Accueil Blog Page 15

Un marivaudage truculent avec Le jeu de l’amour et du hasard au Lucernaire

Le Lucernaire laisse toute la place au Collectif L’émeute pour une adaptation haute en couleur de la célèbre pièce de Marivaux, Le jeu de l’amour et du hasard. 4 comédiens et 2 comédiennes s’en donnent à cœur joie pour un moment de théâtre rythmé et facétieux, les imbroglios se succèdent avec art jusqu’au dénouement final et une salve d’applaudissements méritée.

Un marivaudage punk

La comédie en trois actes et en prose de Marivaux a beau dater de 1730, elle reste d’une surprenante actualité quand la modernité s’y insinue par tous les pores. L’intrigue est connue, M. Orgon souhaite marier sa fille Silvia au fils d’un de ses vieux amis, Dorante. Peu disposée à accepter un mariage arrangé, Silvia prend la place de sa servante Lisette pour l’observer, ignorant que le jeune homme a eu la même idée qu’elle. En inversant les rapports maitres-valets, Marivaux a eu l’audace de questionner l’ordre établi et les préjugés sociaux, ce qui donne dans les mains du Collectif L’émeute un grand moment d’humour et de cocasserie. Les servants Arlequin et Lisette se prennent au jeu et rudoient leurs maitres rendus à leur merci, le père Orgon s’amuse de la situation et refuse d’interrompre le jeu malgré les supplications de sa fille, Dorante et Silvia croient s’éprendre des valets et s’apitoient sur cette impossibilité sociale. Les tirades sont déclamées parfaitement par Adib Cheikhi (Dorante), Marc Shapira (Orgon), Vincent Odetto (Mario), Thomas Rio (Arlequin), Lucile Jehel (Lisette) et Camille Blouet (Silvia) qui semblent s’amuser visiblement dans leurs rapports intervertis et décalés. Des musiques modernes résonnent dans certaines situations centrales (Mistral gagnant, Kozmic Blues, Just an illusion) ainsi que des morceaux classiques (Indes galantes, Mozart) pour un surplus de densité. La mise en scène de Frédéric Cherboeuf et Antoine Legras transforme la scène en fête du village avec ses guirlandes colorées et ses sièges faits de palettes de marché. Les comédiens et comédiennes virevoltent, sortant de scène par l’arrière ou par la salle dans une farandole agitée.

Le public est conquis par cette réinterprétation vivifiante qui donne au femmes une position primordiale dans le rapport de séduction, peu disposées à se laisser dicter leur conduite. La pièce est visible jusqu’au 2 juin, il est encore temps d’aller admirer cette belle proposition classique et moderne.

Synopsis:

LUTTE DES CLASSES ET COEURS EN LUTTE

Pour sonder la sincérité de Dorante, qu’on lui destine sans l’avoir jamais rencontré, Silvia échange son habit avec sa servante Lisette. Ce qu’elle ignore, c’est que son prétendant a recours au même stratagème avec son valet Arlequin. Ainsi travestis, les deux couples seront donc les dupes de ce jeu de hasard et d’amour orchestré par le père de Silvia et son fils Mario. Parviendront-ils à sortir de ce cruel labyrinthe amoureux ? C’est évidemment tout l’enjeu de ce scénario génial, épuisant pour ceux qui en sont les victimes, réjouissant pour ceux qui les manipulent.
Dissection du sentiment amoureux et insurrection de la jeunesse : une insatiable quête de vérité.

Détails:

24 janvier au 2 juin 2024 Théâtre Rouge

Mardi < Samedi 21h | Dimanche 18h

Kowari dévoile son nouvel album Memento (Flak), sortie le 26 avril 2024

Après un premier album nommé Trail sorti il y a 2 ans et qui avait précédé une tournée européenne de 50 dates, la formation belge Kowari revient pour proposer leur nouvel album Memento. Damien Chierici (violon, programmations) et Louan Kempenaers (piano, programmations) creusent le sillon de l’electronica moderne pour inviter au voyage et à l’élévation personnelle.

Une musique qui ouvre l’esprit

Tous deux de formation classique, les 2 musiciens ont d’abord pratiqué leur art que la scène pop/rock belge. Unis par la même passion pour les sons digitaux, ils se sont engouffrés avec succès dans la brèche. L’album Memento compte 10 titres complètement home made en mode huis clos grâce à leurs équipements personnels disposés dans des home-studios respectifs qui les ont aidé à accoucher de sons enivrants, sans pression extérieure mais pas sans inspiration. A la fois compositeurs, musiciens et producteurs, Damien et Louan ont délivré leurs enregistrements à Jean Vanesse (déjà producteur sur Trail) pour un mix très efficace échafaudé au GreenHouse Studio à Beaumont. Memento est un album qui tente un voyage sur des itinéraires bis escarpés, entre envolées oniriques à base de beats angéliques et de violon ou de piano. L’album laisse une grande place à l’électro dans des passages mélancoliques conclus de crescendos vivifiants. Et quand piano et violon se mêlent, c’est très intimiste et révélateur du talent des 2 musiciens. Le 3e single Cairo emmène les auditeurs dans les rues bruyantes du Caire, sacré voyage. Le titre éponyme Memento se veut plus frontal avec de l’électronique mis au premier plan dans une chanson est décliné en 2 parties distinctes, d’abord avec des sons traditionnels et puis une deuxième partie 100% électronique.

La musique est planante et musclée à la fois pour une écoute qui fait apparaitre des images et des voyages dans l’esprit de l’auditeur. Une belle découverte.

Dates de concert:

3 mai : Le rideau rouge – Lasne (Belgique)

4 mai : Le salon- Silly (Belgique)

18 mai: Fête dans un guidon – Theux (Belgique)

10 juillet: Dour Festival

Gaby ou la belle et l’argent, une BD de Marcel Pagnol (Michel Lafon)

Gaby ou la belle et l’argent, une BD de Marcel Pagnol (Michel Lafon)

Les éditions Michel Lafon publient une œuvre de Marcel Pagnol, oubliée depuis 60 ans dans des vieux cartons d’archives de Marcel Pagnol. C’est son petit-fils, Nicolas Pagnol qui vient de lui redonner vie : Gaby ou la belle et l’argent, une pièce inédite en BD !
Quelle excellente nouvelle de publier cette œuvre cette année, celle du 50ème anniversaire de la mort de Marcel Pagnol.

Gaby ou la belle et l’argent a dû être écrite vers 1954. Au départ, c’était une pièce de théâtre mais elle ne fut jamais montée car Pagnol avait déjà connu deux échecs sur les planches et décida alors, d’écrire plutôt des romans, tous empreints de ses souvenirs d’enfance en Provence. Ce qui lui porta chance vu ses innombrables succès !

C’est Véronique Grisseaux qui est la scénariste de Gaby ou la belle et l’argent. Et Luc Brahy, l’illustrateur.

Très belles illustrations, un peu rétro, qui reflètent bien l’époque de cette histoire.

Bien sûr, on ne retrouve pas vraiment la plume de Marcel Pagnol et on a même du mal à imaginer que c’est lui qui a inventé cette histoire cynique d’une femme qui court après l’argent, qui aime l’argent et qui veut gagner de l’argent par tous les moyens. Et même s’ils ne sont pas vraiment honorables, ses moyens !

Gaby est une très jolie femme. Elle a toujours vécu dans l’opulence grâce à ces nombreux et généreux amants.

Elle découvre un jour qu’elle est totalement ruinée, grâce à son père ! Elle doit séduire un homme riche le plus vite possible. Alors, Ferdinand sera sa prochaine cible. C’est un homme très intelligent, qui n’a pour le moment aucune fortune. Il faut que Gaby le séduise vite avant qu’il ne découvre qu’il va hériter d’une très grosse fortune, très prochainement.

Comédie satirique, Gaby ou la belle et l’argent dévoile aussi les mœurs de l’époque. La femme se devait d’être belle et en constante représentation. Et il fallait beaucoup d’argent !
Avec Gaby ou la belle et l’argent, on retrouve bien l’époque de Pagnol, mais pas vraiment sa plume ! On est loin de La gloire de mon père… Néanmoins, on passe un très bon moment de lecture, avec des illustrations vraiment superbes.

Acheter dans une librairie indépendante

Infos de l’éditeur :

Date de parution : Avril 2024
Auteur : Marcel Pagnol/Véronique Grisseaux
Illustrateur : Luc Brahy
Editeur : Michel Lafon
Prix : 24,95 €

The Dandy Warhols dévoilent leur nouvel album Rockmaker, sortie le 15 mars 2024 (Sunset BLVD Records)

Le groupe américain The Dandy Warhols est originaire de Portland. Il s’est défini au début par un son pop psychédélique dont l’album Thirteen Tales from Urban Bohemia sorti en 2000 a fait la renommée avec les titres Get off et Bohemian like you avant le succès public de We used to be friends sorti en 2003 avec l’album Welcome to the Monkey House. Le groupe est de retour avec leur 12e album, 5 ans après le précédent Why you so crazy. Et le sillon psych-rock continue d’être creusé avec le même bonheur.

De la bonne pop américaine

Le groupe s’est fait connaitre dès 1997 avec l’album The Dandy Warhols Come Down et le titre Not If You Were the Last Junkie on Earth qui dénonçait avec humour la culture hipster. La pop psychédélique a alors connu un beau succès en Europe. L’orientation vers un rock électronique a permis d’élargir la base de fans, surtout quand leurs titres ont été utilisés dans des jeux vidéos, des films ou des séries (série Buffy contre les vampires, jeu 24 heures du Mans, série Veronica Mars). L’album Odditorium or Warlords of Mars sorti en 2005 a confirmé l’ampleur prise par le groupe. Ils ont depuis alterné entre douceur (Distortland en 2016) et énergie dans tous les sens avec Why You So Crazy en 2019. 2024 voit The Dandy Warhols débouler à nouveau avec un Rockmaker musclé, rempli de riffs de guitare punk et métal lourds et bruts, récupérés des knuckledraggers. Les accords de guitare se font mineurs, ce qui rapproche l’album des courants post-punk, deep metal et gothique. Le premier single tiré de l’album, Danzig With Myself est très orienté rock et ouvre la voie à un album qui pulse à tout va dans tous les 11 titres de l’album. Des invités prestigieux apparaissent tels que Debbie Harry, Black Francis et Slash pour apporter leur touche inimitable. Le résultat fait souvent penser à une résurgence des années 90 comme sur le titre Teutonic Wine ou The Summer of hate très proche de ce que propose le furieux Iggy Pop. L’album est aussi varié que cohérent pour une belle preuve que le rock n’est décidemment pas mort!

30 ans de carrière n’ont pas amoindri l’envie de décibels des 4 membres du groupe qui reviennent avec l’envie de prouver qu’ils ont toujours envie de décibels et de larsens!

Césaria Evora, la diva aux pieds nus (Epicentre), un documentaire sur une chanteuse unique, sortie le 23 novembre 2023

Tout le monde connait la chanteuse Cesária Evora depuis son premier titre Sodade paru en 1992. Originaire du Cap-Vert, elle a conquis le monde et est sorti de la pauvreté, elle qui a longtemps chanté dans des bars pour des montants de misère. Devenue star, la chanteuse n’a pas réussi à vaincre des démons personnels qui l’ont finalement conduit à sa perte, c’est ainsi que le documentaire de la réalisatrice portugaise Ana Sofia Fonseca est scénarisé pour faire revivre l’existence de celle qui est décédée le 17 décembre 2011 à l’âge de 70 ans.

Un portrait intimiste sans œillères

L’artiste à la voix grave et profonde est devenue une vedette internationale quasiment du jour au lendemain quand la chanson Sodade a conquis le monde entier. Mais la gloire et les honneurs ne l’ont pas empêché de se détruire à coup d’alcool et de tabac consommés avec excès jusqu’à ce que son corps ne la lâche. Cesaria Evora était une femme noire qui n’aimait pas les chaussures, loin d’avoir une silhouette de starlette hollywoodienne, avec un strabisme handicapant et qui a connu le succès dans sa cinquantaine. Elle a enregistré son album Mar Azul en France dans le sillage de ce qu’on appelait alors la World Music. Et c’est grâce à sa voix captivante qu’elle s’est fait connaitre, s’inspirant de la Morna, tradition musicale cap-verdienne, pour déclamer ses textes avec sa voix si reconnaissable. Le documentaire suit la femme simple, entière, qui n’a jamais cessé de vivre comme elle le souhaitait, profitant des plaisirs simples de la vie malgré les voyages et sa vie de diva internationale.

Pas de voix off mais des tranches de vie qui suivent le quotidien de la chanteuse, à travers ses tournées, ses concerts, ses confessions. Le spectateur peut notamment la voir rencontrer la légende cubaine Compay Segundo apparue dans le documentaire Buena Vista Social Club pour un pur moment de magie au cœur d’un documentaire qui se regarde avec mélancolie et intérêt.

Synopsis: Cesária Évora chante son titre Sodade en 1992, la faisant reconnaître internationalement à 51 ans. Longtemps simple chanteuse de bar au Cap-Vert, la légende que l’on connaît n’a pas toujours connue la gloire sinon la pauvreté. Femme profondément libre, généreuse et bien entourée, la “Diva aux pieds nus” a su finalement faire briller sa musique à travers le monde tout en restant fidèle à son Cap-Vert, la consacrant reine de la Morna et reine des coeurs.

Partout là où je suis, un bel album jeunesse (Casterman)

Partout là où je suis, un bel album jeunesse (Casterman)

Publik’art vous a déjà fait découvrir Annelise Heurtier avec son excellent roman : ToutlemondedétesteLouise.
Aujourd’hui, Annelise Heurtier nous propose encore un album qui sort de l’ordinaire : Partout là où je suis.

C’est l’histoire d’un petit garçon qui nous parle de son grand-père. Son grand-père adore la nature. Il connaît tous les noms des animaux. Il s’occupe de son jardin potager. Il aime aussi rire et danser avec lui. En plus, il est toujours là quand on a besoin de lui !

Mais son grand-père est malade. Il dit qu’on n’y peut rien, c’est comme ça. C’est la vie.

Et puis, un beau jour, grand-père n’est plus là. Le petit garçon est triste de ne plus le voir, mais en même temps, il sourit parce qu’il a l’impression que son grand-père est partout là où il est.

Partout là où je suis est un très joli album, bien illustré à l’encre et à l’acrylique par Anne-Sophie Lanquetin, avec un texte simple, à la portée des enfants. L’auteur aborde avec philosophie la fin de vie, et même la mort d’un être cher. Avec simplicité et amour. L’amour continue à vivre, bien au-delà de la mort. Un album qui peut aider les petits comme les grands à accepter le départ de ceux que l’on aime…

Acheter dans une librairie indépendante

Infos de l’éditeur :

Date de parution : Avril 2024
Auteur : Annelise Heurtier
Illustrateur : Anne-Sophie Lanquetin
Editeur : Casterman
Prix : 12,90 €

Le déserteur, un film dans l’actualité, sortie en salles le 24 avril

Le héros du film Déserteur est un soldat qui déserte en pleines opérations militaires dans la bande de Gaza. Porté disparu, les autorités craignent le pire pendant que lui se balade à Tel Aviv pour retrouver sa famille et sa petite amie. Le contexte n’est pas optimal pour la sortie de ce film qui suit un véritable pied-nickelé dépassé par ses actes. Les informations semblent passer en continu sur les écrans de télévision qu’il aperçoit avec son lot de morts. Le réalisateur Dani Rosenberg y dessine un portrait de son pays tiraillé entre l’aspiration à la sécurité intérieure et l’expérience incessante de la violence et des combats. Le héros Shlomi veut fuir la guerre mais il est piégé dans un pays qui ne peut pas, ne parvient pas à ne pas lutter. La ville de Tel-Aviv ressemble à une oasis épargnée par les combats et pourtant, les sirènes retentissent, les roquettes pleuvent. Le héros a t-il eu le courage de déserter ou bien est-il juste inconscient, la question reste ouverte et chacun peut y apporter sa réponse. Le fait est que le film a été tourné avant les sinistres évènements du 7 octobre et les non moins sinistres évènements sui ont suivi. Les scène de la bande de Gaza du film ont été tournées à proximité de la frontière avec la Cisjordanie, du côté israélien, dans le village arabe de Qulansawe. Shlomi court à perdre haleine pour fuir son unité et la guerre, toutes les ruines autour de lui ont été créées digitalement pour un maximum de réalisme. Le comédien Ido Tako a du travailler sur le corps, l’apparence et la performance physique avec un entrainement musclé. L’acteur a couru pendant les 30 jours du tournage, se reportant et dormant peu pour avoir un faciès au bord de la rupture, comme son personnage. La musique est composée de rythmique jazz frénétique rappelant celle du film Birdman pour figurer l’urgence de la situation que vit Shlomi, plongé dans un cercle vicieux dont il ne parviendra pas à s’extraire dans dommages collatéraux.

Le déserteur est un film assez puissant sur la difficulté de s’extraire d’une situation de conflit pour son héros. Le film sort en salles le 24 avril.

Synopsis: Shlomi, un soldat israélien de dix-huit ans, fuit le champ de bataille pour rejoindre sa petite amie à Tel Aviv. Errant dans une ville à la fois paranoïaque et insouciante, il finit par découvrir que l’armée, à sa recherche, est convaincue qu’il a été kidnappé… Un voyage haletant, une ode à une jeunesse qui se bat contre des idéaux qui ne sont pas les siens.

Maurice Béjart à l’Opéra Bastille, l’âme dansée sur France 4, le 23 avril à 21h10

Maurice Béjart à l'Opéra Bastille Bas, l'âme dansée
Boléro (© Laurent Philippe – OnP)

Maurice Béjart à l’Opéra Bastille, l’âme dansée sur France 4, le 23 avril à 21h10

Le Ballet de l’Opéra rendait hommage à son ancien chorégraphe phare disparu il y a 15 ans, Maurice Béjart, en présentant trois œuvres créées dans les années 1970 : L’Oiseau de feu, Le Chant du compagnon errant et le mythique Boléro. Une captation du ballet présenté à Bastille en mai 2023 est diffusée sur France 4, le 23 avril 2024 à 21h10.

Une grammaire chorégraphique toujours lisible et fluide qui consacre avec cette marque si particulière, l’expressivité du geste à l’exaltation de la musique, surfant sur les bases de la danse classique et académique tout en impulsant une modernité emprunte des courants néo-classiques et modernes.

Elle est servie ce soir à la perfection par le corps de ballet emmené par les Etoiles Mathieu Ganio, Germain Louvet, Hugo Marchand, et Amandine Albisson où la danse dans une épure totale et graphique imprime des images fortes, des tableaux en mouvement, et une géométrie des corps à l’unisson.

Puissance expressive et plasticité scénique 

« Tant que la danse sera considérée comme un rite, rite à la fois sacré et humain, elle remplira sa fonction ». Issue des Mémoires de Maurice Béjart, cette définition de la danse s’applique parfaitement au Boléro entre la Mélodie, rôle mythique pour soliste et le Rythme, lui, représenté par les danseurs.

Un soliste donc sur une table rouge, en l’occurrence Amandine Albisson (souveraine) d’une sensualité à fleur de peau dont la posture féline s’imprègne avec force de la chorégraphie, qui répète inlassablement le même balancement sensuel et lascif, sous le regard de quarante danseurs assis sur des chaises et qui l’entourent.

Obscur objet du désir et qui, jusqu’à sa délivrance, se charge de son emprise où sur une musique obsédante – une chorégraphie fascinante à l’abri d’une danse organique, répétitive – la possession vénéneuse se fait de plus en plus intense sur le crescendo obsessionnel de la partition, jusqu’à son épuisement sacrificiel. Le tout dans une puissance expressive et plasticité scénique à couper le souffle.

Image finale saisissante qui voit alors l’héroïne disparaître sous le corps de ballet et après un rituel aussi intense que brûlant. Bravo !

Date : 23 avril 2024 sur France 4 à 21h10
Chorégraphie : Maurice Béjart

Que notre joie demeure, un beau film témoignage à découvrir le 24 avril en salles

Que notre joie demeure est un film semi-biographique de Cheyenne Caron, déjà réalisatrice de La Beauté du monde, Le Soleil reviendra et Je m’abandonne à toi. Le film revient sur les derniers jours du père Jacques Hamel, assassiné dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray en 2016. L’évènement avait provoqué un choc national, la réalisatrice rend un bel hommage en s’immisçant dans le quotidien du prêtre, en toute sincérité et sans artifices. Le film est un moment douloureux et beau, pas facile.

Un film témoignage

Ce qui marque, c’est le suivi d’une existence passée au service des autres. Il est inséré dans la vie de la cité, il écoute, il va au chevet des malades. Daniel Berlioux interprète un prêtre plein de bienveillance, toujours à l’écoute, seul dans son église mais décidé à apporter un message de paix autour de lui. Le film raconte les derniers mois de sa vie et relate la rencontre entre le père Jacques Hamel et Adel Kermiche, ce dernier tuant finalement le prêtre dans son église. Le film met en avant son parcours chaotique, et son chemin vers la destruction avec comme victime un prêtre tourné vers l’autre et le sacré. Le film permet de voir un homme tourné vers Dieu, discret, rempli de bonté et tourné vers son prochain. Le dossier de presse souligne qu' »A Saint-Etienne du Rouvray, dans la ville frappée par cet attentat, musulmans et chrétiens ont renforcé leur dialogue dans le respect« . La réalisatrice s’est rendu le lendemain de l’attentat à Saint-Etienne-du-Rouvray pour être au côté de l’église de ce prêtre et prier pour lui. Le prêtre a été poignardé en pleine messe, un évènement difficile à imaginer. Des scènes d’échanges, notamment sur l’origine des vocations, agrémentent le film pour des beaux moments de témoignage. Et puis le film suit également le parcours d’Adel Kermiche jusqu’à son geste fou, avec des réflexions sur l’image donnée par la religion, religion d’amour ou de haine, échanges entre la mère et le fils, le sujet est posé et n’est pas prêt d’être résolu, la fiction essaye de donner des pistes pour expliquer son geste. Adel semble perdu, vulnérable, avec une colère sourde en lui, prêt à te sacrifier. Ca donne froid dans le dos. Car ce qui est ciblé, c’est l’endoctrinement et ses dangers, sans limites…

Le film est à découvrir en salles le 24 avril pour un beau moment de partage.

Synopsis: Le père Jacques Hamel et Adel Kermiche, deux destins se sont croisés pour le pire. En juillet 2016, Adel Kermiche a tué le père Jacques dans son église. Le parcours chaotique, tourné vers la destruction a anéanti une vie tournée vers l’autre et le sacré. Pourtant de cet anéantissement a jaillit mondialement un témoignage de bonté, celui du père Jacques. Un prêtre, discret, dont la vie d’engagement était tournée vers son prochain. A Saint-Etienne du Rouvray, dans la ville frappée par cet attentat, musulmans et chrétiens ont renforcé leur dialogue dans le respect.

Ca commence par une graine, un album jeunesse extra (Glénat jeunesse)

Ca commence par une graine, un album jeunesse extra (Glénat jeunesse)

Publik’Art vous a déjà fait découvrir le superbe album : Ça commence par un œuf.

Aujourd’hui, dans la même collection, nous allons découvrir : Ca commence par une graine.

Nous partons d’un grand et majestueux arbre du Brésil : un noyer. Son fruit est lourd et à l’intérieur, une vingtaine de graines. Ces petites graines dans leur coque, sont des noix du Brésil. Tout au long de l’album, on va suivre l’évolution de cette petite graine. Il ne faut surtout pas qu’elle se fasse manger par l’agouti qui adore ces graines ! Souvent il les enterre pour faire sa réserve. Et c’est justement parfait pour la graine qui va alors pouvoir se développer et devenir à son tour un arbre !

Le lecteur va découvrir au fil des pages l’évolution incroyable de cette graine ! Grâce à la nature et aux différents animaux, la graine se transforme et parcourt le cycle de la vie…

A la fin de l’album, une grande carte de l’Amérique du Sud est à déployer avec une enquête amazonienne à faire !

Ça commence par une graine est un album, très pédagogique et très joliment illustré. Un régal pour petits et grands !

Acheter dans une librairie indépendante

Infos de l’éditeur :

Date de parution : Avril 2024
Auteur : Mary Auld
Illustrateur : Dawn Cooper
Editeur : Glénat Jeunesse
Prix : 10,90 €

Un jeune chaman, un film puissant sur la crise d’adolescence venu de Mongolie, sortie en salles le 24 avril

Dans la capitale de la Mongolie Oulan Bator, les yourtes font face aux gratte-ciels. Les jeunes élèves du lycée se chamaillent sous le regard sévère du corps professoral. L’un d’eux, (éblouissant Tergel Bold-Erdene) a 17 ans, c’est un très bon élève et il officie en parallèle en tant que chaman. En dépit de son jeune âge, les habitants font appel à lui pour apporter prédictions et réconfort. Malgré sa vie familiale austère, il est plein de volonté et d’assiduité. Mais sa rencontre avec la jeune et séduisante Marla va tout faire basculer dans un film qui se regarde comme une chronique sociale pleine de force.

Un très beau film venu de Mongolie

Le parcours de fait penser à une éducation sentimentale. Sa vie réglée comme du papier à musique est bouleversée par des sentiments qui l’exaltent autant qu’ils le troublent, jusqu’à l’empêcher de se mettre dans l’état de transe qui lui permettait de faire appel aux esprits, le spectateur va jusqu’à se demander si ce n’était pas son désir de liberté et d’émancipation qui parlait pour lui dans ses prétendues visions. Ce premier long métrage tient en haleine tout du long quand le véritable moi du personnage prend le dessus sur l’apparente docilité qu’il ne cessait de revêtir. Le contexte social est abordé en filigrane, les problèmes endémiques d’alcool qui font de la Mongolie le premier pays au monde pour taux de les cancers du foie, les perspectives limitées, l’amertume généralisée face à un monde qui va en s’accélérant. Le moment de l’adolescence est bien indiqué pour raconter une histoire d’homme en construction et de société en transformations. Pris entre modernité et traditions ancestrales, et la société doivent bien s’adapter quitte à se renier. Le film montre les jeunes agrippés à leurs portables, en train de se déhancher frénétiquement en boite de nuit et occupés à se séduire à longueur de temps. Lkhagvadulam Purev-Ochir réalise un film ancré dans son époque pour échafauder un parcours initiatique pour un héros à la coupe de cheveux qui évolue au fur et à mesure de sa prise de maturité. D’abord une coupe courte et proprette, puis une teinture, puis les cheveux rasés et enfin une queue de cheval. Autant d’éléments qui soulignent sa quête d’indépendance et de confiance en soi. Et si le chamanisme occupe la plupart des scènes du commencement du film, c’est bien la modernité qui prend le pas au fur et à mesure des évènements, montrant par la transformation de la transformation de la Mongolie. Ses pouvoirs qui s’affaiblissent appuient sur le risque représenté par les plaisirs matériels et charnels, longtemps réfrénés par la société mais sur le point de tout renverser sur leur passage.

Le film montre la société de la Mongolie, le système éducatif rigide et l’envie d’émancipation de sa jeunesse pour renverser les carcans et se réaliser. Le film est à découvrir le 24 avril pour un beau moment de cinéma venu d’ailleurs, avec une sorte de teen movie plein d’allant.

Synopsis: Zé a 17 ans et il est chaman. Il étudie dur pour réussir sa vie, tout en communiant avec l’esprit de ses ancêtres pour aider les membres de sa communauté à Oulan-Bator. Mais lorsque Zé rencontre la jeune Maralaa, son pouvoir vacille pour la première fois et une autre réalité apparaît.

« Jours de joie » : le geste enlevé de Stéphane Braunschweig aux Ateliers Berthier

"Jours de Joie" : le geste enlevé de Stéphane Braunschweig à l'Odéon
© Simon Gosselin

« Jours de joie » : le geste enlevé de Stéphane Braunschweig aux Ateliers Berthier

Né à Bergen en 1968, auteur de romans et de nouvelles, Arne Lygre écrit pour le théâtre depuis 1998. Dès ses premières pièces, il se fait connaître hors des frontières de la Scandinavie. Traduites dans une douzaine de langues, elles sont jouées au Danemark, en Estonie, en Italie, au Portugal, au Brésil, en Allemagne. En France, un premier texte dramatique est traduit en 2000 par Terje Sinding. Mais sa véritable notoriété date des mises en scène de Claude Régy (qui crée Homme sans but à l’Odéon en 2006) et de Stéphane Braunschweig, qui nourrit pour l’écriture de Lygre une véritable passion.

Lygre partage avec d’autres auteurs du nord de l’Europe du nord certains traits caractéristiques, sans doute puisés dans l’héritage ibsénien : l’intérêt pour les relations entre proches (notamment au sein d’une famille) ; le goût des silences et des secrets intimes ; l’intensité énigmatique d’un laconisme n’excluant pas un certain goût du jeu ; un sens aigu des contradictions de la psyché ; une façon très particulière, à la fois discrète et frappante, de conduire en quelques répliques faussement banales au télescopage de différents plans d’énonciation ou d’existence, parfois jusqu’aux confins du fantastique.

Son œuvre explore de façon extrêmement personnelle les formes de la solitude et de l’aliénation contemporaines. Ses figures semblent parfois chercher à fonder, à inventer, ou simplement rejoindre un ailleurs. Mais cela ne dure pas. Et si cette invention d’un monde peut être légère et ludique, elle peut aussi se charger de menace, voire de déstabilisation.

Ainsi, Arne Lygre saisit ses personnages dans un interstice entre leur monde intérieur et le monde extérieur, un no man’s land où le réel réfracté peut être perçu dans une perspective différente et distanciée.

Avec « Jours de joie », il interroge le glissement des relations familiales, conjugales, amoureuses, amicales, à travers des groupes de personnes qui, au demeurant, ne se connaissent pas et se trouvent réunis fortuitement. Dans cet opus, comme dans les autres, des gens font face aux difficultés de la vie. Mais la pièce explore ici la façon dont ils vont, les uns et les autres, pouvoir survivre à ces malheurs et les personnages sont ici plus normaux. Le théâtre ne naît plus de la folie, mais de la rencontre entre ces femmes et ces hommes, de l’humour et de l’étrangeté des liens qu’ils peuvent nouer.

Un théâtre de mots et de jeu

La mise en scène au cordeau de Stéphane Braunschweig restitue à merveille ce théâtre de mots et de jeu écrit comme une partition de musique, avec des reprises de thèmes qui instaure une rythmique où les thèmes circulent d’un personnage à l’autre, comme dans une pièce de Tchekhov.

Sur le plateau et dans un enchevêtrement existentiel, seize personnages incarnés par huit comédien(ne)s, tour à tour proches ou inconnu(e)s, vont se retrouver et se raconter. Enoncer ce qu’ils vivent, ce qu’ils ont vécu : une rupture, un deuil, une frustration, un manque.

Un univers à la fois clos et perméable où le rapport à l’autre est mouvant, propice à une dramaturgie qui instaure une part de mystère et d’incertitude sur le vécu des personnages et de leurs actions. Le tout porté par une écriture sobre, elliptique, anguleuse, concrète, composée de phrases courtes, et suggestive, qui fait sourdre une solitude et une angoisse existentielle.

On assiste à des personnages aux prises avec une difficulté à être car ce n’est pas une solitude de situation, puisque ils sont avec d’autres mais à coté, en dehors, et prisonniers de leur façon d’être au monde, incompatible avec celle de l’autre.

Des existences fragiles et incertaines

Les personnages s’expriment à la première et la troisième personne, ils pensent à haute voix, se racontent comme s’ils se regardaient de l’extérieur. On ne sait rien d’eux en dehors de ce qu’ils disent eux-mêmes. Comme suspendus entre le passé et le futur, ils se débattent avec la fragilité et l’incertitude de leur vie.

La scénographie signée Stéphane Braunschweig colle parfaitement à l’écriture singulière du dramaturge norvégien où le grand plateau offre dans une abstraction parfaite, un square avec juste un banc qui se referme le temps d’un instant, sur un appartement et un autre huit-clos.

Et dans cette odyssée, les acteurs sont époustouflants d’aisance et de vérité pour incarner cette difficulté à dire et à être au monde. Virginie Colemyn, Cécile Coustillac, Alexandre Pallu, Pierric Plathier, Lamya Regragui Muzio, Chloé Réjon, Grégoire Tachnakian, Jean-Philippe Vidal, portent de concert cette intranquillité de l’existence. Du grand art. Bravo !

Dates : du 20 avril au 5 mai 2024 – Lieu : Ateliers Berthier (Paris)
Metteur en scène : Stéphane Braunschweig

Marilu, rencontre avec une femme remarquable, un documentaire sur une artiste pas comme les autres à découvrir en salles le 24 avril

Pour ceux qui connaissent l’artiste argentine Marilu Marini, il n’y a pas de doute sur la passion qui l’anime pièce après pièce. Née le 15 juin 1945 à Buenos Aires, cette artiste est à la fois actrice, chanteuse, danseuse, chorégraphe et metteur en scène. Le documentaire fait un focus sur un vrai personnage habité par une passion peu commune. Fille d’une mère prussienne et d’un père italien, Marilú a toujours évolué dans des domaines artistiques. Le premier moment central a été l’intégration en 1975 du groupe théâtral TSE à Paris de son compatriote Alfredo Arias. Elle est alors devenue son égérie, passant indifféremment des drames de Kado Kostzer à la comédie la plus déjantée. Habituée aux rôles démesurés et déjantés, elle a été remarquée dans les pièces sulfureuses de Copi et dans l’adaptation théâtrale de ses bandes dessinées. Désireuse de multiplier les expériences, elle s’est parfois échappée de la troupe d’Arias pour tenter des nouvelles expériences, dans le drame ou dans d’autres registres. Elle a retrouvé Arias comme partenaire et metteur en scène pour jouer notamment Les Bonnes de Jean Genet en 2001) et Le Palais de la reine de Chantal Thomas en 2005. Parallèlement au théâtre, elle a joué dans des films au cinéma pour des premiers films chez Catherine Binet, Virginie Thévenet, Olivier PyCatherine Corsini et Claire Denis. Le documentaire se regarde avec intérêt pour découvrir une artiste totale et sans concessions.

Synopsis: Marilú Marini est une actrice dont la démesure et la liberté remplissent d’une stupeur joyeuse. C’est entre la France et l’Argentine que Sandrine Dumas l’a filmée de 2016 à 2022. C’est en travaillant ensemble qu’est né le désir impérieux de filmer Marilú, pour sonder au plus près cette passion du jeu qui l’anime. C’est voyage en compagnie d’une femme dont le regard sur le monde allie à la joie de vivre, la fantaisie et la volonté de ne jamais rien lâcher.

Fanny Ardant : héroïne amoureuse et magnifique

Fanny Ardant : héroïne amoureuse  et magnifique
Fanny Ardant dans « La blessure et la soif » © Emilie Brouchon

Fanny Ardant : héroïne amoureuse et magnifique

Fanny Ardant revient sur scène dans l’adaptation du roman fleuve de Laurence Plazenet, « La blessure et la soif », récit épique de près de 600 pages, dont le spectacle se concentre sur l’histoire au 17e siècle, en pleine fronde, qui lie passionnément madame de Clermont à monsieur de La Tour.

L’amour entre ces amants est aussi ardent, fulgurant que sans issue. Une nuit, face au retour impromptu de Monsieur de Clermont, La Tour se dissimule derrière un rideau et assiste, médusé, à l’étreinte forcée des époux légitimes.

Prenant conscience qu’il désire une femme qui ne lui est pas destinée, il décide alors de s’enfuir au bout du monde.

Après un long exil, il rentre en France et se retire dans l’abbaye janséniste de Port Royal, menacée par le pouvoir royal. Il y vit isolé, dans le dénuement le plus total, et, s’il accepte de rencontrer Madame de Clermont sans la voir, il refuse de lui donner son coeur, voué désormais et à jamais à Dieu.

Une héroïne suspendue toute entière à la passion

D’une écriture éblouissante, poétique, flamboyante et tranchante à la fois, elle nous livre un récit initiatique et mystique qui fait corps avec cet amour impossible et sa brûlure terrestre. Des mots qui portent une quête éperdue d’absolu et un embrasement sur la passion intranquille, la quête de sens, la religion, la mort, l’expiation et le renoncement.

Fanny Ardant s’empare de la figure de Madame de Clermont et de cette passion intense aux tonalités extrêmes dont la lecture dramaturgique et sensorielle, fera date. L’actrice convoque avec une infinie subtilité cette héroïne libre, ardente et audacieuse pour son siècle.

D’une intériorité aussi brûlante que rebelle, Fanny Ardant impressionne de maîtrise et d’incarnation. Elle transcende la parole de Madame de Clermont, suspendue toute entière à la passion et au désir, aux prises avec son destin irréductible dont le flux dramaturgique s’entrechoque dans une mise en scène sobre de Catherine Schaub, et le décor symbolique tout en clair obscur de Jean Haas. Du grand art. Bravo !

Date : A partir du 16 avril 2024 – Lieu : Studio Marigny (Paris)
Mise en scène : Catherine Schaub

Hervé Le Corre, mélancolie révolutionnaire, échanges avec un grand auteur de polar, sortie le 23 avril 2024 aux éditions Playlist Society

Après Doa, les éditions Playlist Society s’intéressent à un autre auteur de polar, Hervé le Corre. Né le 13 novembre 1955 à Bordeaux, l’auteur de La Douleur des morts, Les cœurs déchiquetés et Après la guerre, le Professeur de lettres dans un collège de Bègles est depuis toujours un lecteur passionné de littérature policière. Il a commencé à écrire sur le tard à l’âge de 30 ans des romans noirs et le succès n’a pas tardé à suivre grâce à une écriture très naturaliste, des personnages plongés dans des atmosphères sombres et poisseuses, le succès n’a pas tardé faisant de lui un des auteurs français les plus noirs et les plus primés du roman policier hexagonal. De nombreux prix ont été attribué à ses romans pour une reconnaissance publique et critique jamais démentie. L’ouvrage propose un entretien à cœur ouvert où l’auteur de livre avec sincérité, dévoilant ses sources d’aspiration et ses intentions, lui qui évite toute forme de facilité. Il privilégie plutôt les destins individuels pour révéler les questions sociales, en lisière des intrigues plongeant le lecteur dans des contextes très noirs.

Synopsis: En 2004, Hervé Le Corre marque l’Histoire du roman noir français avec la publication aux éditions Rivages/noir de son cinquième roman, L’Homme aux lèvres de saphir, lauréat du Grand Prix du roman noir français de Paris. La suite de son œuvre se scinde entre polars contemporains et fresques historiques. Dans Qui après nous vivrez (2024), il imagine la survie de quatre générations de personnages, dans un monde ravagé par les épidémies, les guerres et la précarité énergétique. Ses textes remontent à la source des violences humaines. Son style, unique, mêle l’efficacité narrative des géants du polar américain au naturalisme des auteurs classiques.

Composé d’une introduction et d’un entretien, Hervé Le Corremélancolie révolutionnaire revient sur le parcours de cet auteur majeur, ses méthodes et ses intentions, son engagement en tant que citoyen, enseignant et romancier.

Yvan Robin écrit des œuvres noires depuis une quinzaine d’années. Né en 1983, il vit à Bordeaux. Après nous le déluge, son dernier roman, vient de paraître en poche aux Éditions J’ai lu.

Le temps du voyage, plongée dans une zone grise de l’histoire de France du XXe siècle, sortie le 24 avril 2024

En 1940, le Gouvernement de Vichy a donné l’ordre d’interner administrativement toutes membres de la population nomade de France, direction une trentaine de camps répartis sur tout le territoire. La raison? Un arrêté permettait cet internement car la circulation des nomades représentait soit disant, en temps de guerre, un risque de diffusion des informations stratégiques. Des milliers de Tsiganes de nationalité française furent maintenus dans ces camps jusqu’à la fin de la guerre, y compris 700 enfants et 500 adultes au Camp de Jargeau dans le Loiret.

Un documentaire glaçant

Le cinéaste Henri-François Imbert organise son documentaire avec des rencontres dans les communautés gitanes et manouches d’Agde et de Montauban pour retisser les fils de la mémoire et questionner le présent des Tsiganes aujourd’hui. Ce furent des milliers de Tsiganes qui furent maintenus dans une trentaine de camps, répartis sur tout le territoire jusqu’à la fin de la guerre, et même un peu après. C’est 80 ans qui sont passés depuis ces évènements. C’est lors d’une visite-conférence du Camp de Jargeau dans le Loiret que le réalisateur a eu l’idée d’approcher des Tsiganes pour mieux connaitre leur histoire. Né à Narbonne en 1967, Henri-François Imbert a commencé un journal filmé en super-8 vers l’âge de 20 ans. Il est passé à des documentaires très personnels, produits et distribués de manière artisanale, avec sa propre société de production, Libre cours. La plupart de ses films ont un lien très fort avec l’Occitanie, comme notamment No Pasaran, album souvenir (2003) qui évoque l’exode des Républicains espagnols en France en 1939 ; Le Temps des amoureuses (2008) qui revient sur le tournage de Mes Petites Amoureuses de Jean Eustache, à Narbonne en 1973, ou encore Piet Moget, un matin (2012) portrait du peintre et collectionneur hollandais, installé à Sigean depuis les années cinquante. Le documentaire décrit le quotidien d’une époque trouble où des français ont été enfermés par d’autres français dans un contexte d’occupation et de collaboration.

Les stigmates sont encore visibles après cette période délicate. Le documentaire revient sur des faits qui ne laissent pas insensibles et interrogent sur la nature humaine.

Synopsis: En 1940, le Gouvernement de Vichy ordonna l’internement de tous les « Nomades » de France. 6.500 Tsiganes, pourtant de nationalité française, furent ainsi enfermés dans une trentaine de camps en France, jusqu’à la fin de la guerre. Partant de ce fait historique, ce film questionne le présent des Tsiganes aujourd’hui.

Carole et le chapeau-crapaud, un très bel album jeunesse (Casterman)

Carole et le chapeau-crapaud, un très bel album jeunesse (Casterman)

Les éditions Casterman nous proposent un très bel album illustré : Carole et le chapeau-crapaud. Un album qui délivre un très joli message sur la confiance en soi.

Carole est une petite fille qui ne quitte pas son chapeau-crapaud. En fait, elle avait toujours un crapaud sur la tête, comme d’autres portent des chapeaux. Mais le chapeau de Carole, enfin, son crapaud, parlait ! il lui donnait son avis sur tout ! Il critiquait tout ce que faisait Carole ! Et lui donnait sans cesse des ordres. Et sans son chapeau-crapaud, Carole semblait perdue. Elle n’avait plus du tout confiance en elle. Elle décide alors de changer de chapeau : un chapeau-cornichon. Parfait ce chapeau ! Jusqu’au jour où il fut volé et dévoré !

Et d’un seul coup, Carole retrouva sa voix, son envie de faire et de communiquer ! Le tout sans chapeau ! Le bonheur, tout simplement !

Carole et le chapeau-crapaud est un très bel album empli de vérités et de sagesse ! Une leçon de philosophie pour les jeunes lecteurs ! Un album très joliment écrit et merveilleusement illustré par Esmé Shapiro. Notre coup de cœur !

Acheter dans une librairie indépendante

Infos de l’éditeur :

Date de parution : Mars 2024
Auteur : Esmé Shapiro
Illustrateur : Esmé Shapiro
Editeur : Casterman
Prix : 14,95 €

Mahler, un biopic inédit en Blu-Ray enfin disponible (BQHL)

L’action du film Mahler du réalisateur Ken Russell, grand adepte des biopics de compositeurs illustres (Music Lovers, Lisztomania) se situe en 1911 alors que Gustav Mahler malade ne sait pas qu’il n’a plus que quelques jours à vivre. De retour de son voyage à Vienne, le compositeur atteint d’une immense mélancolie revit les grandes étapes de son existence, enfance marquée par l’antisémitisme de son époque et la violence de son père contre sa mère, amour pour sa femme Alma, conversion au catholicisme pour obtenir la direction de l’orchestre de Vienne et disparition de son frère et de sa fille ainée. Le film grandiloquent est disponible en Blu-Ray pour une redécouverte de l’œuvre de l’illustre compositeur dont la musique accompagne tout le film.

Un biopic fastueux

Ken Russell a toujours considéré Mahler comme l’un de ses meilleurs films grâce à sa grande force onirique et fantasmagorique. La vie de Gustav Mahler ressemble à une tragédie grecque, ou plutôt une tragédie germanique, lui qui est considéré comme un pont essentiel entre le romantisme du XIXe siècle avec Beethoven, Schubert ou Brahms et la musique moderne du XXe siècle. Le grand compositeur a connu notamment Wagner, Freud et Bruckner, ce que le réalisateur évoque via des scènes oniriques fortes en références au judaïsme millénaire du compositeur, au nazisme latent de l’Autriche du début du XXe siècle et à son obsession pour la composition. Le film apprend que Mahler avait consulté Freud pour l’aider à résoudre ses problèmes conjugaux, et que Cosima Wagner (veuve de Richard) était une antisémite notoire qui respectait pourtant Mahler et lui a fait interpréter les opéras de son fils Siegfried. Le film regorge de symboliques mythologiques dans des scènes rentrées dans la légende du cinéma, comme celle où Mahler fait le rêve de sa femme avec son amant l’enterrant vivant, ou celle où Mahler est aux prises avec une Cosima Wagner déguisée en nazie adoubant Mahler lors de sa conversion au christianisme avec force références wagnériennes. Ce type de scènes se fonde sur une mise en scène tout en excès assumé, ce qui est la marque de Ken Russell. Cosima ressemble ainsi à une walkyrie infernale avec son casque de la Wehrmacht, une croix gammée sur le postérieur et des porte-jarretelles sado maso. Les plus férus de Mahler remarqueront ce mélange tout en syncrétisme religieux, entre catholicisme romain, mythologie nordique et carnaval nazi. La référence à l’utilisation de l’Adagietto de sa 5e symphonie dans le film Mort à Venise est rappelé dans une scène qui ressemble à une belle mise en abime.

Russell mettait déjà Tchaïkovski au supplice dans Music Lovers et transformait Liszt en star glam rock dans Lisztomania, ce Mahler ne dépareille pas dans cette trilogie grandiloquente. Mahler exprime son désespoir pour le genre humain dans une œuvre qui a marqué notamment le grand Léonard Bernstein. Le film est disponible en Blu Ray depuis le 27 février 2024 pour un grand moment de cinéma total.

Synopsis: En 1911, alors qu’il ne sait pas qu’il ne lui reste que quelques jours à vivre, le compositeur autrichien Gustav Mahler, très malade, se remémore les grandes étapes de sa vie.

Ca commence par un œuf, album jeunesse (Glénat jeunesse)

Ca commence par un œuf, album jeunesse (Glénat jeunesse)

Les éditions Glénat jeunesse nous proposent une aventure extraordinaire avec le très bel album : Ca commence par un œuf.

Cet album nous raconte la vie d’une sterne, un oiseau incroyable, de sa naissance à sa vie d’adulte hors normes !

La sterne arctique pond ses œufs au Pôle Nord, en juin. Après l’avoir couvé pendant 20 jours, un petit oisillon en sort. Ce sont des oiseaux qui vivent en colonie, au bord de l’Océan Arctique. Ils y restent le printemps et l’été. Là où les journées sont les plus longues. Et même durant quelques semaines, il ne fait jamais nuit ! Les sternes adorent le soleil !

Tout au long de ce très bel album, avec des illustrations superbes, le lecteur découvre la croissance du petit poussin et tout ce qu’il est capable de faire ! Ses progrès sont fulgurants !

Et en août, commence leur migration incroyable ! Cap au Sud, vers l’Antarctique ! Où la colonie va habiter jusqu’en mars !

Ça commence par un œuf est un très bel album où les enfants comme les adultes vont découvrir la vie de ces oiseaux champions du monde de migration ! A la fin de l’album, le lecteur découvrira une grande carte du monde avec les trajets incroyables effectués par ces oiseaux.

Ça commence par un œuf, un chouette album pédagogique à offrir à nos adorables petites têtes blondes, rousses ou brunes !

Acheter dans une librairie indépendante

Infos de l’éditeur :

Date de parution : Avril 2024
Auteur : Mary Auld
Illustrateur : Anna Terreros-Martin
Editeur : Glénat Jeunesse
Prix : 10,90 €

La cabane sous le cerisier, un très bel album jeunesse (Flammarion jeunesse)

La cabane sous le cerisier, un très bel album jeunesse (Flammarion jeunesse)

La cabane sous le cerisier est un album très joliment illustré et une vraie histoire à raconter.

Mia et son cousin Pablo sont en vacances chez leur grand-mère. Ils adorent aller chez elle y construire des cabanes dans le jardin. Ils décident de l’installer sous le cerisier. Ils installent tout : la toile pour faire le toit, un fauteuil, et même une cuisine !
Mais les fourmis envahissent leur cabane. Alors, ils décident de faire une muraille de sable pour les empêcher d’entrer.

Puis c’est au tour de la poule de s’inviter à l’intérieur de leur cabane. Les cousins vont encore trouver le moyen de la chasser et de lui interdire l’entrée.
Cela n’empêchera pas le chat de s’installer confortablement à l’intérieur !

Encore une fois, ils vont barricader toute la cabane pour qu’aucun animal ne puisse y entrer.

Mais qui a pris la place des animaux ici ? Leur mamie leur explique comment vivent les fourmis tout près de la cabane, comment la poule pond ses œufs au pied du cerisier et comment le chat dort sur la branche du cerisier. Qui a pris la place de l’autre ?

Alors, les cousins comprennent mieux et partagent, avec les animaux, leur cabane. C’est le bonheur pour tous !

La cabane sous le cerisier est un très joli album centré sur la notion de partage et le respect de la nature. Le jeune lecteur prend aussi conscience de la nature qui l’entoure. Il vient tout juste de sortir !

Acheter dans une librairie indépendante

Infos de l’éditeur :

Date de parution : Avril 2024
Auteur : Céline Claire
Illustrateur : Annick Masson
Editeur : Père Castor
Prix : 13,90 €

Itiberê Orqestra Familia Da França dévoile son nouvel album Live in Paris, sortie le 19 avril chez Inouie Distribution

L’Orquestra Familia da França dévoile son premier disque Live in Paris début le 19 avril 2024 chez Inouïe distribution. Le projet est porteur d’une musique assez unique, portée par des cuivres et des violons dans des sonorités très free jazz, premier né du tout nouveau label associatif Tui Tui qui soutient l’orchestre Franco-Brésilien, né en 2022 dans l’imagination d’un compositeur de musique instrumentale brésilienne, Itiberê Zwarg. Ce dernier est connu pour être le bassiste et comparse depuis 45 ans de l’inventeur de la musica universal, Hermeto Pascoal.

De la musique foisonnante

L’orchestre inclut certains des meilleurs jeunes talents de la scène Jazz française et brésilienne, en lien avec l’école de musique l’Edim avec le soutien du département du Val de Marne. C’est à l’issue d’une résidence de création au Théâtre Jacques Carat que l’orchestre a pu donner 2 concerts dont un au festival Sons d’Hiver avec la participation d’Hamilton de Holanda et de Chano Domingues. Les concerts ont été enregistrés, mixés et masterisés au Brésil par Paulo Brandão et Pedro Figueiredo. Le premier EP LIVE comprend une sélection de 5 de leurs meilleurs titres pour une durée de 35 minutes de musique. L’Orquestra familia da França est la concrétisation d’un échange culturel entre France et Brésil pour une musique innovante, symbole vivant de l’amitié et des échanges culturels séculaires entre les 2 pays. L’expérience a permis de tisser des liens humains et musicaux appelés à se prolonger dans le futur lors d’une tournée au Brésil en 2024. 

Publireportage EDIM

Le projet Itiberê Zwarg – Orquestra Familia de France, fer de lance de l’EDIM pour 2022, vise à la création à Paris d’un orchestre rassemblant des musiciens français de différents horizons sous la direction du musicien brésilien Itiberê Zwarg. Vingt musiciens seront réunis, lors d’une résidence de quinze jours, pour répéter un répertoire qu’il aura composé et envoyé en amont. A l’issue de la résidence, plusieurs concerts de restitution seront donnés et un album des compositions interprétées par l’orchestre sera enregistré.

EDIM est la structure porteuse du projet, en partenariat avec l’association Anis Gras, le Théâtre Jacques Carat de Cachan, Akamu Music et le festival Sons d’Hiver. La direction artistique est assurée par Itibérê Zwarg, assisté par sa fille, la flûtiste et saxophoniste Mariana Zwarg, son fils, le batteur et percussionniste Ajurinã Zwarg, ainsi que par Benoît Crauste et Vincent Jacqz.

L’orchestre sera formé selon les méthodes déjà éprouvées avec succès par Itiberê en Finlande, où il a dirigé à Helsinki le UMO Jazz Orchestra en 2015, avec lequel il a enregistré l’album Universal Music Orchestra en 2017, et au Japon, où il a créé en 2019 l’Orchestra Familia du Japon à l’issue d’une résidence à Tokyo et enregistré un album paru en 2021, chez le label Scubidu.

Poly-instrumentiste, compositeur, pédagogue et chef d’orchestre brésilien, Itiberê Zwarg est le bassiste historique et le principal collaborateur de Hermeto Pascoal, l’une des figures les plus prolifiques de la musique brésilienne. Dès 1977, les deux artistes ont étroitement collaboré à l’émergence de la musica universal (musique universelle) : un nouveau courant revendiquant une approche naturelle et libre de la musique. Depuis plus de vingt ans, Itiberê dirige des ateliers de musica universal au Brésil et à travers le monde. Les premiers ateliers débouchent dès 1999 à la formation du premier Orquestra Familia : un orchestre composé de 29 de ses étudiants les plus talentueux.

Ainsi, Itiberê a développé une méthodologie didactique de composition en temps réel, fondée sur une transmission orale, stimulant écoute active, concentration et mémoire des apprenants. A chacun d’entre eux, Itiberê attribue des parties à jouer à la mesure de leurs capacités techniques, permettant ainsi la formation de groupes hétérogènes et stimulant l’esprit de collaboration entre musiciens de différents niveaux. En se reposant sur la mémoire de chaque musicien, qui est activée par des stimulus auditifs et non visuels, la musique est vécue avec plus d’intensité par chaque membre de l’orchestre.

Bach et bien plus que ça avec Come Bach sur la scène du Lucernaire

Le Lucernaire a déjà permis à Anne Baquet d’intervenir en solo avec Soprano en liberté en 2017 et avec ses camarades avec ABC d’airs en 2018. Elle revient avec Claude Collet, Amandine Dehant, Anne Régnier ou Ariane Baquet pour un spectacle hommage au grand compositeur et musicien allemand rempli d’humour et de chansons poétiques.

Pas de temps mort

Le spectacle débute dans le noir avec les 4 musiciennes qui prennent possession de la scène dans le noir en interprétant en ouverture et en chœur féminin à l’unisson le fameux air (suite 3 pour orchestre) à la base du Whiter Shade of Pale des Procol Harum ou présent dans d’innombrables pubs. Le contexte est donné pour une revisite de Jean-Sébastien Bach tout en fidélité ou réinterprétation. L’heure de spectacle voit les œuvres les plus célèbres (Toccata et fugue en ré mineur, Jésus que ma joie demeure, concerto italien, prélude n°1 du clavier bien tempéré) et d’autres moins connues interprétées tour à tour à la contrebasse, à la clarinette, au piano ou avec tous les instruments en même temps pour un beau moment de mélopées, surtout que l’inspiration virevolte parfois du côté des années 60 ou 80 façon Brel ou Nougaro. Les envolées sont belles malgré l’acoustique pas forcément optimale du Théâtre rouge mais pas non plus au point de gâcher ce concert insolite. Le classique règne mais le jazz et le rock ne sont pas absents pour un mélange musical plain d’esprit et d’humour. Les 4 interprètes font montre de très belles capacités musicales qui donnent envie de se remettre à son instrument.

Le concert se finit avec un pot pourri organisé de A à Z, depuis Albinoni en passant par Claude François, YMCA et I will survive pour des sourires enthousiasmés sur le visage des spectateurs. La bonne humeur est de mise et les 4 instrumentistes experts savent y faire pour capter l’attention pour un vrai plaisir collectif. L’audience était véritablement subjuguée!

Synopsis:

UN CONCERT INSOLITE AUTOUR DE J.S BACH

Come Bach réunit un quatuor de choc pour nous concocter un voyage réjouissant, inventif et surprenant où la musique est reine. Le fil rouge est une nouvelle proposition artistique et récréative autour du Dieu des musiciens : Jean-Sébastien Bach.
Ce concert regroupe aussi des auteurs-compositeurs de grand talent qui relèvent le défi : « Écrire, Composer, Arranger autour de J. S. Bach ». Le parti pris est alors de casser les codes : plus de partitions, plus de chaises, pour que le musicien soit enfin libre ! C’est ainsi que nous assistons à la naissance d’un concert « mis en scène » avec quatre interprètes aux tempéraments complémentaires.

Quatre virtuoses surprenantes pour un concert insolite autour du Dieu des musiciens, J.S. Bach.

Détails:

20 marsau 26 mai 2024 au Théâtre Rouge

Mardi < samedi 19h | Dimanche 16h

Durée1h15

Arshid Azarine présente son nouvel album de jazz Vorticity, sortie le 12 avril (Ohrwurm records)

Le pianiste et chercheur réputé Arshid Azarine est de retour en trio avec Habib Meftah à la basse et Hervé de Ratuld à la basse. Il s’inspire de son expertise médicale sur le vortex pour proposer une évolution du jazz quasi révolutionnaire, entre pulsations du cœur et sentiments personnels.

Du jazz réjouissant

Les turbulences engendrées par les flux de sanguin autour du cœur sont à la base des travaux d’Arshid Azarine et représentent des mouvements à la base de son jeu de piano. Golshifteh Farahani prête sa voix sur 2 titres, dont Vorticity avec cette phrase mystérieuse Dans tout chaos se forme un vortex d’Amour, d’où s’érige, des tourbillons de Vie. Les titres Vorticity et Helix of Live portent la signature du pianiste, avec une mélodie posée sur des rythmes complexes impairs, ici en 9/8. Arshid Azarine raconte : « En tant que chercheur, je m’intéresse tout particulièrement à la thématique de la turbulence et de flux vortical et hélicoïdale dans ces gros vaisseaux qui nous donnent la vie : l’aorte et l’artère pulmonaire. » L’explication est complexe mais la musique emporte l’auditeur dans un voyage. Arshid Azarine est né à Téhéran où il découvre la musique durant son enfance. Il commence le piano à l’âge de 9 ans sous l’enseignement de Romano der Abrahamian et d’Aghdas Pourtorab avant de débarquer en France en 1980 peu après la révolution islamique iranienne de 1979. Après une formation au piano classique, il est pris d’une folle passion pour le jazz lors de ses études de médecine à Paris. Il forme alors un groupe de jazz fusion avec ses amis étudiants, nommé Carré des Lombes. Le groupe gagne en notoriété et se produit dans plusieurs clubs jazz de la capitale, et notamment ceux de la rue des Lombards. Dans les années 1990, il retourne peu à peu en Iran et renoue avec des musiciens sur place. En octobre 2022, il co-fonde le collectif d’artistes Barâyé en soutien au mouvement Femme, Vie, Liberté et organise des concerts. L’album Vorticity lui permet de retrouver ses fidèles compagnons Habib Meftah (Trio Joubran, Titi Robin) aux percussions et au chant et Hervé de Ratuld (Toumast, Cerrone) à la basse.

Ce spécialiste en imagerie cardiaque et vasculaire à l’hôpital Saint-Joseph (Paris) s’inspire des circulations sanguines qui donnent la vie et des turbulences dans les vaisseaux pour créer une musique aux pulsations musicales réjouissantes. Il s’est également inspiré de certains évènements récents en Iran pour les titres de son album.

Date de concert:

04/05/2024: La Seine Musicale – Printemps du Jazz Persan. Le site officiel ici

« L’Argent de la vieille » les rend tous fous !

"L'Argent de la vieille" les rend tous fous !
L’Argent de la vieille, Théâtre Libre (© Louis Josse / JMD Production)

« L’Argent de la vieille » les rend tous fous !

Après avoir interprété Joan Crawford dans une évocation de sa rivalité légendaire avec Bette Davis (Michel Fau) sur fond de haine, de rancœur et de jalousie, Amanda Lear est de retour sur scène dans une adaptation revue et corrigée de l’Argent de la vieille, aussi guignolesque que vacharde !

Elle y incarne une milliardaire décomplexée, manipulatrice et cynique, assortie de Georges (Olivier Pages) – ex-amant et peintre raté devenu son homme à tout faire.

Un rôle taillé sur mesure où la richissime héritière du haut de son mépris affronte un couple (Marie Parouty et Atmen Kelif) aussi fauché que fourbe, qui tente désespérément de se refaire à l’occasion de parties de cartes. Leur fille (Jeanne Perrin), plus revancharde qu’elle n’en a l’air, n’est autre que la bonne de la vieille.

Money, Money…

Si la pièce se joue à l’envi des rapports de classe à l’abri de répliques assassines, d’attitudes belliqueuses, de calculs propres à chaque clan, de faux rebondissements, de rêves de grandeur et d’Illusions, elle oppose aussi la cruauté de ceux qui ont tout à la veulerie de ceux qui n’ont rien.

Car tous les protagonistes ici en prennent pour leur grade où leur statut social est renvoyé dos à dos : La vieille, dans un orgueil vampirique et un désir obsessionnel de les plumer, est prête à tout pour gagner la partie tandis que les pauvres, sans foi ni loi, n’ont plus aucune limite pour rafler la mise.

Amanda Lear, théâtrale à souhait, est époustouflante en Tatie Danielle pourrie par le fric. Elle joue à merveille cette femme rosse, condescendante et inébranlable. Le couple (Marie Parouty et Atmen Kelif) n’est pas en reste dont les manigances se révèlent aussi hasardeuses que vaines. Quant à Anastasia, la bonne, elle est interprétée par l’excellente Jeanne Perrin, où son humiliation n’aura d’égale que sa revanche radicale. Sans oublier Oliver Pages, parfait dans le rôle du majordome, vieux beau alcoolique qui sait se montrer indispensable et un tantinet intéressé. Bravo !

Date : jusqu’au 21 avril 2024 – Lieu : Théâtre libre (Paris)
Mise en scène : Raymond Acquaviva

NOSONIC dévoile son 3e album, La nuit et le jour (Le son des villes Records / Digitl Believe), sortie le 12 avril

Le duo électro pop Nosonic dévoile La Nuit et Le Jour avec la nouvelle venue, la chanteuse Amalia. Il présentera en live ses chansons le 18 avril au bar le Quartier Général Oberkampf pour un beau moment de communion musicale.

De l’électro pop enthousiasmante

Nosonic propose dans son nouvel album enregistré en Irlande des mélodies tourbillonnantes et des textes en français d’une belle sensibilité. Les synthés accompagnent une ambiance plutôt mélodramatique comme le montre le clip du single Encore et Encore visible sur Youtube. Les paroles évoquent des blessures mal refermées et des cicatrices mal cicatrisées dans 10 morceaux réarrangés et remixés en Irlande à Cork par Angelo Presta qui co-réalise l’album. Si les textes sont mélancoliques, la musique donne surtout envie de danser pour sortir de la routine du quotidien. La nouvelle chanteuse Amalia chante en duo avec Jean-Yves, tête pensante du projet et qui a déjà sorti 2 albums. La musique rappelle les morceaux de groupes comme Matmatah ou Feu Chatterton! pour une musique vraiment vibrionnante. Le duo a travaillé avec un home studio dans lequel un piano et une guitare ont permis d’écrire des morceaux réarrangés et mixées en Irlande. Les sonorités évoluent entre le rock et l’électro pour un ensemble très proche des sonorités anglo-saxonnes. Le duo est originaire de Paris et d’Antibes et partagent un grand intérêt pour les chansons à texte et les sonorités surprenantes. Quart d’heure de gloire, Le dialogue, parler dans le vide, debout, les titres sont remplis d’une belle énergie avec des textes qui interpellent sur le sens de la vie et les priorités de chacun.

Le clip de Encore et Encore a été réalisé par Stéphane Chassignole. Le groupe est à découvrir sur scène à partir d’avril 2024.

Dates:

18 avril: Le quartier général (Paris)

17 mai : Festival de Cannes (le posto pubblico)

28 juin: Le Cherrydon, Marseille

02 juillet: Le Duke, Antibes

25 octobre: Cork jazz festival, Irlande

A LIRE