour y construire un orphelinat, le trio reste sur sa fin !
Passé l’effet de surprise, la fratrie veut comprendre pourquoi est né un tel projet ? et surtout comment vont-ils pouvoir le financer ?! Nous n’en diront pas plus, le tout étant propice à une cascade de situations et de joutes verbales bien senties, qui vont faire voler en éclat les tabous familiaux et renvoyer les protagonistes dans les cordes ou plus exactement à leurs travers, rancœurs et frustrations dont ce nouveau projet de vie aura été le révélateur.
La mise en scène parfaitement maîtrisée et rythmée d’Armelle Patron & Anne Dupagne fait la part belle aux comédiens qui s’en donnent à cœur joie et accompagne avec fluidité et efficacité, cette embardée à l’énergie galvanisante.
Frédérique Tirmont et Bernard Alane excellent en parents modèles à l’écoute de leur progéniture tout en étant complètement solidaire de leur couple et de leur indépendance, tandis qu’Elise Diamant (Louise), Rudy Milstein (Jules) et Emmanuel Patron (Pierre) incarnent avec un plaisir communicatif, les enfants aux personnalités fortes et/ou singulières, prêts à en découdre pour le meilleur comme pour le pire !
Date : le 6 octobre 2024 à 21h00 sur France 4 Mise en scène : Armelle Patron et Anne Dupagne
Mon atlas des animaux, un album pour tout-petit (Père Castor)
Les éditions du Père Castor nous proposent un très bel album, entièrement cartonné, de très belle qualité et joliment illustré, pour nos tout-petits : Mon atlas des animaux.
Non seulement le tout-petit va découvrir un atlas mais aussi les différents animaux qui peuplent notre planète. Plus d’une centaine : en Europe, en Amérique, en Afrique, en Asie, en Océanie et en Antarctique !
Et l’auteure de cet album est la très appréciée Adeline Ruel ! Le jeune lecteur va apprendre la géographie et la science ! Il va pouvoir soulever une vingtaine de rabats qui à chaque fois dévoile des connaissances sur l’animal. Une mine d’informations qui passionnera petits et grands !
C’est pour cela que Mon atlas des animaux peut se lire sans limite d’âge ! Une petite pépite !
« Contre » au Vieux-Colombier, John Cassavetes et Gena Rowlands, un couple en toute indépendance
Couple emblématique du cinéma américain indépendant, John Cassavetes et Gena Rowlands, disparue en août dernier, sont mis en scène au Vieux-Colombier avec les acteurs et actrices, producteurs et critiques qui les entouraient.
« Contre » raconte la fabrication d’une œuvre sous l’angle du film « Une femme sous influence », en rupture avec l’industrie hollywoodienne, par un groupe d’artistes qui s’acharne à rester libre et créatif envers et contre tout.
Le spectacle focalise à l’envi la détermination du cinéaste américain à placer les acteurs et les spectateurs au cœur du présent, du dedans et du dehors, et à abolir les frontières entre la fiction et le réel, où l’intime et le processus créatif s’entremêlent, dans une quête éperdue de recherche de sens à ce qu’on fait et à ce qu’on est.
L’art et la vie
Jamais hagiographique, la pièce pointe aussi l’ambivalence du cinéaste, aussi visionnaire, affranchi, qu’isolé, alors qu’il évolue en bande, rétif à toutes compromissions mais capable de toutes les circonvolutions, désarmantes et épuisantes.
Avec ce couple hors norme la figure de Gena Rowlands, au style de jeu flamboyant, aussi novateur que précurseur, capable d’imposer des personnages féminins d’une densité rare, à la frontière entre la normalité et la folie, se révèle une actrice star plus complice que muse.
Où s’entrechoquent entre l’ici et l’ailleurs la vie et le cinéma, l’art et la création, l’art et sa réception avec le rôle de la critique et sa dialectique, représentée ici par la redoutable critique Pauline Kael dont le ton péremptoire et définitif offre un contrepoint sans management à l’effervescence impulsive et créatrice du cinéaste.
Le spectacle multiplie les points de vue, incluant des figures comme Peter Falk et Pauline Kael, vénéneuse critique, pour ouvrir une réflexion plus large sur le rapport entre l’art et les rapports d’ego qui en découlent.
La mise en scène rythmée et intelligente de Constance Meyer et Sébastien Pouderoux emprunte à Cassavetes son goût de la rupture et des faux raccords en imaginant une esthétique du fragment, où se multiplient les niveaux de lecture et de représentation.
Constamment sur le fil, porteuse d’une fantaisie lunaire et terriblement attachante, Marina Hands impressionne dans le rôle de Gena Rowlands d’une grâce inouïe. Sébastien Pouderoux, incroyablement juste, campe un John Cassavetes aussi cérébral qu’obsédé par son art et son affranchissement. Quant à Pauline Kael, la critique pleine de fiel, elle offre à Dominique Blanc une interprétation au diapason.
Dates : du 25 septembre au 3 novembre 2024 – Lieu : Comédie-Française – Vieux-Colombier (Paris) Mise en scène : Constance Meyer et Sébastien Pouderoux
« From England with love » : la danse possédée d’Hofesh Shechter
On ne se lasse pas de la danse tellurique et percutante d’Hofesh Shechter. Une signature façonnée par son histoire personnelle et empreinte d’une expressivité aussi fiévreuse qu’impétueuse.
Ancien danseur de la Batsheva Dance Compagny, Hofesh Shechter grandit et fait ses armes à Jérusalem. Il s’y imprègne de ballet, de danses traditionnelles juives, de danses modernes et de gestes quotidiens.
Dès son arrivée en Angleterre, il puise dans ces différents corpus pour retenir et imprimer une danse volcanique et impulsive, où les pulsions corporelles interagissent sur la bande son et son écho vibratoire.
Une danse fièvreuse aux accents théâtralisés
Avec « From England with » Love et les huit jeunes danseurs de sa compagnie, le chorégraphe fait voler en éclats l’image lisse et polie de l’Angleterre. Dans une explosion de mouvements et de sons qui mêlent Purcell aux rythmes d’outre-tombe d’un rock crépusculaire, d’échos de chœurs et autres dissonances électroniques, ses interprètes nous entraînent dans les méandres de quêtes identitaires et initiatiques.
La chorégraphie, sculptée par la lumière, se fait altière et fiévreuse, sacralisant les mouvements et ondulation des corps dans un élan et une fougue impressionnante. Comme si Hofesh Shechter cherchait à donner forme à la dimension combative d’une danse en résistance.
Les sons obsédants et transcendants exercent alors un pouvoir absolu sur les danseurs, leurs corps étant habités d’une énergie vitale, compulsive et ravageuse, miroir d’une époque confuse et paradoxale. Le tout porté par une danse aux accents théâtralisés et pleine de rupture.
Sous haute tension, la danse toujours fluide à la gestuelle virtuose se réapproprie chaque mouvement. Avec une maîtrise sans faille, le ballet porté par une physicalité musicale, accompagne sans relâche l’effervescence d’une génération en ébullition et déboussolée.
Holly (révélation Cathalina Geraerts) est une adolescente comme les autres. Discrète, renfermée, elle n’a que peu d’amis et est surtout victime de harcèlement continuel, de quoi lui faire broyer du noir et faire chuter ses résultats scolaires. Une catastrophe dans son école coute la vie à des nombreux camarades. C’est au même moment qu’elle se rend compte qu’elle a une vraie capacité à apporter du réconfort aux gens lorsqu’elle intègre une équipe de bénévoles dans une association à but humanitaire. Sa vie change du tout au tout, de personne invisible, elle devient le centre de l’attention, jusqu’à toucher certains excès quand des personnes souhaitent la rémunérer pour ses services. Le film est tout empli d’une langueur étrange, entre fantastique et peinture sociale. Sont-ce bien des pouvoirs que la jeune fille détient ou bien une hypersensibilité qui lui fait toucher ses semblables au plus profond d’eux? Le déroulé du film multiplie les turpitudes, son don devient une sorte de malédiction dont elle ne peut se défaire. La jeune fille qui croyait pouvoir améliorer son existence devient victime de ses travers. Le film passé quelque peu inaperçu lors de sa sortie en salles le 6 mai sort en DVD pour une vraie belle découverte cinématographique réalisée par Fien Troch. Si le rythme est quelque peu lent, le fond de l’opus touche au cœur avec ses questionnements liés à l’adolescence et à l’affirmation de soi, et comme la musique est très apaisante, avec notamment une reprise du classique de Frankie goes to HollywoodThe Power of Love, le film mérite un visionnage.
Synopsis: Holly est perçue comme une fille étrange par ses camarades de classe jusqu’au jour où se révèle son don de soulager les gens de leur chagrin. Dès lors, son énergie cathartique est recherchée par tous. Mais la frontière entre aide et abus va bientôt s’estomper. Sainte ou sorcière? Le destin étonnant d’une héroïne sanctifiée malgré elle.
« Le ciel de Nantes » ou l’art et la manière de Christophe Honoré, sur France 4
Il y a 20 ans déjà, Christophe Honoré s’était lancé dans l’écriture d’un long-métrage sur sa famille, qui n’avait pas abouti. Trop vampirique sans doute cette branche maternelle issue de la classe populaire.
Aujourd’hui, dans une salle de cinéma d’une autre époque, là où la scène devient le lieu magnifique d’un film impossible, porté par un art scénique et une désinvolture qui n’appartiennent qu’à lui, Christophe Honoré convoque les siens pour raconter et chanter leur histoire.
Il mêle théâtre et cinéma qui focalisent l’emprise du temps et sa distanciation, entre réel et fiction, offrant une voix décomplexée et intense à sept membres emblématiques de cette lignée (sur trois générations) que les drames personnels mais aussi l’Histoire n’ont pas épargnée.
Il pleut sur Nantes. Dès le lever de rideau, les notes de la chanson de Barbara plantent le décor : l’histoire se passe dans la ville qui a donné son titre à la pièce. Cette saga familiale commence par un épisode lointain, le 16 septembre 1943, jour où une pluie de bombes s’abat sur Nantes. Les bâtiments explosent, les corps sont déchiquetés, les vies se brisent.
Cinéma Paradiso
Tous les protagonistes sont là (les vivants comme les morts) pour refaire le match, régler leurs compte, ou simplement saupoudrer l’ambiance (ou la plomber) de quelques regrets, quelques secrets.
Il y a là Mémé Kiki (incroyable Marlène Saldana), la grand-mère maternelle de l’auteur, la patronne, la boussole. Marie-Do, la mère du cinéaste jouée par son frère Christophe Honoré, sa tante adorée Claudie dont il a confié le rôle à son actrice fétiche Chiara Mastroianni, ses oncles Roger (Stéphane Roger) et Jacques (Jean-Charles Clichet), le père Puig, grand-père espagnol, séducteur et redoutable (Harrison Arévalo), banni de la famille.
Ces oncles, tantes et grands-parents un peu, beaucoup, barrés qu’Honoré a follement aimés et presque tous disparus. Et comment raconter cette histoire sans trahir les intéressés ? Comment faire de cette complexité humaine une matière théâtrale ? Où s’esquisse une famille violente et aimante, traumatisante et attirante à la fois.
Beaucoup d’éclat et d’impétuosité
Tout au long de la pièce, le futur cinéaste s’interroge et laisse les personnages commenter ou contester la façon dont le scénario les représente. Les comédiens, à la fois membres de la famille et interprètes de ce film imaginaire, livrent tour à tour leur vérité sur cette histoire commune que chaque membre assume et revendique avec beaucoup d’éclat et d’impétuosité.
Une authenticité qui laisse aussi toute sa place à la dérision et au décalage des situations remémorées qui, par delà le rire qu’elles provoquent, n’en sont pas moins empreintes de gravité. Ils en jouent les scènes, en discutent les plans, les dialogues et autres accompagnements musicaux (Spacer de Sheila, Joe Dassin, Julio Iglesias, Keith Jarret, Haydn) sans oublier quelques pas de danse libérateurs.
Un clan où les fêlures, les non-dits, les destins contrariés, et les drames intimes secouent les personnages et ravivent les blessures enfouies.
Sous le ciel de Nantes, il y a de la violence mais aussi de la tendresse, des rires et des actes manqués, un désir fou d’aimer envers et contre tout.
La troupe est incandescente, Marlène Saldana dans le rôle d’Odette s’impose naturellement en cheftaine sûre de son fait et à la ténacité inébranlable. Chiara Mastroianni, à fleur de peau, qui joue Claudie, la tante dépressive au destin brisé, est bouleversante d’intensité aux prises avec une vie inaccomplie. Marie-Do, veuve à 40 ans, (la mère du cinéaste) est interprétée par son frère Julien Honoré dans une composition fantasque, tandis qu’Harrison Arévalo (Puig, le mari banni), Jean-Charles Clichet et Stéphane Roger (les deux fils irréconciliables) offrent une partition de choc. Quand à Christophe Honoré, il est incarné par Youssouf Abi-Ayad au jeu solaire et magnétique. Bravo !
Date : Le 29 septembre 2024 sur France 4 à 21.00h Création et Mise en scène : Christophe Honoré
« Faust » le deal parfait de Tobias Kratzer avec le diable !
L’opéra de Charles Gounod revisité par le metteur en scène allemand Tobias Kratzer est de retour à Bastille. On y retrouve le vieux Faust en quête de jeunesse éternelle, où celui-ci (le ténor Pene Pati) en appelle à Satan (Alex Esposito) car il n’en peut plus de devoir solliciter des call-girls pour des soirées tarifées. Il vend donc son âme au diable dans l’espoir de gagner l’amour d’une Marguerite (la soprano Amina Edris) qui danse ici en boîte de nuit ou se retrouve encore dans le métro parisien.
Le spectacle s’ouvre sur un Faust vieillissant et désabusé dans un grand appartement haussmannien. Méphistophélès et une horde de démons lui apparaissent et lui proposent de réaliser son vœu le plus cher, retrouver sa jeunesse. Faust pactise ainsi avec le Diable pour le meilleur et pour le pire !
Un pacte aux prises entre le bien et le mal
Ainsi rajeuni, Faust part conquérir le cœur de Marguerite, assisté par Méphisto qui lui donne tous les moyens de combler la jeune femme. Mais c’est sans compter sur la rivalité du jeune Siebel, lui aussi épris de Marguerite, et du frère de cette dernière, Valentin. Marguerite ne peut résister au pouvoir de Faust, mais découvre peu à peu qu’elle est également en train d’y perdre son âme…
Une vision qui fait écho à la relecture du Faust de Goethe par Charles Gounod, qui ancre les raisons de la vente de son âme au diable dans la recherche de l’amour et de la jeunesse plutôt que dans la volonté de connaissance dans l’esprit faustien allemand.
Inventive et cinématographique, la mise en scène de Tobias Kratzer se déploie à l’envi sur la scène et jusque dans les airs ! avec des effets spéciaux, de la vidéo en direct et des décors somptueux qui servent d’écrans géants. Autant de procédés qui sont au service de la dramaturgie sans jamais dénaturer le sens de l’œuvre qui se trouve transposer dans le Paris d’aujourd’hui, tout autant réaliste que fantasmé.
Digne d’une série télévisée, le spectateur passe ainsi de surprise en surprise dans un récit faustien cohérent de bout en bout, aux personnages bien campés, où l’on passe allègrement du centre haussmannien cossu à la dureté d’une cité bétonnée qui voit les affres de la passion se confronter au danger.
Cet opus revisité offre ainsi de belles inventions comme celles notamment qui permettent de montrer les pouvoirs de Méphisto (lorsqu’il vole avec Faust dans le ciel de Paris), de reconstituer des décors inattendus (une rame de métro, une boîte de nuit, un cabinet de gynécologie), ou encore de créer, dans un imaginaire épique tout droit sorti d’un western, cette séquence de Faust et Méphistophélès qui traversent au galop les quartiers de Paris sur des montures volées à deux gendarmettes de la Garde républicaine.
Le plateau vocal est quant à lui idéal emmené par le ténor Pene Pati (Faust) dont la voix céleste et chaude se pare des soubresauts exaltés et emportés de son personnage, aux prises entre le bien et le mal. Le baryton Alex Esposito, en Méphistophélès servi par six démons qui exécutent ses méfaits, n’est pas en reste où son timbre charpenté et sa stature volubile en font un personnage aussi intriguant que déterminé. Quant à Amina Edris, la soprano, dans le rôle de marguerite, sa voix au grain mélodique porte à fleur de peau les tourments de la passion maudite.
Dates : du 26 septembre au 18 octobre 2024 Lieu : Opéra Bastille (Paris) Metteur en scène : Tobias Kratzer
Les plus âgés s’en souviennent, le groupe Silmarils est apparu au début des années 1990 avec un style fusion rock / hip hop qui a marqué son époque. Avec son nom inspiré de JRR Tolkien, le groupe a explosé en 1995 avec son hit Cours Vite, le clip réalisé par Olivier Dahan et les créatures fantasmatiques qui le hantent. Le groupe est de retour avec un album rempli de morceaux très péchus, ils gardent le cap et ne baissent décidément pas le son.
Du rock toujours très brut de décoffrage
Originaire de Lisses dans l’Essonne, le groupe a d’abord été influencé par les gros mastodontes US, Urban Dance Squad, Fishbone, Red Hot Chili Peppers, Run Dmc, Beastie Boys, A tribe Call Quest, De la Soul, Noir Désir ou Rage Against The Machine, impossible de se tromper, le groupe a toujours envoyé du gros son avec guitares mises en avant et voix énervée de rigueur. La pause a été longue depuis leur dernier album en 2003 (4 Life) mais David Salsedo et sa bande sont bien de retour depuis 2022 et ce concert archi rempli donné au Bataclan. La rage est toujours présente et la communion avec son public a été totale avec vieux fidèles et nouvelle génération avide de découvrir les furieux. Pour transformer l’essai, Silmarils dévoile un nouvel album gorgé de tubes bien musclés. Le groupe a rejoint l’écurie Live Nation et le single Welcome To America annonce la couleur avec de belles secousses telluriques. Le groupe reprend ses bonnes habitudes en confiant la réalisation du clip au fidèle Olivier Dahan. Le groupe a repris la route des festivals avec des apparitions au Hellfest et aux Vieilles Charrues avec à la clé l’origination de sempiternels pogos comme au bon vieux temps. Jusqu’à la confirmation de leur retour aux affaires en mai 2024 et le premier single Au Paradis extrait du nouvel album Apocalypto sorti le 27 septembre. Illustré par Robert Combas, l’album contient 10 titres mixés par Segal Huredia (Dr. Dre, Eminem, Green Day) et déclamés comme toujours par un DavidSalsedo fidèle au poste. Les titres soulignent que le groupe n’a pas oublié ce qui faisait sa marque de fabrique, Au commencement, Mortel, Tu Nous Mérites Pas, le groupe continue à défourailler sévère, sans (se) lasser, les auditeurs en redemandent.
Publié sur le label du groupe (distribué par PIAS), Apocalypto rappelle le bon vieux temps du pétage de plomb carabiné, impeccable pour se défouler et envoyer la purée.
Difficile à croire à l’écoute des morceaux très pop de son premier album Exister, mais Axel Zimmerman est à la base un guitariste metal qui a officié dans le groupe BlackRain. Cet album solo très personnel le voit s’essayer à la pop avec un succès certain. Il écrit le musique, les paroles, il chante, c’est frais et profond.
Une surprise pop pour la rentrée
Le premier extrait Summer Santana est paru dans le coeur de l’été, avec une guitare dansante mise bien en avant, instrument qu’Axel Zimmerman pratique depuis son plus jeune âge. Et son père lui a fait découvrir très tôt les Gypsy Kings pour un premier crush qui l’a orienté vers la gratte, l’influence se fait particulièrement ressentir sur le morceau Comme une fleur qui mêle style flamenco et sonorités actuelles, la guitare est très gipsy et les rythmiques sont pop, le mélange est réussi. Enregistré pendant le confinement, l’album Exister est le résultat de réflexions très personnelles, pour aboutir à un album qui lui ressemble. L’album mélange sonorités electro, guitare omniprésente et mélodies très efficaces. L’ingénieur du son est nul autre que Olivier Hudry, bassiste des Bear’s Towers. Le résultat est un album avec autant de vignettes personnelles que de morceaux, chacune brosse un univers sorti de l’existence d’Axel. Le nouveau single La Reine Du Queen parle d’une jeune fille qui danse, on sent les souvenirs personnels qui ressortent dans le morceau avec des rimes qui évoquent une vie facile, voire artificielles dans un morceau très dansant.
Axel Zimmerman pourrait et devrait gagner une vraie notoriété avec cet album ultra pop, porté par la voix et la guitare sur des paroles qui s’accrochent irrémédiablement à l’esprit de l’auditeur. Vivement la parution des dates de concert pour venir admirer le guitariste / chanteur sur scène et mesurer son succès auprès de son public forcément assez féminin!