Les éditions Glénat jeunesse nous proposent une collection documentaire pour les enfants, dès 5 ans. Publik’Art vous a déjà fait découvrir : Ca commence par une fleur.
Aujourd’hui nous partons à l’aventure avec une goutte d’eau et le jeune lecteur va découvrir le cycle de l’eau. C’est toujours très bien documenté, avec de très belles illustrations. La page de couverture est superbe, avec une grosse goutte d’eau en découpe.
Ca commence par une goutte, puis par un ruisseau, puis un fleuve… Les hommes vont créer des barrages, ce qui va produire de l’électricité… L’eau va continuer son périple sur la terre… Et enfin, après une très longue course, la goutte d’eau va se jeter dans la mer.
A la fin de l’album, le lecteur découvrira une carte-poster, sur le cycle de l’eau. L’eau nous donne la vie, à nous humains mais aussi à la flore et à la faune !
Ca commence par une goutte est un très bel album, scientifique, à la portée des enfants dès l’âge de 5 ans, qui nous incite à prendre conscience de l’importance de l’eau.
Les éditions Bayard jeunesse nous proposent une nouvelle collection d’albums jeunesse : Môme. Ce sont de beaux albums, adaptés aux enfants, conçus avec les enfants, lus en classe dès les premiers coups de crayon, pour avoir leurs avis ! Publik’Art vous a déjà fait découvrir : La maison maman. Aujourd’hui, dans cette même collection, le lecteur va tout découvrir sur : Les derniers dinosaures. Un album très coloré et empli d’humour ! Un joli album que le jeune lecteur pourra dévorer des yeux sans se faire dévorer par un dinosaure ! Les derniers dinosaures est une très chouette histoire qui va plaire à nos petits !
Maurice Béjart à l’Opéra Bastille, l’âme dansée sur France 4, le 29 avril à 21h00
Le Ballet de l’Opéra rendait hommage à son ancien chorégraphe phare disparu il y a 15 ans, Maurice Béjart, en présentant trois œuvres créées dans les années 1970 : L’Oiseau de feu, Le Chant du compagnon errant et le mythique Boléro. Une captation du ballet présenté à Bastille en mai 2023 est diffusée sur France 4, le 29 avril 2025 à 21h00.
Une grammaire chorégraphique toujours lisible et fluide qui consacre avec cette marque si particulière, l’expressivité du geste à l’exaltation de la musique, surfant sur les bases de la danse classique et académique tout en impulsant une modernité emprunte des courants néo-classiques et modernes.
Elle est servie ce soir à la perfection par le corps de ballet emmené par les Etoiles Mathieu Ganio, Germain Louvet, Hugo Marchand, et Amandine Albisson où la danse dans une épure totale et graphique imprime des images fortes, des tableaux en mouvement, et une géométrie des corps à l’unisson.
Puissance expressive et plasticité scénique
« Tant que la danse sera considérée comme un rite, rite à la fois sacré et humain, elle remplira sa fonction ». Issue des Mémoires de Maurice Béjart, cette définition de la danse s’applique parfaitement au Boléro entre la Mélodie, rôle mythique pour soliste et le Rythme, lui, représenté par les danseurs.
Un soliste donc sur une table rouge, en l’occurrence Amandine Albisson (souveraine) d’une sensualité à fleur de peau dont la posture féline s’imprègne avec force de la chorégraphie, qui répète inlassablement le même balancement sensuel et lascif, sous le regard de quarante danseurs assis sur des chaises et qui l’entourent.
Obscur objet du désir et qui, jusqu’à sa délivrance, se charge de son emprise où sur une musique obsédante – une chorégraphie fascinante à l’abri d’une danse organique, répétitive – la possession vénéneuse se fait de plus en plus intense sur le crescendo obsessionnel de la partition, jusqu’à son épuisement sacrificiel. Le tout dans une puissance expressive et plasticité scénique à couper le souffle.
Image finale saisissante qui voit alors l’héroïne disparaître sous le corps de ballet et après un rituel aussi intense que brûlant. Bravo !
Date : 29 avril 2025 sur France 4 à 21h00 Chorégraphie : Maurice Béjart
Nos étoiles filantes, de Laure Manel (Michel Lafon)
Laure Manel est déjà une auteure bien connu du public.
La délicatesse du homard, c’est elle ! La mélancolie du kangourou, c’est également elle !
Que des grands succès !
Et aujourd’hui, elle nous livre un beau roman : Nos étoiles filantes.
C’est un roman qui raconte une histoire triste mais qui n’est pas triste ! C’est un hymne à la vie.
Fanny est une survivante et elle a du mal à accepter cela. Pourquoi est-elle encore en vie, après ce tragique accident ? Pourquoi son futur mari est-il mort et pas elle ? Et ses amis aussi ?
L’auteure aborde des thèmes difficiles, comme la mort, la dépression, le sens de la vie, la mariage post-mortem, la culpabilité, l’envie de vivre ou de mourir… et la présence des autres…
L’exil de Fanny au Canada est un régal pour le lecteur ! Ca donne envie d’aller au Québec !
Nos étoiles filantes, de Laure Manel est un livre attachant qui pose les bonnes questions !
« Le Dragon » survolté de Thomas Jolly diffusé sur France 2, le 28 avril à 23H40
Figure reconnue de la scène contemporaine, Thomas Jolly aime mettre en scène des monstres politiques assoiffés de pouvoir et de cruauté : « Henri VI » marathon théâtral de 18 h (Molière 2015), « Richard III », « Eliogabalo » donné à l’Opéra Garnier, ou encore « Thyeste », fresque radicale sur fond de haine entre deux frères rivaux, d’infanticide et de cannibalisme.
Aujourd’hui, il s’attaque au texte d’Evgueni Schwartz, « Le Dragon ». Une parabole, éminemment politique, qui utilise le motif du conte et du fantastique pour dénoncer les mécanismes d’un système totalitaire attaché à déconstruire ce qui fait humanité, et interroger les forces de résistance face à une tel pouvoir démoniaque.
Depuis quatre siècles, un dragon à trois têtes règne en despote sur une ville imaginaire. Les autorités locales, complices et serviles, se plient à tous les caprices du monstre dont celui de sacrifier plusieurs têtes de bétail par jour et une vierge chaque année, jusqu’à l’arrivée de Lancelot.
Un jeu survolté
Une oppression à laquelle la population s’est habituée, jusqu’à ce jour de libération où le valeureux chevalier Lancelot, après un combat héroïque, triomphe du monstre dominateur.
« Le Dragon » nous rappelle toutefois que se débarrasser d’un tyran n’est pas abattre une tyrannie. Que l’asservissement d’une société toute entière n’est possible qu’avec son consentement actif, résigné ou inconscient. Car désormais libérée, la cité heureuse mais dépourvue de guide, s’apprête pourtant à basculer de nouveau dans une autre servitude.
Sous une forme féérique mais empreinte de raillerie, la fable noire, aux accents ravageurs, nous plonge au cœur de l’oppression, la soumission, l’affrontement ou encore la fausse illusion de l’homme providentiel.
Thomas Jolly s’empare avec l’univers qu’on lui connait de ce comte fantastique, qu’il habille d’une scénographie mortifère entièrement composée de noir et de blanc, sertie d’un faisceau de lumière qui découpe l’espace.
A l’abri d’une esthétique baroque, de lumières sculptées au laser, d’effets spéciaux et d’une ambiance sonore qui électrise la violence sourde et font leur effet, le dramaturge souligne, à gros traits, le grotesque des personnages, devenus une caricature d’eux-mêmes, dans ce système contrôlé par la peur et la servitude volontaire.
Un parti pris où le jeu appuyé et démonstratif des acteurs qui se font aussi entendre bruyamment, affaiblit la noirceur et la portée politique du propos où les enjeux, toujours actuels, restent toutefois lisibles et percutants.
Les comédiens incarnent à l’unisson ces personnages, tour à tour humains et lâches, glorieux et monstrueux, aux prises avec leurs certitudes et leurs déraisonnables complexités.
Date : 28 avril 2025 sur France 2 à 23h40 Mise en scène : Thomas Jolly
Les Orfèvres du Vin ont déjà fait découvrir sur Publik’Art leurs cuvées Mâcon Rosé 2021 et Mâcon Rosé 2020 pour des sentiments plutôt satisfaisants. C ‘est au tour de la cuvée 2023 de subir une dégustation très concluante.
Un vin rosé de caractère
Le Mâcon rosé 2023 des Orfèvres du vin n’a rien à voir avec les rosés habituels du sud de la France, à la couleur rosé délavée et aux teintes très mièvres. Pas de carte postale ni de parasol au programme avec ce vrai vin de table pour les tablées amicales et une cuisine sincère pourvue de plats qui demandent du répondant. Sa structure est revigorante et sa bouche a du fond. Composé de cépage Gamay, le rosé arbore à l’œil une belle robe orangée. Le nez est intense avec des senteurs de fruits rouges bien mûrs et des notes florales élégantes. La bouche est suave et bien charnue, la conclusion est évidente, ce rosé a une vraie personnalité. Il accompagne idéalement une paëlla aux saveurs iodées, des fritures croustillantes des bords de Saône ou une pizza partagée entre amis. Servi entre 8° et 10°, il est proposé au prix de 7€ TTC la bouteille ou 6,50€ à l’unité en carton de 6.
Publireportage:
Fondée en 1929, la cave regroupe l’équivalent d’un gros Domaine avec 60 adhérents. Les Orfèvres du Vin sont devenus au fil des années des artistes autant que des artisans. Car c’est réellement tout un art de développer une telle palette de 15 appellations de qualité constante, sur 120 hectares, cultivés et soignés dans la plus pure tradition vigneronne. Et il faut tout le talent et tout le savoir-faire d’artisans passionnés par leur métier et amoureux du Mâconnais pour élever années après années des vins blancs et rouges qui se distinguent régulièrement dans les concours régionaux et nationaux. Situés aux portes du Mâconnais, les Orfèvres du Vin sont depuis toujours attachés à donner leurs plus belles lettres de noblesse aux cépages phares de la région : l’Aligoté bien sûr, mais aussi l’inimitable Chardonnay ainsi que le Gamay et le Pinot noir. Pour vos destinations de loisirs et de week-end, le chai est situé idéalement dans un écrin de verdure au départ de la Voie verte Mâcon-Cluny, face à la Roche de Solutré. Le circuit du Val Lamartinien, ou encore le circuit des églises romanes, achèveront de vous dépayser dans un cadre touristique et culturel authentique et varié.
La Maison Thomas Cheurlin a commencé à communiquer sur la création de la marque premium Champagne Vaucelle et les dégustations ont eu lieu lors du salon Wine Paris. Cette nouvelle gamme est accessible à tous et sera présente chez les cavistes, sur les tables de restaurants et à l’export. Pour la précision, Vaucelle signifie « Petite Parcelle » ou « Vallon/Vallée » en vieux champenois. 6 champagnes, constituent la gamme de la Maison Vaucelle avec des déclinaisons adaptées à tous les gouts et moments de consommation. Champagnes classiques, cuvées plus spécifiques avec vieillissement sous-bois, cépage rare, vieillissement sur lattes ou millésimé, 2 d’entre les ont été dégustées pour des vrais coup de cœur, le champagne Terre Natale et le champagne Les Vallons.
Dégustation de la cuvée Terre Natale
Ce champagne Blanc de Noirs est constitué de 100% de cépage Pinot Noir. La particularité de cette cuvée est que 30% du vin vieillit un an dans un foudre en chêne. A l’œil, la robe est couleur or lumineuse, avec une bulle fine. Le nez est complexe, avec des notes de fruits rouges et de fruits jaunes, avec des touches de miel et une note toastée. La bouche est ronde et harmonieuse entre fruit, fraicheur et matière, finement épicée, longue sur la pomme et les fruits secs, la finale est de couleur minérale. Le champagne se déguste idéalement avec un cake au saumon, un pâté en croute, une volaille farcie, de la blanquette de veau, et des macrons en dessert ou du pain d’épices. C’est un excellent champagne proposé au prix de vente TTC au caveau de 38.00€.
Les Vallons
La cuvée Les Vallons est un champagne Brut non millésimé, composé de 70% de pinot noir et 30% de chardonnay. Le champagne est produit à partir des grappes de plusieurs parcelles du domaine sur différentes vallées avec une belle exposition (L’Ource, La Seine et l’Arce). A l’œil, la robe est or clair avec une bulle abondante et fine. Le nez est ouvert, expressif et délicat, avec des notes de fleurs, agrumes et fruits blancs, en plus de touches de noisette. La bouche est harmonieuse, équilibrée et remplie de fraicheur, avec une longue persistance en bouche. Le champagne accompagne très bien une terrine de poisson, des poissons blancs, des crustacés et de la volaille. Proposé au prix de vente TTC au caveau de 29.00€, c’est un champagne brut à découvrir.
Publireportage: Les mots de Thomas Cheurlin: Soucieux de l’héritage de la maison au fil des générations, mon objectif reste de faire naître des champagnes à mon image et ma philosophie avec une devise simple : élaborer des champagnes authentiques, proches de ma nature et de nos terroirs. C’est pourquoi je voulais créer une marque où je pourrais le faire tout en gardant les traditions familiales et c’est tout ce qu’on retrouve avec Champagne Vaucelle.
Un triptyque chorégraphique à la vitalité contagieuse par l’Opéra Ballet Vlaanderen
L’Opera Ballet Vlaanderen déploie avec cet opus un programme ambitieux qui tisse un dialogue entre trois générations de chorégraphes, convoquant ainsi Trisha Brown, Anne Teresa De Keersmaeker et Jan Martens dans une même énergie de vitalité et de rupture. La soirée s’impose comme un manifeste pour la danse contemporaine, où le langage des corps devient à la fois un instrument d’émancipation et de sublimation des codes.
Trisha Brown ou l’art de défier l’apesanteur
Avec « Twelve Ton Rose », la pionnière américaine confirme son art de l’abstraction dansée. Les interprètes, guidés par la musique dodécaphonique d’Anton Webern, composent une géométrie mouvante où chaque geste semble naître d’une nécessité organique et résonner avec une musicalité propre.
Les mouvements fluides, hérités de sa recherche sur la release technique, créent une illusion de légèreté aérienne qui masque une rigueur mathématique – un équilibre typiquement brownien entre liberté et contrainte. Loin de toute démonstration, les danseurs virtuoses font entendre la voix intérieure de la pièce, habités par cette capacité à interpréter l’abstraction sans jamais la dessécher. Du grand art.
Anne Teresa De Keersmaeker et le mantra du minimalisme
« Fase », pièce culte de 1982, révèle toute sa puissance hypnotique dans cette reprise. Les danseuses du Ballet de Flandre s’emparent de cette partition fondatrice avec une rigueur géométrique qui ne cède jamais à la froideur.
Les corps, soumis au principe du décalage de phase cher à Steve Reich, se frôlent, s’éloignent, se retrouvent, tissant un miroitement de formes qui ne cesse de se réinventer.
Ici, chaque infime variation devient événement, chaque glissement de synchronie, une révélation. La précision des interprètes, leur endurance, leur capacité à rendre palpable la tension entre répétition et mutation, est un spectacle total.
Jan Martens, héritier iconoclaste
Jan Martens avec son regard actuel se joue du mouvement et du concept. « On Speed » est un tour de force physique où le clavecin de Stephen Montague propulse le danseur dans une frénésie maîtrisée.
David Ledger, dans un clair-obscur presque inquiétant, offre une performance où la tension du torse, les secousses du corps, semblent traduire une lutte intérieure, une urgence frénétique.
Dans « Graciela Quintet », la pureté des lignes, l’exigence rythmique, témoignent de cette volonté de relier la danse à la musique la plus actuelle, tout en maintenant un dialogue constant avec l’histoire du geste.
Entre abstraction pure et narration suggérée, ce programme impose une certaine idée de la danse comme laboratoire des possibles. Loin des effets faciles, les trois chorégraphes nous offrent une expérience sensorielle exigeante, où chaque pas interroge notre rapport au temps, à l’espace et à la mémoire créative.
Un pari réussi qui confirme la vitalité du Ballet Vlaanderen comme creuset inventif de la danse européenne.
Dates : du 24 au 26 avril 2025 – Lieu : La Villette (Paris) Chorégraphes : Trisha Brown – Anne Teresa De Keersmaeker – Jan Martens
Les éditions Glénat jeunesse nous proposent un très bel album sur le thème de : Vivons ensemble.
C’est un très bel album à la couverture cartonnée, avec de nombreuses découpes, page après page.
Cet album, très joliment illustré, va faire prendre conscience au tout-petit qu’il est unique mais qu’il n’est pas seul ! Car nous sommes tous uniques ! Mais nous avons besoin des uns des autres pour vivre !
Vivons ensemble célèbre l’amitié, notre plus grand trésor !
Le Lucernaire laisse le champ libre dans à l’adaptation de Vipère au Poing la salle du Paradis, roman largement autobiographique de Hervé Bazin publié en 1948. L’ouvrage décrit l’enfance et l’adolescence du narrateur, Jean Rezeau surnommé Brasse-Bouillon dans un contexte familial tendu. Sa mère Paule Rezeau détient le surnom pas très flatteur de Folcoche et se révèle une mère plutôt cruelle et très peu aimante. Le huis clos entre la mère indigne et ses 3 enfants martyrisés est transformé en un seul en scène très inspiré qui prend le public à la gorge.
Un seul en scène éblouissant
Ce sont 3 tableaux noirs d’écolier et une myriade de chaises renversées qui accueillent les spectateurs, vestiges de ce qui semble être un champ de bataille. Des gribouillis parsemés de fautes d’orthographe (Confaisser?), des dessins et des initiales d’enfants attirent d’abord l’attention, avec en sus ses petits bouts de papier dont on ne sait s’ils sont déchirés ou abandonnés. Quand le massif Aurélien Houver déboule sur scène, les mots se bousculent dans son gosier, lui tout pressé de raconter les quelques années où lui et ses 2 frères ont subi les avanies d’une mère sadique et atrabilaire. Le canevas du livre est respecté à la lettre. Durant l’été 1922, les 2 ainés Jean et Ferdinand doivent retrouver leurs parents après avoir été élevés par leur grand-mère paternelle dans le château familial de la Belle-Angerie au nord d’Angers. Mais la mort de cette dernière oblige les parents, Jacques et Paule Rezeau à quitter la Chine où le père enseignait dans une université de Shanghai pour revenir s’occuper de leurs enfants. C’est avec impatience et curiosité que les 2 enfants attendent leurs parents à la gare. La rencontre est prémonitoire de la suite des évènements. Ils se jettent sur leur mère comme le ferait tout bon enfant pour l’embrasser mais elles les repoussent violemment, la suite sera du même acabit. Il faut une sacrée dose de talent pour tenir le public en haleine avec une histoire partie sur des bases aussi triste, Aurélien Houver n’en manque heureusement pas. Avec une diction tantôt fiévreuse tantôt à la colère plus rentrée, il s’anime avec dextérité pour 1h15 de spectacle habité par la rage. Les contrariétés se succèdent avec ces repas tendus, ces anecdotes remplies de colère et ces souvenirs qu’il préfèrerait oublier. Mais le narrateur tient bon face à un ennemi mortel à qui il ne veut pas céder un pouce de terrain. Le comédien finit par avouer que cette mère détestable se félicitait d’une telle éducation à la (très) dure pour préparer ses progénitures à la dureté de la vie à venir. La mise en scène de Victoria Ribeiro plutôt sobre et allusive contribue à placer le comédien au centre de la focale pour lui permettre de donner le meilleur de lui-même, il y parvient avec force, comme le démontre aisément sa chemise remplie d’une sueur à la hauteur de son implication aussi bien physique que morale dans ces différents rôles. Le public parvient à comprendre qui est cette vipère que le héros tient dans son poing resserré sur un animal dangereux qu’il faut saisir sans hésitation afin de le faire taire, entre la métaphore et l’acte manqué…
Le spectacle se suit comme un match de boxe où les adversaires ne baissent jamais la garde pour rendre coup pour coup. Le comédien interprète chacun des protagonistes avec des postures et des tons de voix caractéristiques, le résultat est à la hauteur de la profondeur du roman, l’auteur aurait adoubé cette adaptation si réussie.
Synopsis:
LA HAINE EST UN LEVIER PLUS PUISSANT QUE L’AMOUR
L’un des plus grands romans de la littérature française pour la première fois au théâtre : un seul-en-scène violent et drôle à l’écriture aiguisée. Jean, dit Brasse-Bouillon, mène avec ses frères une guerre sans merci contre leur mère, une femme impitoyable et cruelle qu’ils ont surnommée Folcoche. Un témoignage vital et incendiaire qui dynamite les conventions traditionnelles de la relation parents-enfants. Entre fiction et autobiographie, Vipère au poing dresse le portrait d’une famille détestable et attachante bravée par le cri de révolte d’un enfant.
Une sanglante partie d’échecs qui fait des membres d’une même famille des ennemis mortels.
Les éditions Bayard jeunesse nous proposent une nouvelle collection d’albums jeunesse : Môme. Ce sont de beaux albums, adaptés aux enfants, conçus avec les enfants, lus en classe dès les premiers coups de crayon, pour avoir leurs avis ! La maison maman vient de sortir. Il met l’accent sur l’importance de la maman pour le petit enfant ! Il est perdu et il recherche sa maison. C’est alors que de nombreuses maisons-animaux vont vouloir l’aider… Rien ne le consolera sauf sa maman ! La maison mamanest un très bel album, aux illustrations, volontairement naïves et colorées. A lire à nos tout-petits !
Mustangs, Le rêve de Nell, Tome 1 (Flammarion jeunesse)
Les éditions Flammarion jeunesse nous proposent une nouvelle série centré sur les chevaux : Mustangs. Le premier tome, qui vient de sortir, Le rêve de Nell, nous tient en haleine ! Nell est en France, un peu déracinée. Elle a laissé ses chevaux sauvages en Amérique. Mais un jour, son rêve devient réalité : des mustangs arrivent aux écuries du Bois des Renards. Elle fait la rencontre de Smoke, un étalon pas comme les autres… Arrivera-t-elle à le comprendre ? Mustangs, Le rêve de Nellest une série centrée sur le bien-être des animaux, qui va plaire à tous les jeunes qui aiment les chevaux !
Le Lucernaire réinvite la Compagnie l’Eternel Eté pour une nouvelle série de représentations des Fourberies de Scapin après celles déjà universellement acclamées de 2017. Même énergie débordante, même appropriation parfaite du texte, même scène mémorable des coups de bâton, la troupe ne ménage pas ses efforts pour faire revivre l’œuvre du grand Jean-Baptiste Poquelin alias Molière. Le spectacle est musclé, les acrobaties se multiplient, le public en redemande.
Molière revisité avec passion
La mise en scène d’Emmanuel Besnault est une démonstration totale de maitrise. Les 4 comédiens et la comédiennes traversent constamment le plateau avec rythme et dextérité, échangeant les répliques sans effort apparent, ce qui laisse imaginer l’énergie déployée pour faire oublier l’implication physique nécessaire, un comédien a fini d’ailleurs complètement trempé de sueur suite à sa prestation habitée. La maitrise du texte est parfaite et les déclamations alternent avec des intermèdes musicaux accompagnés de guitare et de percussions. Les fans du film Gouttes d’eau sur pierres brulantes de François Ozon ont notamment reconnu la version espagnole du chatoyant Tanze Samba mit mir allemand de Tony Holiday. L’intrigue tourne autour de mariages arrangés et d’unions secrètes, les parents du XVIIIe siècle forçaient leurs enfants à des unions arrangées, mais Scapin est là pour sauver la mise à Octave et Hyacinte, et Léandre et Zerbinette, pour faire triompher l’amour au prix de manigances finement orchestrées. C’est un sans faute pour les comédiens et comédiennes. Matthieu Brugot (ou Lionel Sautet) interprète alternativement et avec talent Léandre et Géronte, Jason Marcelin-Gabriel (ou Thomas Bernier) est un Silvestre guitariste valet d’Octave, Juliette Castro (ou Mélanie Le Duc) est Hyacinte ou Zerbinette, Valentin Fruitier (ou Antoine Richard) est un Octave ou Géronte investi, Emmanuel Besnault revêt quant à lui le costume d’un Scapin truculent et imperturbable de confiance en lui. Les automatismes de la troupe sont évidents, créant une complicité visible et des clins d’œil qui n’échappent pas au public.
Cette nouvelle adaptation de Molière (Le Bourgeois Gentilhomme est également joué actuellement) est un feu d’artifices de rires et de bonne humeur, une pièce à ne pas manquer au Lucernaire, visible jusqu’au 25 mai 2025.
Synopsis:
QUE DIABLE ALLAIT-IL FAIRE DANS CETTE GALÈRE ?
Les deux amis Octave et Léandre ont chacun épousé une jeune femme de naissance inconnue dont ils étaient tombés follement amoureux. Et cela sans le consentement de leur père ! Scapin, valet rusé et généreux, reprend du service pour faire triompher la jeunesse et l’amour véritable.
Succès, reprise ! 450e représentation ! Une troupe de cinq comédiens et musiciens s’empare d’une des comédies les plus drôles de Molière dans un rythme endiablé inspiré de la comédie italienne.
Décide ou décède, un livre de Karine Van Cayzeele (Editions Azoé)
Karine Van Cayzeele nous offre un livre bouleversant : Décide ou décède. Il s’agit d’une autofiction où de très nombreux thèmes sont abordés.
On peut vraiment imaginer que tout ce qui est écrit dans ce livre relève plus de la réalité que de la fiction… Hélas !
Karine Van Cayzeele n’est pas juste une auteure. Elle a d’abord travaillé dans la publicité, puis elle est devenue thérapeute, comme la narratrice, photographe et conférencière. Elle a connu le pire, comme le meilleur. Mais dans son livre, elle parle souvent du pire… Elle a connu la violence sexuelle, avec l’Autre (il ne devrait même pas mériter une majuscule), son beau-père, ses difficultés scolaires, ses relations avec sa mère, la maladie de sa mère, son homosexualité, l’abandon de son vrai père, son burn-out…
Tout ! Elle raconte tout ! Mais avec une forme de pudeur incroyable, une dignité digne d’une grande dame. Une plume de poète. Et en même temps, une plume d’une guerrière ! Décide ou décède est un livre marquant, poétique et profond. Un très beau premier livre. Décide ou décède a été adapté au théâtre. Le spectacle a eu lieu à Aix en Provence, le 4 et le 5 avril ! La mise en scène est signée Elsa Romano.
Publik’Art a découvert cette maison d’édition indépendante, aixoise, les éditions Azoé.
En forme d’arabesque, la ligne éditoriale des éditions Azoé donne vie à des coups de cœur d’écriture, d’illustrations, de photographies, de souvenirs, de témoignages et de poésie, pour partager le plaisir de la création littéraire et sa concrétisation en livres-objets sensibles. Sa philosophie repose sur l’élan collaboratif des autrices et des auteurs qui choisissent de s’engager en faveur de l’édition indépendante.
Fidèle à son credo écologique, les livres sont imprimés et fabriqués en France avec soin et selon les normes environnementales
Les éditions Milan nous proposent une aventure extraordinaire avec le très bel album : Si j’étais….
Cet album est en fait un livre-jeu. Il va stimuler l’imagination de nos petits et favoriser leur créativité. Si j’étais un animal, je serais… Si j’étais un goûter, je serais… Si j’étais un trésor, je serais… Les illustrations sont rigolotes et très colorées ! L’album, entièrement cartonné, est de petit format carré et tient bien dans les petites mains de nos tout-petits. Si j’étais… est un très joli album à offrir sans plus tarder !
Peu connue dans nos contrées, Oksana Chatchko était une artiste peintre, militante, activiste féministe et anarchiste ukrainienne. Elle et ses amies ont créé le groupe Femen en 2008 et multiplié les actions contre le gouvernement ukrainien. La réalisatrice Charlène Favier propose un biopic librement inspiré de l’histoire vraie de la jeune femme qui a obtenu le statut de réfugiée politique en France.
La liberté brimée
Un documentaire avait déjà été réalisé sur Oksana Chatchko, Je suis femen en 2014 d’Alain Margot. Le film Oxana ne se contente pas de raconter la naissance du mouvement Femen, il dresse surtout le portrait de sa cofondatrice Oksana Chatchko. Fille d’ouvriers orthodoxe, peintre d’icônes religieuses, icône de la résistance face au patriarcat, elle a vécu une existence courte mais intense. Le film n’aborde pas les circonstances de sa mort, a priori par suicide, à l’âge de 31 ans à Paris. Si le film suit une narration assez linéaire, il se permet des apartés un peu surréalistes pour faire décoller le film et le projeter dans une dimension quasi onirique. Le film alterne entre 2 époques pour des voyages temporels qui donnent de l’épaisseur au scénario, entre 2008 à la période activiste en Ukraine et sur l’éclosion du mouvement Femen, et le temps où l’héroïne chercher à devenir réfugiée politique en France en 2018. La jeune actrice Albina Korzh interprète Oxana de manière tout à fait convaincante pour une belle plongée historique, entre activisme en Ukraine et école des Beaux-Arts en France. Le film se concentre également sur la répression policière et les violences subies face à des femmes dénudées et bien décidées à se faire entendre par tous les moyens.
Le film est visible en salles depuis le 16 avril, le bon moment pour le découvrir.
Synopsis: Ukraine, 2008. La jeune Oxana et son groupe d’amies multiplient les actions, slogans peints sur le corps et couronnes de fleurs dans les cheveux, contre un gouvernement arbitraire et corrompu. C’est la naissance d’un des mouvements les plus importants du XXIe siècle : FEMEN. Réfugiée politique, artiste, activiste, Oxana franchira les frontières et militera sans relâche pour les droits des femmes et la liberté, jusqu’à risquer sa propre vie.
Poli Papoli, le super livre de la politesse (Casterman)
Les éditions Casterman nous proposent un très bel album, centré sur la politesse : Poli Papoli.
Cet album nous rappelle les règles élémentaires de la politesse. Sur chaque double page, est raconté une histoire : d’un côté un petit enfant bien élevé, Poli, et de l’autre un petit enfant qui n’en fait qu’à sa tête, Papoli. L’auteure caricature volontairement les traits de chaque enfant, de façon à ce que le lecteur reconnaisse qui est poli et qui n’est pas poli. C’est drôle et empli de bon sens. 20 tableaux de la vie quotidienne sont illustrés, avec gaieté et couleurs : dans la chambre, à la salle de bain, aux toilettes, à table, dans l’attente d’un cadeau, à un anniversaire, à l’école… Poli Papoliest le super livre de la politesse à raconter aux enfants dès le plus jeune âge.
Les éditions Playlist Society font revivre la jeunesse de ceux qui ont connu les années 90. Loin d’être aussi populaire que les grosses machines grunge de l’époque, Beck a su creuser un petit trou plein de musique et d’idées. Révélé à beaucoup avec le tube loser en 1993, il démontrait par là même sa capacité pour évoluer dans la marge, avec un style fait de bric et de brac, assez jouissif et palpitant. La scène rock indépendante en a fait son porte étendards, il l’a accepté avec dédain tout en cherchant à le pas perdre sa liberté, et donc sa folie propre. Aux côtés de Nirvana ou Soundgarden, il symbolise une époque nonchalante, une sorte de voyage dans l’espace temps, de quoi rajeunir d’un coup à la lecture des mots de Pauline Guedj.
Synopsis: Los Angeles, 1993. Le label indépendant Bong Load publie « Loser », un morceau hybride, aux paroles absurdes, combinant rap, blues et country. Le titre deviendra un succès planétaire, qui placera au centre de la scène rock indépendante son créateur : Beck. D’apparence nonchalante, adepte des mélanges les plus fous, Beck s’affirme comme un musicien versatile puisant son inspiration autant dans le folk et les classiques du blues, que dans l’art contemporain et ses performances. En quatorze albums, Beck a développé un style à part dans l’industrie musicale, alliant technologies de pointe et artisanat, chanson et hip hop, le tout parsemé de collaborations variées avec les Dust Brothers, Nigel Godrich, Charlotte Gainsbourg, Pharrell Williams ou encore Thurston Moore.
Beck, des palmiers dans l’espace est une exploration des multiples facettes de l’artiste à l’aune d’une réflexion sur sa ville natale : Los Angeles. Enfant des quartiers déshérités de la ville, Beck n’a cessé d’insuffler à ses morceaux une analyse fine des réalités sociologiques de la cité.
Pauline Guedj est anthropologue et journaliste, maîtresse de conférences à l’Université Lumière Lyon 2 et affiliée au laboratoire d’anthropologie des enjeux contemporains. Elle est notamment l’autrice de Louis Malle, Regards sur l’Amérique (Ovadia, 2020) et de Steven Soderbergh, anatomie des fluides (Playlist Society, 2021).
Comme souvent aux éditions FRMK, le trait est beau, les dialogues sont rares et le lecteur se laisse guider avec plaisir. La BD est chiche en mots mais pas en idées. L’auteure ZoéJusseret propose un roman graphique féministe et dystopique avec Les Apprenties. La bande dessinée sans dialogue oriente le lecteur par la force des dessins dans un récit qui suit les aventures de 2 petites filles. Elles font une découverte macabre qui va être le point de départ d’une histoire loin d’être enfantine, traitant de thèmes lourds de sens tels que le rapport à la mort, le consumérisme, le pétromasculinisme, la destruction de l’environnement et les problématiques féministes. Le livre parle de comment prendre soin des autres et de l’environnement, dans un récit onirique qui transporte et fascine.
Synopsis: Oserez-vous lire Les Apprenties? Dans un monde dominé par des hommes-machines asservissant les femmes depuis la nuit des temps, nous suivons deux fillettes qui s’apprêtent à entrer en clandestinité et en résistance. Il faudra nous cacher, donner une sépulture aux mortes, laisser parler notre rage…
Les Apprentiesde Zoé Jusseret est en librairies depuis le 14 mars.
La découverte du danger qui les guette, puis de leur pouvoir, nous mène de l’émerveillement à l’effroi, puis à la volupté de la destruction… Les Apprenties change de ton, réserve des surprises et des moments de contemplation, comme l’a relevé Marion Fayolle :
» On pourrait se laisser avoir, s’imaginer entrer dans un album jeunesse aux couleurs pastels et délicates, aux dessins naïfs habités par deux fillettes sages, petites poupées inoffensives. Mais très vite, le trait se désinhibe, l’image sort de son corset et se rebelle en même temps que les jeunes filles. On se laisse emporter par cette fable comme par le sommeil, on passe d’une métamorphose à une autre, on vit avec les morts, on chemine dans un univers qui refuse les diktats, celui du texte, du sens et de la norme. On s’accroche au fil rouge : le rouge de la nappe à carreaux, celui qui coule entre les cuisses et colore les culottes, celui qui tache le papier en dessinant des fleurs, ou celui qui jaillit des géantes pour renverser, dans ses vagues, le monde gris des hommes-machines et des pylônes d’acier. «
Le Musée d’art Moderne de Paris dévoile une rétrospective inédite en France consacrée à l’artiste allemande Gabriele Münter (1877-1962) contemporaine d’Henri Matisse lui aussi à l’honneur au MAM avec l’exposition Matisse et Marguerite. Co-fondatrice du Cercle munichois du Cavalier Bleu (Blaue Reiter), Gabriele Münter fut une femme artiste majeure du courant de l’expressionnisme allemand. Elle a officié pendant plus de 6 décennies pour une œuvre à découvrir.
Une femme artiste prestigieuse
Gabrielle Münter connut très bien le peintre russe Kandinsky qu’elle côtoya lors du séjour munichois de ce dernier entre 1903 et 1914. Tous deux représentaient la modernité la plus flamboyante avec l’utilisation de nombreuses techniques pour des oeuvres foisonnantes. Le MAM continue de creuser le mouvement des expositions consacrées aux artistes féminines et l’exposition Gabrielle Münter fait suite à celles dédiées à SoniaDelaunay en 2014-2015, Paula Modersohn-Becker en 2016 et Anna-Eva Bergman en 2023. Celle qui fut une pionnière de l’Art moderne débuta sa carrière à Paris et elle exposa pour la première fois en 1907 au Salon des Indépendants. Ce sont pas moins de 170 œuvres qui sont exposées avec des peintures, des gravures, des photographies et de la broderie. Le parcours chronologique détaille l’œuvre de Gabriele Münter avec un foisonnement impressionnant. Le style de l’artiste a connu des évolutions tout au long de sa carrière, débutant avec des touches et des couleurs très impressionnistes pour se diriger vers l’expressionnisme à l’orée du XXe siècle. Les couleurs sont devenues plus appliquées, en aplat, avec des formes simplifiées, délimitées par des contours noirs très voyants et non points invisibilisés. Les compositions sont simplifiées à l’extrême, sans ombres ni perspective, réduites à une surface en 2 dimensions. Ce qui fut un vrai renouveau formel à l’époque s’inscrivit dans un mouvement plus général qui marqua l’histoire de l’art. Cette quête de synthèse couplée à d’une volonté de s’émanciper du modèle de la nature fait prévaloir l’expression d’un sentiment intérieur. Peintre de plein air, elle s’ingénia à représenter des paysages qui furent une source d’inspiration constante. La nature morte et le portrait furent également des genres qu’elle pratiqua à des nombreuses reprises.
L’exposition au MAM permet de découvrir une artiste mal connue en France dans un parcours vaste et instructif.
Dahomey est un film documentaire franco-sénégalais-béninois réalisé par Mati Diop et sorti en 2024. Il a remporté l’Ours d’or à la Berlinale 2024 et retrace la rapatriement par le Bénin en 2021 de 26 trésors royaux, datant de l’ancien royaume du Dahomey, détenus par la France depuis l’époque coloniale.
Un documentaire éclairant
Ours d’or à Berlin, Dahomey se veut un témoignage sur la volonté d’un pays de récupérer une partie de son patrimoine immémorial. L’heure de film montre tour à tour un débat entre étudiants et images de la manœuvre de rapatriement pour éclairer les propos du film. Car la restitution par la France d’objets culturels au Bénin ( ex Dahomey ), si elle constitue une victoire en soi, est un geste jugé comme foncièrement insuffisant, surtout de la part d’un pays dont l’influence en Afrique est clairement déclinante. Certains propos soulignent une vraie rancœur vis-à-vis de la France, de quoi permettre une réflexion sur l’après colonialisme et toutes les blessures qu’elle a suscitées, car quelques trésors rendus sur des milliers volés par l’armée coloniale française en 1892, il y a de quoi s’interroger. Dahomey est le deuxième long-métrage de Mati Diop, auréolé de l’Ours d’or à Berlin en 2024, après avoir remporté le Grand Prix à Cannes, il y a 5ans, avec son premier film intitulé Atlantiques. Mati Diop a l’idée intéressante de faire parler la 26ᵉ statue du lot rendu, elle qui a quitté le musée du Quai Branly pour le Bénin. La deuxième partie du film se concentre sur le débat entre étudiants béninois avec le constat que cette restitution a un vrai sens politique, car elle est liée à la notion de mémoire.
Le film dure à peine 1 h 10, de quoi attiser la réflexion sur un sujet d’une brulante actualité.
Synopsis: Novembre 2021, vingt-six trésors royaux du Dahomey s’apprêtent à quitter Paris pour être rapatriés vers leur terre d’origine, devenue le Bénin. Avec plusieurs milliers d’autres, ces œuvres furent pillées lors de l’invasion des troupes coloniales françaises en 1892. Mais comment vivre le retour de ces ancêtres dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence ? Tandis que l’âme des œuvres se libère, le débat fait rage parmi les étudiants de l’université d’Abomey Calavi.
« Helikopter » et « Licht » : Dans l’œil du cyclone chorégraphique de Preljocaj
Il est des spectacles qui ne se contentent pas d’occuper l’espace, mais qui cherchent aussi à le transformer, le bousculer, l’ouvrir à d’autres dimensions. « Helikopter/Licht » d’Angelin Preljocaj appartient à cette catégorie, où la danse devient une expérience sensorielle et singulière.
Dès les premiers instants de « Helikopter », une pièce créée en 2001 et que le chorégraphe reprend, la scène vibre sous l’impulsion tellurique de Karlheinz Stockhausen. Les six danseurs, véritables propulseurs humains, tracent des trajectoires précises, presque chirurgicales, sur un sol animé de projections vidéo signées Holger Förterer. Ici, la chorégraphie ne cherche pas à illustrer la musique, mais à s’y confronter, à la défier, à la modeler dans l’essence et la matière même du mouvement.
Car face au tumulte mécanique venu du ciel, qui semble vouloir les écraser, les danseurs résistent. Dans une chorégraphie où les danseurs bien ancrés au sol flirtent avec la perte de repères, les corps se plient et se contorsionnent entre menace et suspension.
Danser, tanguer corps et âmes
Dans une dynamique tout aussi discontinue qu’aérienne, les mouvements robotiques et saccadés se heurtent et se confrontent aux variations de la musique et à sa tonalité tonitruante.
Preljocaj, fidèle à son goût du défi, ose donc l’impossible : donner corps et âmes à une partition réputée injouable pour la danse.
Il en insuffle un vocabulaire d’une densité rare, où chaque impulsion, chaque repli, chaque extension semble répondre à la violence et à l’urgence brute du quatuor de Stockhausen.
Les danseurs, en état d’alerte permanent, incarnent une tension entre l’organique et le machinique, entre l’humain et la technologie. Le tout aux prises avec un rituel contemporain où la vibration devient langage pour s’accorder au tempo des corps dont les limites sont sans cesse repoussées.
Puis s’enchaîne « Licht », dernière création du chorégraphe pour le Théâtre de la Ville, qui résonne alors comme une éclaircie après la tempête. Sur une musique électro de Laurent Garnier, la lumière s’infiltre, les corps s’ouvrent, la scénographie s’illumine.
Preljocaj instaure une utopie lumineuse, comme une réponse à la noirceur d’une époque, où la danse devient métaphore d’une humanité en quête de sens, de lien, de transcendance. La gestuelle, plus ample, plus collective, célèbre la possibilité d’une île, en somme d’une prise de conscience et d’un nouvel ordre plus juste, plus tolérant, plus inclusif.
Le chorégraphe explore ici l’idée de paradis dans une fin solaire où la pulsion de vie bat son plein. Les paroles d’une chanson des Korgis résonne : « I need your loving like the sunshine », « j’ai besoin de ton amour comme du soleil ».
Douze danseurs investissent l’espace en solo ou duos, où leurs mouvements dans une vague de corps se chargent d’une plénitude retrouvée. Séparés sur terre, tous se retrouvent enlacés, nus et heureux au paradis, dans une scène qui pourrait tout droit sortir d’un conte des mille et une nuit.
En ligne de front ou bras et jambes surgissant de découpes circulaires en fond de scène, l’art de la géométrie – plus que jamais maîtrisé par Preljocaj, devient une source d’harmonie. La douceur et l’abandon des corps au début de la pièce cède alors la place à une écriture symbolique plus incisive et plus tenue.
Ce diptyque, d’une cohérence dramaturgique exigeante, témoigne de la capacité de Preljocaj à réinventer sans cesse son langage, à puiser dans la radicalité musicale pour inventer des formes inédites. Il y a, dans « Helikopter/Licht », cette volonté de faire dialoguer l’ombre et la lumière, la peur et l’espérance, le chaos et l’harmonie, dans une fluidité et une musicalité parfaite.
Un spectacle qui, à l’instar d’un vol d’hélicoptère traversant la nuit, laisse derrière lui une traînée de lumière, fugace mais tenace dans l’imaginaire du spectateur.
Dates : du 10 avril au 3 mai 2025 – Lieu : Théâtre de la Ville (Paris) Chorégraphe : Angelin Preljocaj
Les éditions Glénat jeunesse nous proposent un superbe album jeunesse : Avez-vous vu Lulu la tortue ? ce n’est pas un album ordinaire ! il est merveilleusement écrit et illustré par Eglantine Ceulemans, avec 29 flaps et une couverture à découpe, juste sublime ! Les volets à soulever sont un pur régal qui va enchanter nos petits ! Rosie et Philémon ont perdu leur tortue, Lulu. Ils la cherchent partout. Pas de Lulu dans leur superbe jardin. Ils vont frapper chez leurs voisins : Madame Pinceau, madame Poilpartout, monsieur Guétapan… Les lecteurs découvrent les différentes maisons qui toutes sont remplies de trésors ! Mille détails enchantent l’imagination de nos lecteurs ! Un album qui peut se lire tout seul ! Avez-vous vu Lulu la tortue ?est vraiment un très chouette album à offrir dès l’âge de 4 ans ! Notre coup de coeur ! Il sort aujourd’hui !
ArtDéco trouve une place à part dans le paysage musical français. Artiste à fleur de peau, il use et abuse de guitares énervées pour proposer une poésie romantique qui touche l’auditeur et sa personnalité attire une belle communauté de fans. Les 2 EP’s précédents Mélancolie future et Espoirs du passé datent de 2022 et ont fait marqué des points à l’artiste, son premier album A présent sort enfin pour finir de l’imposer comme un songwriter majeur de la scène hexagonale actuelle.
Des chansons marquantes
L’album A présent s’ouvre sur le morceau À nouveau avec Antoine Essertier (Vianney, Keziah Jones, Daran) à la réalisation comme pour le reste de l’album. Constitué de mélodies entêtantes portées par une belle ambiance rock, l’album met en avant une belle écriture à la beauté vénéneuse que la voix du chanteur porte avec maestria. ArtDéco creuse le sillon de son style très personnel en le poussant encore un peu plus loin. Pas avare en performances live habitées (150 concerts en 3 ans quand même), ArtDéco espère passer un cap pour toucher un public plus nombreux. L’artiste se réclame de Calogero, U2 et Alain Souchon, le choix est osé mais très cohérent. Le rock est omniprésent, avec un art de l’écriture et des sonorités entre rock, new wave et indie music. Pour information, ArtDéco a affiché complet au Café de la Danse et aux Etoiles à Paris. En 2024, il a été repéré par Remark Records & SMK Music (Jean-Jacques Goldman, Vanessa Paradis, Christine & the Queen) qui l’accompagnent depuis en édition. C’est à cette époque que son clip Ne m’oubliez pas a été diffusé en national sur FIP. De quoi découvrir une voix puissante et immédiatement reconnaissable, lui qui est également multi-instrumentiste. Il a été remarqué pour sa reprise des Moulins de mon cœur de Michel Legrand avec à la clé près de 4 millions de vues cumulées en quelques mois.
À présent sort le 4 avril 2025 sur toutes les plateformes, en CD et en vinyle. Une tournée est annoncée, restez à l’écoute!
Les éditions Glénat jeunesse nous proposent un album documentaire pour les enfants, dès 5 ans : Ca commence par une fleur. La couverture de l’album est superbe avec une découpe sur la fleur ! L’album va raconter le cycle d’une fleur : le pissenlit. Fleur que l’on traite souvent de « mauvaise herbe », alors que c’est juste une merveille de la nature ! Le pissenlit est une plante à fleurs qui produit des graines. Le vent fait voyager les graines, ce qui permet leur reproduction. « Les capitules du pissenlit se referment la nuit. Les fleurons du pissenlit produisent du nectar et du pollen. »
Savez-vous que le pissenlit est excellent pour la santé ? Car tout se mange : « elles contiennent beaucoup de vitamines. »
Savez-vous que le pissenlit est une plante anémophile ?
Avec Ca commence par une fleur, vous saurez tout sur le pissenlit ! Et vous découvrirez de jolies illustrations pour mieux comprendre la nature qui nous entoure.