Les éditions Glénat jeunesse nous proposent un album documentaire pour les enfants, dès 5 ans : Ca commence par une fleur. La couverture de l’album est superbe avec une découpe sur la fleur ! L’album va raconter le cycle d’une fleur : le pissenlit. Fleur que l’on traite souvent de « mauvaise herbe », alors que c’est juste une merveille de la nature ! Le pissenlit est une plante à fleurs qui produit des graines. Le vent fait voyager les graines, ce qui permet leur reproduction. « Les capitules du pissenlit se referment la nuit. Les fleurons du pissenlit produisent du nectar et du pollen. »
Savez-vous que le pissenlit est excellent pour la santé ? Car tout se mange : « elles contiennent beaucoup de vitamines. »
Savez-vous que le pissenlit est une plante anémophile ?
Avec Ca commence par une fleur, vous saurez tout sur le pissenlit ! Et vous découvrirez de jolies illustrations pour mieux comprendre la nature qui nous entoure.
A la poursuite du déjeuner d’Odile (Glénat jeunesse)
Les éditions Glénat jeunesse nous proposent l’aventure d’une mouette, Odile : A la poursuite du déjeuner d’Odile. Odile est donc une mouette. Elle a faim ! Elle repère un maquereau dans la mer et s’apprête à plonger pour l’attraper. Mais le pêcheur sera plus rapide qu’elle ! Qu’à cela ne tienne, elle va suivre le bateau du pêcheur, pour récupérer son déjeuner ! Mais là encore, la mouette verra le maquereau filer devant ses yeux… Mais la course poursuite n’est pas finie !
Le lecteur va comprendre ainsi toutes les étapes qui existent entre le jour où le poisson est pêché et le jour où il se retrouve dans notre assiette ! Les illustrations à l’aquarelle sont très chouettes, avec de multiples détails !
A la poursuite du déjeuner d’Odile est un très bel album à la fois récréatif et pédagogique !
Guiz a longtemps officié au sein du célèbre groupe Tryo, auteur de nombreuses chansons dont certains passées à la postérité comme L’Hymne de nos campagnes, Toi et moi ou La main verte. Il se lance pour la toute première fois en solo pour un projet très personnel et des textes à son image, poétique et sans concession. Le message d’Utopia transmet un message limpide, la vie est belle, elle vaut le coup d’être vécue et il ne faut jamais se décourager. Guiz prône l’union pour aller au-delà des différences et retrouver les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Guiz participe à de nombreux projets collectifs et privilégie autant que possible le travail créatif en groupe. Pour ce premier album, Guiz s’est entouré d’amis comme le musicien, guitariste et chanteur Martin Laumond qui l’a accompagné lors de la dernière tournée de Tryo pendant 3 ans. Manu Eveno qui a passé 25 ans dans le groupe est également de la partie et met à profit ses talents d’arrangeur et de guitariste. Ordoeuvre montre également ses talents de scratcheur qu’il échafaude dans les mondes de la musique électronique et du jazz. L’artiste sénégalaise Mariaa Siga est accompagnée du groupe TeKeMat pour chanter sur le titre Comme il est. Autres invités de marque, le duo Mike et Riké de Sinsémilia intervient sur le titre Débrancher et les multi-instrumentistes Gérôme Briard et Raphaël Charpentier sont aussi de la fête. Guiz s’est bien fait accompagner pour accoucher d’un album rempli d’optimisme et qui insiste avec poésie sur l’importance de défendre aussi bien l’Homme que la Nature. L’artiste s’est inspiré de sa famille, de ses lectures, de l’amour et de l’état politique actuel du monde pour permettre la réflexion chez l’auditeur.
Michel Legrand fut un compositeur de musique de film pléthorique et inspiré. De formation classique, il s’abreuva à la source de grands compositeurs pour accoucher de morceaux rentrés à la postérité. En 75 ans de carrière, il fut reconnu pour son apport majeur à la musique et au cinéma, et fut récompensé de 3 oscars. Le documentaire retrace son existence et sa carrière avec entretiens et images de films agrémentées de ses inoubliables mélodies. Il côtoya de grands réalisateurs, de grands musiciens, de grands acteurs et de grandes actrices, une sorte d’existence rêvée, ce que montre très bien ce documentaire rythmé et foisonnant. Disparu en 2019, le compositeur et musicien fut un fanatique de jazz et un chanteur acclamé. Il eut quand même Nadia Boulanger et remporta plusieurs premiers prix. En France avec Agnès Varda et Jacques Demy, aux Etats-Unis avec notamment L’affaire Thomas Crown qu’il monta lui-même pour accorder le film à sa musique, Michel Legrand connut de nombreuses aventures cinématographiques, ce que le documentaire montre parfaitement. Oscars, Golden Globes, Grammys, la reconnaissance fut totale de son vivant, et il reste aujourd’hui un héritage musical que le documentaire raconte avec humour et clairvoyance.
Synopsis: La Musique, c’est la vie ». Michel Legrand entre au Conservatoire de Paris à l’âge de 10 ans et s’impose très vite comme un surdoué. 3 Oscars et 75 ans plus tard, il se produit pour la première fois à la Philharmonie de Paris devant un public conquis. De la chanson jusqu’au Cinéma, ce véritable virtuose n’a jamais cessé de repousser les frontières de son art, collaborant avec des légendes comme Miles Davis, Jacques Demy, Charles Aznavour, Barbra Streisand ou encore Natalie Dessay. Son énergie infinie en fait l’un des compositeurs les plus acclamés du siècle, dont les mélodies flamboyantes continuent de nous enchanter.
Des corps à l’œuvre et à l’épreuve dans Boléro / Busk / Strong pour une virtuosité en partage
Le Ballet du Grand Théâtre de Genève est à l’honneur au théâtre du Châtelet avec un triptyque détonnant, alliant les visions singulières de quatre chorégraphes : Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet avec Boléro, Aszure Barton et Sharon Eyal pour Busk et Strong.
Chacune de ces pièces, tout en partageant un même espace scénique, s’affirme avec une identité propre, révélant les multiples facettes de la danse contemporaine et son exploration aussi sensorielle que visuelle.
Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet rompent avec le principe du cercle dans le « Boléro » où les onze interprètes forment sur le plateau une sorte de constellation d’étoiles en perpétuel mouvement qui tournent autour d’elles-mêmes.
Les danseurs, alignés comme des notes sur une portée musicale, se déplacent en une ondulation hypnotique amplifiée par un miroir géant en fond de scène qui dédouble leurs mouvements. La scénographie, inspirée des souvenirs d’enfance de Marina Abramović, mêle images de neige télévisuelle et lumières stroboscopiques, créant une ambiance psychédélique.
Une exigence physique
La répétition, essence même de l’œuvre, devient une danse de l’obsession, où les danseurs s’unissent et se détachent, créant une effusion palpable qui habite chaque mouvement.
La fluidité des gestes, agrémentée de moments de pause, souligne la montée en puissance de la musique, transformant la scène en un véritable crescendo visuel et sensoriel propices aux entrelacs où la frontière entre vie et mort, réalité et illusion, s’estompe.
En contraste, « Busk » d’Aszure Barton nous plonge dans une atmosphère plus instinctive et sauvage.
L’épuisement comme langage
Les mouvements sont organiques, presque primitifs, et évoquent une interaction plurielle entre les danseurs et la musique. Les corps s’élancent, se heurtent et se rencontrent, comme si l’on assistait à une explosion de la vie elle-même et sa connexion humaine. La musique, pulsante et rythmée, propulse les danseurs tous au diapason, dans un tourbillon d’énergie, où chaque interprète s’imprègne du souffle collectif.
Avec « Strong », Sharon Eyal, explore une fois encore le sillon de son langage hypnotique et impressionne d’intensité.
Sous le beat implacable qu’impose le crescendo techno de Ori Lichtik, la chorégraphie développe une danse robotique et impose un quasi rituel tribal où chaque muscle devient une incantation, chaque respiration un mantra.
La chorégraphie, fidèle à l’ADN Eyal – ces saccades mécanisées, ces torsions qui font chavirer le bassin –, joue la carte de la répétition obsessionnelle. Le tout pour une danse à l’unisson impétueuse, nerveuse, et sophistiquée.
On y retrouve le vocabulaire de la chorégraphe : la marche en demi-pointe, fluide et menaçante, les hanches oscillantes telles des pendules folles, les épaules secouées par un spasme intérieur.
Sous haute tension, la danse sculpte chaque impulsion, chaque torsion, chaque contraction. Avec une maîtrise sans failles, les danseurs gainés de noir, portés par une physicalité extrême, accompagnent sans relâche la mécanique du groupe et son ordre bousculé lorsque l’un d’entre eux s’en désolidarise pour un autre trip mental.
Cette alchimie entre rigueur minimaliste et transition organique fait de « Strong » un objet chorégraphique inclassable – ni tout à fait performance, ni tout à fait rituel, mais archipel de corps en état de survie créative. Du grand art !
Dates : du 10 au 13 avril 2025 – Lieu : Théâtre du Châtelet (Paris) Chorégraphes : Sidi Larbi Cherkaoui / Damien Jalet / Aszure Barton / Sharon Eyal
Le dernier film du réalisateur Kirill Serebrennikov (les chefs d’œuvre La fièvre de Petrov et Leto, c’est lui) est un biopic sorti en décembre 2024 adaptant l’ouvrage d’Emmanuel Carrère intitulé Limonov. Le film est une nouvelle démonstration de la virtuosité du réalisateur pour la mise en scène et l’inventivité du style. Conclure qu’il réserve toujours autant de surprises film après film est une évidence.
Une odyssée existentielle
Limonov la ballade retrace sur plus de 50 ans la vie du poète et dissident russe Edouard Limonov, mais pas seulement. Il a été également tour à tour truand à Kharkov, poète à Moscou, sans-abri puis domestique à New York, écrivain et journaliste à Paris, milicien pro-serbe pendant la guerre de Bosnie, dissident puis prisonnier politique dans l’ex-URSS et empêché d’être candidat à l’élection présidentielle russe de 2012. Une existence tout sauf banale. Mort en 2020, il laisse l’image d’un homme à la psychologie torturée, toujours en quête de nouvelles aventures pour enfin se trouver. Le film s’abreuve à la source du Nouvel Hollywood avec des références très explicites, notamment à Taxi Driver ou Midnight Cowboy avec cette reconstitution flamboyante du New York des années 70. Le film est une suite de premières expériences, notamment amoureuses, pour une première moitié de film digne d’un roller coaster émotionnel, ce que la deuxième heure peine à reproduire quand le réalisateur s’attarde plus longuement sur l’épisode ultra-nationaliste d’Eddie, avec des longs délayages sur son opposition à Poutine ou bien son incarcération. La période plus anarchiste est plus rondement menée que l’aspect purement politique et réactionnaire de ses dernières années. Ce qui rend les 2h45 un peu indigestes sur la fin, même s’il faut bien reconnaitre que Limonov est truffé de très bonnes idées de mise en scène, le tout dans une énergie punk assez réjouissante qui rappelle Leto. La narration est ponctuée de belles ellipse temporelles, et que dire des choix esthétiques très recherchés. Le film est porté par un Ben Wishaw au sommet de son art, totalement investi dans son rôle.
Si le personnage Limonov revêt une psychologie assez contestable, il fascine et remplit tout le film de son exubérance, parfaitement retranscrite par un réalisateur toujours autant à l’aise dans l’outrance narrative, ce qui fait de son film un incontournable à découvrir absolument.
Synopsis: Militant révolutionnaire, dandy, voyou, majordome ou sans abri, il fut tout à la fois un poète enragé et belliqueux, un agitateur politique et le romancier de sa propre grandeur. La vie d’Edouard Limonov, telle une traînée de soufre, est une ballade à travers les rues agitées de Moscou et les gratte-ciels de New-York, des ruelles de Paris au coeur des geôles de Sibérie pendant la seconde moitié du XXe siècle.
Antoine Billot nous dresse un portrait étonnant de Madame Stavisky.
Qui connaît l’histoire d’un des plus célèbres escrocs du début du XX siècle, Alexandre Stavisky, dit Sacha ?
Un homme, un financier, qui a détourné des millions, est poursuivi pour fraude, et a des relations dans tous les milieux, y compris dans celui de la police, de la presse et de la justice.
Mais Antoine Billot va davantage s’intéresser à sa femme, Arlette. Une femme qui a eu une vie en avance sur son temps.
Hélas, elle n’a pas connu que du bon dans sa vie. Sa vie de toute jeune fille est massacrée par son beau-père, qu’elle surnomme le Gigolo. Elle en gardera des cicatrices à vie.
Elle fuit le domicile de sa mère très jeune, et va rencontrer Romualdo Mora. Un artiste. Elle va poser pour lui. Arlette a besoin d’argent. Alors, elle pose encore et encore… Jusqu’au jour où… Elle a dix-huit ans. Lui, en a trente de plus ! Il est très gentil avec elle. Il l’aime. Et elle ? Il la présente à Coco Chanel. Et sa vie va prendre un tout autre tournant. Car, Arlette est vraiment très belle. Ca va être sa force dans la vie mais aussi son drame.
Elle va prendre des décisions qui sont carrément choquantes… Surtout à son époque. Arlette aime le luxe, l’argent et la vie de palace ! Elle ne s’encombre de rien… et surtout pas d’enfant.
Elle va être servie ! Avec Sacha, Alexandre Stavisky, elle connaîtra la vie sans limite ! Et profitera de tout sans se poser la moindre question sur le fait d’être aussi riche ! C’est une évidence pour elle. Jusqu’au jour où…
La seule chose qui manque dans ce roman, ce sont des photos ! Alors, faites comme nous, aller rechercher des photos d’Arlette, et admirez-la ! Elle était juste sublime !
Madame Stavisky, de Antoine Billot est un roman qui nous raconte toute une époque, à travers la vie d’une femme, qui n’avait peur de rien car elle avait connu le pire, sans que les autres le sachent…
Après avoir interprété Joan Crawford dans une évocation de sa rivalité légendaire avec Bette Davis (Michel Fau) sur fond de haine, de rancœur et de jalousie, Amanda Lear est de retour pour une reprise exceptionnelle, de l’adaptation revue et corrigée de l’Argent de la vieille, toujours aussi guignolesque que vacharde !
Elle y incarne une milliardaire décomplexée, manipulatrice et cynique, assortie de Georges (Olivier Pages) – ex-amant et peintre raté devenu son homme à tout faire.
Un rôle taillé sur mesure où la richissime héritière du haut de son mépris affronte un couple (Marie Parouty et Atmen Kelif) aussi fauché que fourbe, qui tente désespérément de se refaire à l’occasion de parties de cartes. Leur fille (Jeanne Perrin), plus revancharde qu’elle n’en a l’air, n’est autre que la bonne de la vieille.
Money, Money…
Si la pièce se joue à l’envi des rapports de classe à l’abri de répliques assassines, d’attitudes belliqueuses, de calculs propres à chaque clan, de faux rebondissements, de rêves de grandeur et d’illusions, elle oppose aussi la cruauté de ceux qui ont tout à la veulerie de ceux qui n’ont rien.
Car tous les protagonistes ici en prennent pour leur grade où leur statut social est renvoyé dos à dos : La vieille, dans un orgueil vampirique et un désir obsessionnel de les plumer, est prête à tout pour gagner la partie tandis que les pauvres, sans foi ni loi, n’ont plus aucune limite pour rafler la mise.
Amanda Lear, théâtrale à souhait, est époustouflante en Tatie Danielle pourrie par le fric. Elle joue à merveille cette femme rosse, condescendante et inébranlable. Le couple (Marie Parouty et Atmen Kelif) n’est pas en reste dont les manigances se révèlent aussi hasardeuses que vaines.
Quant à Anastasia, la bonne, elle est interprétée par l’excellente Jeanne Perrin, où son humiliation n’aura d’égale que sa revanche radicale. Sans oublier Oliver Pages, parfait dans le rôle du majordome, vieux beau alcoolique qui sait se montrer indispensable et un tantinet intéressé.
Dates : du 3 au 27 avril 2025 – Lieu : Théâtre Libre (Paris) Mise en scène : Raymond Acquaviva
La nuit des maléfices, The Blood on Satan’s Claw en VO, est un film d’horreur britannique sorti en 1971 réédité en édition collector par Rimini. Films de sorcellerie malaisant, il s’articule autour de la découverte d’un cadavre qui ravive un culte de Satan pratiqué par des adolescents. La nuit des maléfices frappe les habitants d’un petit village de la campagne anglaise du XVIIe siècle et se concentre sur un retour aux pratiques de sorcellerie avec tous les ingrédients habituels, chasse aux sorcières, emprunte de Satan, peau prélevée et purification, le tout dans un emballement assez jouissif qui se clôture dans un final en apnée! Un duo principal anime le film avec l’actrice Linda Hayden qyu interprète un personnage de perverse) et Wendy Padbury qui elle représente l’innocente créature abimée par les pratiques humaines déviantes. L’usage de la nudité est quelque peu excessif, surtout pour la première, mais on est dans le ton avec beaucoup de violence et de perversion, pour une atmosphère malsaine assez choquante. Certains y verront un film proche de ce que proposait la célèbre Hammer, le réalisateur Piers Haggard s’en donne à coeur joie et rappelle l’autre film d’épouvante britannique The Wicker Man dans une atmosphère de campagne rustique et rude de l’ancienne Angleterre matinée de surnaturel et d’érotisme. Le cliamx du film tient dans une scène de viol collectif très malaisante.Bref, un film des années 70 qui se détache du lot, de l’horreur certes un peu datée, à la limite du kitch, mais c’est le concept, et c’est réussi dans le genre.
Synopsis: Au XVIIème siècle, dans un petit village anglais, se produisent plusieurs évènements que les habitants ne peuvent s’expliquer. Disparitions, mystérieuses visions et étranges cérémonies mènent bientôt les villageois à la panique…
La randonnée des géants de pierre (Glénat Jeunesse)
Les éditions Glénat jeunesse nous proposent un très bel album, merveilleusement illustré à l’aquarelle : La randonnée des géants de pierre. Gabrielle connait la montagne depuis toute petite ! Elle profite des beaux paysages que lui offre la montagne. Elle la connait par coeur ! Elle se baigne dans les lacs, fait des randonnées, et ne cesse d’admirer la nature, la faune comme la flore. Gabrielle est consciente de cette immense beauté et en plus, la nature lui confie un secret chaque nuit… Un spectacle inouï ! Le texte comme les images sont sublimement riches. Le jeune lecteur pourra poser des questions sur des termes qu’il ne connait pas, comme : oréades, le son des clarines, ancolies… Un enrichissement empreint d’écologie et de respect ! La randonnée des géants de pierre est une vraie pépite ! A lire, relire et admirer ! Notre coup de coeur !
Le Théâtre du Vieux Colombiermet à l’honneur Bérénice, le classique en 5 actes de Racine représenté pour la première fois en 1670 et adapté ici dans une version modernisée et épurée essentiellement portée par le jeu impeccable des sociétaires de la Comédie Française. Diction impeccable, voix habitées, le texte est respecté à l’extrême pour un effet magistral sur une audience subjuguée. La tragédie se résume parfaitement dans les mots de Racine lui-même: Titus, qui aimait passionnément Bérénice, et qui même, à ce qu’on croyait, lui avait promis de l’épouser, la renvoya de Rome, malgré lui et malgré elle, dès les premiers jours de son empire. Tout est dit.
Une adaptation impeccable
Les 4 rôles de la pièce sont tenus par Jérémy Lopez (l’empereur de Rome, Titus), Suliane Brahim (Bérénice, reine de Palestine), Alexandre Pavloff (confident de Titus) et Clotilde de Bayser (Phénice, confidente de Bérénice), tous parfaits dans leurs rôles. Les prestations sont physique, les voix passent du murmure psalmodié au cri déchirant en un éclair pour un savoir faire confirmé. Mention spéciale à Jérémy Lopez à la voix digne d’une grande voix de doublage, profonde, ensorcelante, difficile de croire qu’il était à l’affiche des comédies légères Si on chantait ou Radin, mais le grand écart est parfaitement assumé. Il donne à son personnage une belle profondeur, lui déchiré entre les contraintes politiques et son amour pour Bérénice. Suliane Brahim (apparue dans les films La nuée et Je verrai toujours vos visages) arbore une belle fragilité pour un personnage sacrifié sur l’autel de la raison d’état. Les 2 confidents Alexandre Pavloff et Clotilde de Bayser donnent la réplique avec art pour donner de l’épaisseur à la tragédie, avec des accents parfois comiques pour le premier et tragiques pour la seconde. Tous les 4 évoluent dans une mise en scène d’une grande sobriété, pas de fantaisie, des écrans sur l’arrière scène figurent la pluie qui éclabousse des carreaux ou un paysage antique. Les effets de lumière sont minimaux, rien ne semble devoir perturber l’attention du public sur les comédiens et comédiennes. Pas d’effet de manche scénique inutile, si ce n’est des es longs manteaux volontairement anachroniques pour les comédiens (et dignes de Van Helsing).
Les 2 heures de spectacle passent dans un souffle, Titus et Bérénice forment un couple tragique aux sentiments placés sous l’entonnoir. La pièce est à découvrir jusqu’au 11 mai pour apprécier l’art de l’alexandrin de Racine, porté ici à son paroxysme par des interprètes rompus à l’exercice.
Synopsis:
Figure majeure du théâtre flamand, Guy Cassiers choisit Racine pour sa deuxième mise en scène à la Comédie-Française, après Dostoïevski dont il a adapté « Les Démons » Salle Richelieu en 2022.
Bérénice ouvre de multiples voies de réflexion à cet artiste dont le théâtre interroge l’histoire européenne, la prégnance des discours politiques en portant une attention particulière à la dimension humaine que la littérature recèle. La tragédie de Racine lui offre une intrigue réduite à sa plus simple expression, concentrée sur la déroute des sentiments.
Devenu empereur de Rome à la mort de son père, Titus doit revenir (ou pas) sur sa promesse de mariage faite à Bérénice car le Sénat réfute toute union avec une reine étrangère. Guy Cassiers oppose une Bérénice forte à la lâcheté de Titus et de son ami Antiochus, également épris d’elle. Ce sont deux hommes de pouvoir qui se présentent en victime de la situation.
Ainsi, cette pièce, créée à la Comédie-Française en 1680, est représentée dans une forme des plus novatrices, signant l’alliance d’un grand classicisme dans le texte et d’une remarquable modernité visuelle. Reconnu pour sa maîtrise des technologies de l’image et leur imbrication dans les enjeux dramaturgiques, Guy Cassiers imagine le lieu de l’intrigue, une « antichambre où le temps semble suspendu », en évolution permanente selon les états psychiques des personnages. En choisissant de faire interpréter Titus et Antiochus par un seul acteur, comme leurs confidents respectifs, il plonge la scène dans le désordre des perceptions. L’entièreté du plateau est rendue à la fantasmagorie, en premier lieu celle de Bérénice perdant toute emprise sur la réalité.
Détails:
Du 26 mars au 11 mai 2025, Mardi 19h, Dimanche 15h, du mercredi au samedi à 20h30
Le duo est assez unique. Kicca est une chanteuse avec une vraie voix reconnaissable entre mille, sa voix est pleine d’une force incandescente, avec un timbre incomparable. Oscar l’accompagne au piano avec un vrai style fluide et délié, autant dire que la combinaison des deux permet à leur disque Alegre me siento d’atteindre des sommets rarement atteints.
Une musique unique
Alegre me siento est l’œuvre conjointe du duo, ils l’ont écrit ensemble et ils se situent vraiment bien loin de la production musicale actuelle. Voilà 20 ans que les 2 artistes travaillent ensemble, depuis 2004, ils ont déjà créé 6 albums et pour ce 7e, Kicca imagine les mélodies et Oscar réfléchir aux harmonies. Pour ce nouvel album, ils ont utilisé plusieurs influences musicales, classique, jazz, soul et chanson italienne pour créer une musique multiple et variée, avec une voix puissante et un piano au diapason. Dans un style épuré, sans artifices superflus, les 2 complices ont composé un album alternant entre puissance et délicatesse pour un univers sonore riche et passionnant rempli d’une vraie émotion. Le clip du premier extrait Alegre me siento raconte l’histoire d’une migrante mexicaine décidée à s’en sortir coute que coute, les arrangements sont minimalistes pour exprimer des sentiments profonds. Les morceaux puissants sont nombreux, comme Stop and Go aux accents ska, la balade reggae Ie Nun Te Reggae Chiu ou Ultimo Caffè qui imagine l’éclosion de sentiments amoureux. Les textes écrits par Kicca abordent des sujets d’actualité, les inégalités sociales, les relations humaines et les sentiments profonds. La chanteuse chante avant tout la joie de vivre et la résistance au fatalisme. Kicca et Oscar Marchioni seront en concert le 13 mai 2025 au Son de la Terre à Paris pour une release party très attendue avant d’autres rendez-vous, le 8 juin au 38Riv Jazz Club et le 6 août au Festival Jazz au Phare sur l’Île de Ré.
Kicca et Oscar Marchioni livrent un album qui transcende les styles dans un album gorgé de pépites musicales, une vraie démonstration de leur savoir faire musical, artistique et humaniste.
Petites histoires du Père Castor : Poules, lapins et chocolat (Père Castor)
Publik’Art est fan des Petites histoires du Père Castor ! Après Les histoires du soir, c’est au tour de : Poules, lapins et chocolat.
Le jeune lecteur va découvrir un superbe album, à la couverture cartonnée, contenant 10 histoires, superbement illustrées, à la fois drôles et gourmandes !
Cet album ressemble aux livres de notre enfance. Le texte est drôle et adapté à l’enfant. Les illustrations sont colorées, joliment naïves et gaies. On est fan ! A la fin de l’album, les parents trouveront un index par âge, fort utile ! Et également un index par temps de lecture et par thème. Absolument génial !
On trouvera des histoires courtes de 5minutes ou des histoires plus longues, pour les plus grands, de 12 minutes.
Et au début de l’album, les adultes pourront trouver des conseils pour bien lire une histoire ! C’est en effet tout un art !
Petites histoires du Père Castor : Poules, lapins et chocolatest un incontournable, à avoir dans sa bibliothèque ! ou à offrir avant Pâques !
Lucien Chéenne est un vrai magicien des mots, à la voix puissante et aux intentions claire. De retour après son premier album Pied tendre, il revient avec un disque de chanson française peuplé de tranches de vies douces amères. Le premier extrait Nantes augure du ton de l’album avec la description d’une déception sur ce qu’est devenu un vis autrefois adoré.
La chanson française en majesté
L’album Larmes au poing de Lucien Chéenne a été enregistré au Poing en Sarthe au Studio la Boîte à Meuh, en home studio en Loire-Atlantique pour les enregistrements voix et à Montreuil au Studio La Kapsule. C’est l’équipe de Vianney qui a réalisé l’album, Hugo Cechosz et Vincent Louvet. L’album parle d’histoires peuplées de filles, d’expériences professionnelles comme celle d’éducateur, d’amour, le tout porté par une voix inimitable, pour montrer qu’il n’y a pas besoin de partir bien loin pour se faire ses expériences, le quotidien en est déjà suffisamment riche. Le trentenaire semble avoir déjà de la bouteille et il sait être ouvert aux autres. Avec ses influences entre grands artistes américains comme Johnny Cash ou Bob Dylan, et illustres prédécesseurs nationaux comme Serge Gainsbourg ou Léo Ferré, l’artiste sait de quoi parler. L’esprit est vif et clairvoyant, il ne se la raconte pas et ne cherche pas à embobiner l’auditeur. Il lui parle avec sincérité pour devenir un vrai miroir de l’âme humaine, avide de vie mais quelque peu cabossée par les expériences vécues.
Son album est à son image, pas de baratin ni de poudre aux yeux, il cherche la vérité, et ça fait du bien.
Dates de concerts :
23/05 Les Copains D’abord – Salbris (41) 14/06 La Cantine du Voyage – Nantes (44) 07/08 La Station Nuage – Nantes (44) 16/08 Le Petit Poucet – St Léon (63)
Les éditions Glénat jeunesse nous proposent un très joli album en cette veille de Pâques : Séraphine et le lapin de Pâques. Mino, le lapin de Pâques a perdu les oeufs de Pâques qu’il doit distribuer aux enfants. Heureusement, Séraphine et Quenotte, les deux adorables souris, vont l’aider à les retrouver ! Ce ne sera pas si facile que ça ! Une vraie enquête policière commence ! Les illustrations sont charmantes ! Tout au fil des pages, le jeune lecteur va découvrir les merveilles que nous offre la nature ! Séraphine et le lapin de Pâques est un très joli album à offrir en attendant Pâques !
Ils se sont tant aimés, de Tahar Ben Jelloun (Gallimard)
Chaque nouveau livre de Tahar Ben Jelloun retient toujours notre attention ! Aujourd’hui, ce sera : Ils se sont tant aimés, Les amants de Casablanca, tome 2. Même si vous n’avez pas lu le 1er tome, vous pouvez vous plonger dans cette histoire merveilleuse !
Nabile et Lamia se sont aimés, se sont mariés, ont eu des enfants, et ont fini par divorcer. Ils vivent leur vie, chacun de leur côté, tout en continuant à se voir, sans rien dire à personne…
Nabile est pédiatre, et Lamia pharmacienne. Elle est une vraie femme d’affaires, et dirige une usine de médicaments génériques. Elle gagne beaucoup plus d’argent que son mari. Nabile est avant tout humaniste et soigne les plus pauvres d’entre les pauvres… Il est surnommé « le médecin des pauvres ».
A travers son livre, Tahar Ben Jelloun nous décrit le Maroc d’aujourd’hui. Casablanca ville de toutes les splendeurs et de tous les vices… Avec une drôle de jeunesse… L’auteur analyse aussi finement l’évolution de la femme dans cette société traditionnelle.
L’auteur revient souvent sur le drame de la Palestine et son impuissance à trouver une solution… Tout au long du livre, Tahar Ben Jelloun raconte ce qu’il sait de l’Histoire de la Palestine. La Palestine fait partie de la vie de l’auteur, comme de celle de Nabile.
Mais Nabile doit aussi affronter au quotidien les problèmes de santé de Lamia. La course contre la montre est lancée. Il faut tout faire pour sauver Lamia… Publik’Art a lu avec passion Ils se sont tant aimés. L’auteur, avec sa plume prodigieuse, aborde des sujets graves, comme la maladie, la mort, mais aussi l’amour, sous toutes ses formes. La liberté sexuelle des femmes, dans un pays très conventionnel, le Maroc. Les rapports homme-femme, sont finement analysés. La vie est si complexe !
Ils se sont tant aimés est un très beau roman, empli de vie avec ses bons côtés et ses moins bons ! Si Bernard Pivot demandait une suite des amants de Casablanca, nous, simples lecteurs, attendons le tome 3 ! Avec impatience !
Le Lucernaire et Philippe Person connaissent une belle et longue histoire. Il a dirigé le Lucernaire de 2009 à 2015 et a créé, au sein de ce même lieu l’école de théâtre professionnelle. Ses mises en scène sont nombreuses et cette dernière en date avec La Ménagerie de verre de Tennessee Williams est une livraison marquante autant que réjouissante. Regarder cette famille dysfonctionnelle se débattre avec ses démons est un vrai moment de théâtre puissant et intimiste porté par des comédiennes et comédiens totalement investis
Du théâtre beau comme un tsunami
La Ménagerie de verre est une des premières pièces de théâtre de Tennessee Williams, écrite en 1944, et qui rencontra un immense succès public et critique. Traduite par Isabelle Famchon et mise en scène par Philippe Person, elle prend une ampleur insoupçonnée sur la scène du haut perché Paradis au Lucernaire. Elle se déroule dans le souvenir du narrateur et fils de la famille Wingfield, Tom (très convaincant Blaise Jouhannaud), et revient sur la scène de sa jeunesse dans un huis clos familial oppressant. Son monde mental prend forme dans un sud des États-Unis broyeur de rêves. Couvé par sa mère Amanda (hypnotisante Florence Le Corre), il doit subir une charge mentale faite d’avanies domestiques et de travail abrutissant dont il s’échappe grâce à la magie de ses sorties cinéma salvatrices même si illusoires. Sa soeur Laura (Alice Serfati toute en intensité contenue) fait figure de victime expiatoire des affres de sa famille avec son handicap et son incapacité sociale. La photo du père avec sa moustache et son sourire amène jette un regard cru sur sa famille, lui qui s’est enfui, et on comprend pourquoi. Comme souvent chez l’auteur, le personnage féminin principal est clairement bipolaire, elle prend toute la place et ressemble à un grand oiseau désarticulé au centre de sa ménagerie. La famille est unie mais non point fusionnelle, Seule Amanda est en fusion avec elle même et éclabousse ses enfants de sa lave incandescente pour une constante vulnérabilité augmentée. La visite d’un ami de Tom a tôt fait de faire imploser cet équilibre instable. Les rêves d’union de la mère pour sa fille s’abiment sur les rochers de la réalité et Tom choisit de suivre les chemins paternels pour échapper à une existence avilissante, les aventures au cinéma ne lui suffisent plus, l’envie de les vivre en vrai sont trop fortes.
La chronique familiale se conclut dans le drame, aucune énigme n’est résolue. La petite troupe se connait bien, elle qui partage la scène si souvent, et cela se voit. La magie opère et la salve d’applaudissements conclut avec brio ce beau moment de théâtre.
Synopsis:
ATTENTION : LICORNE ERRANTE
Nous sommes chez les Wingfield, à Saint-Louis, dans l’Amérique des années 30. Amanda élève seule ses deux grands enfants, Tom et Laura. Elle est dépassée par l’éducation de ses enfants, connaît des difficultés financières et une sorte de crise existentielle. Tom, narrateur et personnage de la pièce, travaille dans un magasin de chaussures pour entretenir la famille mais il rêve de cinéma et d’évasion, de littérature surtout, et se vit comme poète. Quant à la si fragile et boiteuse Laura, elle fait semblant d’aller à un cours de dactylo mais erre toute la journée dans la ville. À la maison, elle se réfugie dans sa chambre où elle collectionne des animaux en verre taillé. La pièce maîtresse de cette collection est une licorne, animal imaginaire et différent auquel elle s’identifie. Jim est un collègue de Tom et se trouve être un garçon pour lequel Laura vouait une passion quand elle était plus jeune. Amanda invite ce Jim à dîner dans l’espoir de le rendre amoureux de sa fille. Mais rien ne se passe comme prévu…
C’est avec La Ménagerie de verre que Tennessee Williams connaît, à trentre-quatre ans, une célébrité soudaine.
Le Musée d’Art Moderne de Paris organise une exposition sur une facette particulière de l’oeuvre d’un des plus grands artistes peintres du XXe siècle, Henri Matisse (1869-1954). Constituée de plus de 110 œuvres avec des peintures, dessins, gravures, sculptures et céramique, elle permet de découvrir le regard et les sentiments d’un père envers sa fille, Marguerite Duthuit-Matisse (1894-1982). Découvrir l’existence mal connue de cette progéniture à la vie si particulière donne une dimension épique et historique à l’aspect forcément éminemment et merveilleusement pictural de l’évènement.
L’amour d’un père pour sa fille
L’exposition Matisse et Marguerite propose de voir de nombreuses oeuvres (dessins, peintures) issues de collections américaines, suisses et japonaises rarement montrées en France. Avec en plus des photographies, des documents d’archives, des peintures réalisées par Marguerite elle-même et des robes conçues par elle, l’exposition se révèle d’une densité éblouissante. De quoi découvrir un aspect mal connu de l’existence d’Henri Matisse vu par le prisme de son amour paternel. Car l’existence de Marguerite fut un véritable roman. Atteinte très jeune de diphtérie, traitée avec une traumatisante trachéotomie, représentée longtemps avec un ruban noir ou un col relevé pour cacher son cou, elle est devenue résistante pendant la Seconde Guerre mondiale, autant dire que sa vie ne fut pas un long fleuve tranquille. Elle a surtout été un sujet récurrent de la carrière de son père tout au long de plusieurs décennies de travail. Les représentations successives permettent de constater l’évolution du style de Matisse, du classique au fauvisme en passant par le cubisme. L’intensité est omniprésente et l’émotion qui se dégage des tableaux donne envie de rester de longues minutes à les contempler. Henri voyait en Marguerite une belle personne appelée à un grand destin, peut-être se voyait-il aussi dans cette créature d’abord chétive et plus tard plus affirmée. Lui qui aspirait à l’identification presque complète du peintre et de son modèle, peindre sa fille était une occasion idéale pour y parvenir. L’exposition s’organise de manière chronologique avec une multitude de photos et un film qui retracent l’existence de Marguerite. En parallèle, les visiteurs peuvent aussi vivre une expérience de réalité virtuelle avec DANSE DANSE DANSE – MATISSE. Réalisée par AgnèsMolia & Gordon (production Lucid Realities/TSVP), elle s’organise autour du thème de la danse et fait écho au tableau La Danse de Matisse, chef d’œuvre des collections du Musée d’Art Moderne de Paris.
La visite de l’exposition Matisse et Marguerite est un vrai plaisir pour toute la famille. Parents et enfants peuvent déceler des détails différents et les partager tout au long d’un parcours impressionnant à découvrir jusqu’au 24 aout.
Rossosperanza est un film franco-italien d’Annarita Zambrano, sorti en 2024 et passé quelque peu inaperçu. La réalisatrice est née à Rome mais elle est surtout parisienne d’adoption. Après avoir présenté des courts-métrages dans de prestigieux festivals internationaux, elle arrive à Cannes avec son premier long-métrage Après la guerre, sélectionné dans la section Un Certain Regard. Rossosperanza est son deuxième long métrage, il a été en compétition à Locarno et propose un retour en arrière dans les années 1990, entre les murs d’un institut de redressement dédié à soigner les déviances. Ce que beaucoup perçoivent comme un dernier recours pour les parents des classes supérieures qui souhaitent « réparer » une progéniture est en fait semblable à une séance de torture.
Un film puissant
Le souvenir des années 1990 reste pour beaucoup celui de soirée à danser comme un fou au son de musiques techno. La réalisatrice raconte dans Rossosperanza raconte l’histoire d’un groupe de jeunes qui trouvent dans la musique un exutoire aux vertus cathartiques. Ce groupe d’adolescents bien nés et bien dotés recherche la désespérément la révolte face à ceux qui cherchent à leur imposer des règles. Le personnage de Nazzarena (Margherita Morellini) est une sorte de sociopathe qui a tenté de tuer à l’insecticide un évêque ami de sa famille. Alfonso (Lonardo Giuliani) cherche à vivre pleinement son homosexualité malgré les tentatives familiales de la réprimer. Marzia (Ludovica Rubino) séduit des adultes riches qui veulent profiter d’elle et rêve de devenir enfant-star sur la chaine Mediaset. Vittoriano (Luca Varone) s’élève contre la société consumériste et s’enferme dans le mutisme pour se protéger. Des éducateurs cherchent à leur inculquer des exercices de self-control pour réparer leurs esprits dysfonctionnels et tenter de les réinsérer dans la supposée « normalité » voulue par les familles, faite de soumission et de docilité. En cela, Rossosperanza se veut un film politique, une critique contre le pouvoir de l’État omniprésent. Mais pour les personnages de Rossosperanza, l’image de la famille banalement patriarcale est un ennemi à abattre. Les jeunes semblent des naufragés dans un monde qui les rejette à cause de leurs différences, aux qui préfèrent bouger leur corps sur de la musique techno plutôt que de ‘exprimer avec des mots.
La soif de révolte une une solution pour des jeunes ados qui revendiquent pleinement leur singularité, à la marge des règles normatives imposées. Des images du film restent dans l’esprit après son visionnage comme ce tigre échappé d’un zoo ou ce doigt sectionné et transformé en trophée. Le film est délibérément cruel mais aussi poétique, presque un ovni.
Synopsis: Italie, années 90. Zena, 16 ans, fille du médecin du Pape et petite-fille d’un ancien fasciste, est admise à Villa Bianca, dernier recours de la bonne société italienne pour « soigner » les déviances d’une génération rebelle. Elle y rencontre trois adolescents avec lesquels elle se lie d’amitié : Marzia, une jeune fille nymphomane, Alfonso, un jeune homosexuel fantasque, et Adriano, enfermé dans un mutisme attachant et terrorisant.
Soline, L’enfant des saisons (Editions Marmottons)
Publik’art vous a déjà fait découvrir les incroyables éditions Marmottons. Chaque album édité est porteur d’un message « pour que le monde tourne plus rond ». Publik’Art a récemment plébiscité : Le BrumisaPeur.
Grâce à cet album, il est évident que beaucoup de petits, et grands (!), vont arriver à vaincre leurs peurs !
Aujourd’hui, Auriane de Pierpont, l’auteure, vous entraine dans une très belle aventure nature : Soline, L’enfant des saisons, si joliment illustré.
Soline a 7 ans. Elle adore la nature. Soline a les cheveux longs. Elle aime tellement la nature que les saisons défilent dans ses longues boucles de cheveux. Elle s’émerveille des bienfaits de la nature de chaque saison.
Mais elle se rend compte que la Terre va mal. Elle souffre. Les noisettes se font plus rares, les abeilles ne trouvent plus assez de fleurs à butiner, il neige beaucoup moins.
Mais que peut-elle faire Soline face à tous ces dérèglements ?
Soline, L’enfant des saisonsest un très joli album qui est une prise de conscience de la fragilité de notre Planète. Prenons-en tous soin, c’est un Trésor !
A la fin de l’album, vous pourrez retrouver une postface d’Adélaïde Charlier activiste pour le climat et les droits humains, une note écopoétique de Bruno Humbeeck docteur en Sciences de l’éducation ainsi qu’un petit guide pédagogique sur la nature réalisé par Céline Grandjean.
Le Musée du Luxembourg met à l’honneur le mouvement des Nouveaux Réalistes avec une exposition mettant au premier plan Fernand Léger, mais pas seulement. Avec un partenariat inédit entre 2 collections du territoire de la Côte d’Azur, des oeuvres très diverses de Niki de Saint Phalle, Arman, Yves Klein, Raymond Hains, Martial Raysse ou César sont exposées pour un tour d’horizon plastique et esthétique comprenant des innovations plastiques de Fernand Léger, des tableaux et des sculptures dans un déroulé qui demande de prendre son temps.C’est une grand partie de l’avant-garde au XXe siècle que les visiteurs peuvent contempler avec des commentaires destinés aux adultes alors que des dépliants qui ravissent les plus petits permettent de faire partager le plaisir de la visite à toute la famille. Si les représentants du Nouveau réalisme sont au premier plan, leurs référents américains ultérieurs sont également de la partie avec Roy Lichtenstein et Keith Haring pour illustrer les échanges artistiques qui ont existé entre la création européenne et la scène américaine. Le parcours de l’exposition dévoile près de 100 œuvres et présente sur un mode ludique et créatif les différents axes thématiques suivis par les artistes. Détournement de l’objet, représentation du corps et des loisirs, place de l’art dans l’espace public, les thèmes sont nombreux et finement abordés. Les gestes artistiques sont puissants et les artistes hissent au rang d’œuvres d’art des éléments saisis dans le quotidien le plus banal pour en révéler la beauté poétique. Les couleurs sont chamarrées, les spectateurs en prennent plein les yeux. L’exposition est co-organisée par le GrandPalaisRmn, les Musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes et le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice (MAMAC). L’exposition a été présentée au musée national Fernand Léger, Biot, sous le titre Léger et les Nouveaux Réalismes du 15 mai 2024 au 16 février 2025.
L’ensemble Myrtho propose un voyage autour de la Méditerranée avec son album Au gré d’Eros en s’inspirant de musique traditionnelles glanées dans les patrimoines nationaux. A l’aide d’instruments anciens qui accompagnent la voix de la chanteuse Laetitia Marcangeli, l’album ressemble à une belle bouffée d’air frais.
Un album léger comme la brise
L’Ensemble Myrtho dévoile un premier album peu commun. Entre chants anciens et contes issus des légendes populaires, le voyage est fascinant et invoque des thèmes issus des cultures grecques, corses, séfarades et françaises. Et comme des instruments peu connus sont utilisés, comme du santour, du violon et de la lyra politiki, des tambours d’Orient, de la vielle à roue, sur par exemple Rossignolet du Bois, un air traditionnel du Quercy, le résultat est impressionnant d’originalité. Les sonorités sont vraiment rafraichissantes, avec l’utilisation de langues latines variées et de dialectes grecs. Des harmonies d’Europe occidentale côtoient des thèmes transportés depuis la Mer Égée dans 11 morceaux remplis d’une belle poésie issue d’époques et de cultures différentes. Des modes musicaux vraiment complémentaires utilisent les rythmes impairs de l’Orient dans des sérénades arrangées en respect des traditions européennes. L’ensemble Myrtho est composé de 4 musiciens aux qualités complémentaires. Pierre Blanchut est au santour, Laetitia Marcangeli chante de sa voix ensorcelante et joue de la vielle à roue, Raphaël Sibertin-Blanc est un instrumentiste doué s’exerçant au violon, à l’alto et au kemençe d’Istanbul, et Timothée Tchang Tien Ling aux percussions méditerranéennes. Le résultat est tout rempli d’une ambiance unique, les instruments et la voix produisent un mélange jamais entendu auparavant. Ce choix de s’inspirer des traditions est des plus judicieux
La sortie de l’album s’accompagne d’une série de concerts à travers la France, l’occasion de se plonger dans une musique vraiment ensorcelante
Les éditions Casterman nous proposent un très bel album : Zouki et moi. Un album très inspiré de la vie-même de l’autrice, Anjuna Boutan. C’est l’histoire d’une petite fille qui ne sent bien que chez elle. Dès qu’elle sort, ça ne va pas. Elle se sent très seule, n’a pas d’ami. Elle se fait harceler, maltraiter, insulter à l’école. Elle joue avec des cailloux et surtout, elle a Zouki.
Zouki, c’est tout pour elle : son doudou, son confident, son ami, son refuge. Un jour, les graines qu’elle a mis dans ses poches, au fil des jours, vont se développer et grandir à une vitesse incroyable ! Et Zouki, qui est devenu aussi très grand, va l’accompagner et lui faire découvrir la forêt magique et le monde merveilleux qui les entourent ! Le texte comme les illustrations sont magiques ! Les couleurs explosent comme un feu d’artifice qui prend toute la place ! Zouki et moiest un album à lire et relire. A admirer aussi ! Un album qui fait du bien, qui redonne confiance ! Il sort aujourd’hui !
Les éditions du Père Castor nous proposent un jeu de bataille pour nos tout-petits ! Le thème est : les animaux marins. Chaque carte comporte une valeur comprise entre 1 et 6 et représente un animal marin du plus petit au plus grand : le poisson-clown, le crabe, la tortue de mer, le dauphin, le requin et la baleine. Publik’Art aime les illustrations simples et très proches du réel. Quel bonheur de pouvoir jouer à la bataille quand on est tout petit ! Une jolie façon d’apprendre ! Bataille : Les animaux marinsest un jeu de bataille, de 24 cartes, qui sort aujourd’hui, à offrir dès l’âge de 3 ans !
Le lundi de Pâques en Pologne, la tradition veut que les garçons aspergent d’eau les jeunes filles. Wet Monday raconte l’histoire de Klara, jeune adolescente de 15 ans qui développe malgré elle un fort sentiment d’hydrophobie, la peur de l’eau, ce qui pose quelques problèmes alors que le lundi fatidique approche à grands pas. Dans une atmosphère teintée de fort sentiment religieux, ce qui est assez en phase avec les traditions polonaises, le film montre une jeune génération avide de vie et d’énergie, mais confrontée aux risque d’abus.
Un film sur la peur du viol
Le film plonge dans le quotidien d’une région où jeunes et anciens cohabitent. Le réalisme de la narration s’accompagne de passages rêvés où l’héroïne se retrouve confrontée à un danger angoissant, justement lié à l’eau. Le spectateur comprend vite qu’un traumatisme enfoui est tout prêt de resurgir, peut être un viol, sans longtemps connaitre les circonstances. La jeune femme a cherché à oublier un souvenir et ne parvient pas à l’exorciser pour en guérir. Le premier long-métrage de la réalisatrice Justyna Mytnyk se déroule dans un récit très empreint de routine journalière, les adolescents rient, se racontent des blagues et se vantent de leurs exploits. Pourtant, l’héroïne se sent de plus en plus mal tandis que le lundi de Pâques si important en Pologne se rapproche. Elle s’épanche auprès d’une amie pour expliquer son comportement de plus en plus étrange. Naturalisme et surréalisme se mélangent pour un malaise grandissant. La réalisatrice a commencé à tourner plusieurs courts-métrages documentaires et parvient à montrer l’ambiance si particulière de la fête de Pâques dans une petite bourgade provinciale traversée par une rivière. Les jeunes interprètes prenant toute la place, reléguant les adultes à l’arrière-plan. Ces derniers semblent ne pas comprendre cette jeunesse qui cherche à profiter du moment présent, eux sortis de l’enfance et pas encore vraiment confrontés aux embuches de la vie. Le film met en rapport insouciance naïve et importance des liens amicaux entre jeunes femmes pour aider à soigner les blessures de la vie.
Wet Monday est une belle surprise à découvrir en salles le 2 avril.
Synopsis: Klara, 15 ans, doit faire face à un traumatisme qui s’exprime par une soudaine phobie de l’eau. Elle peut compter sur le soutien de Diana, sa nouvelle amie. Une histoire teintée de magie sur la puissance de l’empathie et de la sororité, au cœur des célébrations colorées de Pâques en Pologne.