Une drôle de princesse qui fait rire les petits enfants ! Une princesse qui fait de drôles de bruits ! Un nouvel album, avec de belles illustrations, sort aujourd’hui : La princesse qui pue qui pète a le droit de dire non !
Sur le même ton humoristique, l’auteure va aborder des thèmes très importants. Tout d’abord le consentement. On ne peut pas obliger un enfant à faire des choses dont il n’a pas envie lorsqu’il s’agit de son corps. Il a le droit d’embrasser qui il veut ! Puis l’estime de soi. L’acceptation de soi.
Alors, Castille, La princesse qui pue qui pète, à l’anniversaire de son royal papa, n’a pas envie d’embrasser une vieille tante ! Alors, elle ne le fait pas ! Et elle a bien raison ! Un chevalier a des gestes déplacés à son égard, elle le lui dit et refuse ses baises-mains baveux !
Oui, Castille a le droit de dire non ! Et oui, aussi ! C’est son choix !
La princesse qui pue qui pète a le droit de dire non est un album plus profond qu’il n’y paraît ! Indispensable pour nos jeunes lecteurs, garçons et filles, pour connaître leurs droits.
Tout le monde se souvient des parties de foot de son enfance, sans fatigue, à courir, marquer, rigoler, se chambrer… l’auteur de la BD Maxime Schertenleib se souvient de son enfance dans son village de Belgique, son père ancien footballeur, entraineur, lui-même passionné qui a transmis le virus du ballon rond à son fils. La BD évoque la joie de jouer, tout simplement. Jusqu’à l’arrêt de jeu, justement, le passage à autre chose. Maxime part pour Bruxelles pour étudier le dessin et en faire son métier. Mais au-delà d’un parcours personnel, la BD évoque aussi la passion universelle pour le foot, avec ses travers, l’homophobie, le langage grossier, la rancune, la rivalité. La BD évoque des moments marquants de la vie de footballeur en herbe, l’obligation de compétitivité, les mœurs guerrières, le masque porté pour se fondre dans le collectif, bien loin de la notion de plaisir si chère à l’auteur. Les questions existentielles rythment le récit, arrêter le foot a-t-il état synonyme de fuite, l’auteur préfère t-il avoir un crayon en main plutôt qu’un ballon au pied? Et puis il y a la rencontre avec Mélanie, jeune fille inscrite dans la même école que lui, de quoi passer à autre chose et arrêter de ressasser. Il peut enfin parler, s’ouvrir, faire le point sur son passé et tirer un trait sur une époque où la violence inhérente au milieu du foot lui a fait beaucoup trop de mal. La BD est un beau moment d’introspection, entre passion et raison, la vie quoi.
Synopsis:
À 25 ans, après avoir touché du bout de doigts une carrière de footballeur professionnel en Suisse, Maxime décide de raccrocher les crampons, écœuré…
Sur la pelouse avant même l’âge des premières dictées, Maxime se prend de passion pour le ballon rond. Au fil des saisons et des succès, il se rêve professionnel comme son père. Mais point rapidement en lui un malaise, une gêne qu’il lui faudra des années pour identifier.
Si Maxime a désormais arrêté le football, ce n’est certainement pas par désintérêt pour ce sport qu’il chérit toujours, mais pour ses à-côtés pesants : comportements toxiques, culte de la masculinité guerrière et surmenage…
Dans « Arrêt de jeu », il nous livre son histoire d’amour contrariée avec le ballon rond, du city stade au haut niveau, avec tendresse, passion mais sans ménagement.
Bellissima est un film d’un autre temps, celui où la ville cinéma de Cinecitta régnait sur le monde du cinéma au même titre qu’Hollywood. Maddalena Cecconi (toujours sublime et tempétueuse Anna Magnani) a des rêves plein la tête dans l’Italie de l’après deuxième guerre mondiale, dont celui de faire de sa fille Maria (Tina Apicella) une star de cinéma. Elle la présente à un casting pour en faire la nouvelle Shirley Temple à l’italienne. Le film montre le quotidien d’une population aux aguets, il insiste sur cette relation toxique où une mamma transfère sur sa fille ses propres obsessions, quitte à la faire souffrir sans s’en rendre compte. Le film est un classique incomparable du cinéma italien des années 50, celui où les fantasmes se fracassent sur la dureté de la vie. L’encore jeune Luchino Visconti n’a pas encore livrer ses chefs d’œuvres Rocco et ses frères et le Guépard, l’esthétique glacée des films à venir n’est pas encore en place, la vie italienne est encore bouillonnante, la caméra vibre au son de la voix de la grande bavarde et bravache Anna Magnani. L’intrigue est somme toute linéaire mais admirablement construite dans cette critique acerbe du cinéma italien de cette époque. Les apprentis acteurs et actrices voient leurs rêves de gloire broyés par une industrie seulement intéressée par le retour sur investissement, qu’importe les sacrifices nécessaires pour l’obtenir. Ce troisième long-métrage de Luchino Visconti montre en arrière plan l’Italie dévastée par l’après-guerre dans ce film beaucoup moins connu que d’autres du même réalisateur, à une époque où les réalisateurs italiens talentueux étaient très nombreux. Cette œuvre de commande initiée par le scénariste et écrivain Cesare Zavattini est pour lui l’occasion de livrer une fresque néoréaliste qui explore la déchéance d’êtres humains confrontés à la dureté du monde.
Synopsis: À Cinecittà, dans l’Italie d’après-guerre, le réalisateur Alessandro Blasetti lance un casting pour trouver l’enfant de son prochain film. Maddalena y voit l’occasion pour sa fille Maria de vivre une vie meilleure. Elle sacrifie alors son mariage et ses économies pour lui offrir les leçons qui feront d’elle une star. Arrive enfin le grand jour des essais…
[BD] Skull & Bones : une adaptation réussie du jeu vidéo éponyme (Glénat)
Skull & Bones, Sans Pitié, est l’adaptation du jeu vidéo des studios Ubisoft, proposée par Nicolas Jarry, David Courtois (au scénario) et Marco Pelliccia (au dessin). Et forcément, lorsqu’il est question de piraterie, il est aussi question d’abordage. L’album fait ainsi la part belle à la libération d’une redoutable pirate, Dalal Al’Qasim, retenue prisonnière sur un navire battant pavillon britannique.
Un album explosif qui rempli largement le contrat du divertissement et du spectaculaire. De quoi se faire plaisir !
Extrait de la BD :
Résumé de l’éditeur :
Quand le jeune Waleran décide de monter à bord du Sans-Pitié pour suivre les pirates qui ont pris d’assaut son navire, il sait que ce choix définira le reste de son existence… Une vie violente et sans lendemain, guidée par un puissant besoin de liberté. Pourtant, c’est un sombre désir de vengeance qui anime son nouveau capitaine, la belle et terrible Dalal Al’Qasim, dont la colère pourrait bien embraser l’océan ! Écrit par Nicolas Jarry (Nains, Conquêtes, le Crépuscule des Dieux…) et dessiné par Marco Pelliccia, Skull & Bones nous replonge dans l’âge d’or de la piraterie. Un récit épique aux embruns sanglants de liberté !
Date de parution : le 13 mars 2024 Auteurs : Nicolas Jarry, David Courtois (scénario) et Marco Pelliccia (dessin) Genre : piraterie
Les éditions La Boite à bulles se sont fait une spécialité des récits de secours de migrants pris au piège par des passeurs entre l’Afrique et l’Europe, au cœur de la mer Méditerranée. Lucas Vallerie raconte son expérience à bord du Geo Barents en juin 2022. Il y a déjà eu Rescapé·e·s : Carnet de sauvetages en Méditerranée paru en mai 2023, cette nouvelle BD complète le récit avec des détails sur la vie à bord, le partage des responsabilités, et puis il y a cette embarcation de fortune secourue, avec son équipage de migrants quittant la misère, du Cameroun ou d’ailleurs, jusqu’à la Lybie. Le dessin se veut aussi agréable que précis dans un récit par le menu de cette nouvelle aventure vécue par des populations désireuses de refaire leur vie dans des pays plus adéquats à leurs aspirations. La BD détaille également le procédé des filières clandestines profitant de ceux qui sont prêts à tout accepter pour arriver en Europe sains et saufs. Les sommes d’argent sont conséquentes, les passeurs savent qu’ils ont toute latitude pour exploiter les pauvres migrants désemparés. Le film récent Moi Capitaine évoquait un sujet similaire, très près de ce que vivent des milliers de malheureux.
Synopsis:
Chaque personne secourue en Méditerranée a une histoire, Lucas Vallerie nous partage celles qu’il a recueillies à bord du Géo Barents.
Le point commun entre Mouhamouda, Omar, Jeannette ou encore Claude ? Ils ont tous pris la « route de l’aventure », comme ils l’appellent. Comme d’autres avant eux, ils ont décidé de quitter leurs proches et leur chez eux portés par l’espoir d’un avenir meilleur… En chemin, certains ont connu la prison, d’autres la traite ou ont côtoyé la mort, mais c’est en Méditerranée que leurs destins se sont liés.
À l’été 2022, Lucas Vallerie embarque à bord du Geo Barents, le navire affrété par Médecins Sans Frontières pour porter secours aux naufragés en haute mer. Au cours d’une rotation où il participe à une mission de sauvetage particulièrement périlleuses, il fait la rencontre de toutes ces personnalités pleines d’espoir. Dans Traversées, il raconte leur rencontre et fait le choix de leur donner à chacun une voix.
Le grand pianiste David Fray a fait valoir sa technique et sa sensibilité lors de sa prestation enflammée au Théâtre des Champs-Elysées le samedi 1er juin. Le programme résolument romantique se composait de pièces de Schubert et Schumann, 2 compositeurs majeurs du romantisme allemand du XIXe siècle. Le concert débuta avec l’Allegretto en ut mineur de Schubert, léger et parfait en apéritif. Sans transition, le pianiste enchaina avec les Quatre impromptus op. posth. 142 D. 935. L’Allegretto moderato ravit avec ses variations entre pesanteur terrestre et légèreté aérienne, parfaitement exécuté il emmène dans les plus hautes sphères stratosphériques, de quoi laisser son esprit vagabonder au son d’une musique angélique. L’Allegretto continue dans la même lancée avec des passages intenses et puissants faits d’accords implacables qui s’enchainent dans une belle sarabande. Le thème et variations Rosamunde est un bel exercice de style aux tonalités variées et extatiques. Le même thème est repris dans des variations qui démontrent le génie du compositeur, David Fray est habité lors de plusieurs passages particulièrement intenses. Et puis vint l’Allegro Scherzando au final proche de l’incident. Il semble que le pianiste envoya le dénouement sans la note finale mais avec une démonstration d’exaspération (?) que le public ne saisit complètement que lorsqu’un accordeur de piano intervint lors de l’entracte. Piano mal accordé à son gout? Difficile à cerner à un tel niveau d’interprétation, l’incident fut clos et le pianiste revint pour une deuxième partie débutée par les toujours très beaux et intenses Moments musicauxn°2 et n°4 op.94 D.780 rendus très évocateurs par la magie du pianiste. Schumann conclut ce moment de piano avec les 8 passages d’un Kreiseleriana très technique et représentatif des dons du compositeur. La salve d’applaudissement finale était plus que méritée et entraina 2 rappels dans la même veine sensible et technique dont est capable le pianiste. Rien de tel pour conclure un moment de piano gravé dans l’esprit de tous pour très longtemps! David Fray ne s’est pas ménagé, encore une très belle prestation du grand pianiste français!
« Le Dragon » survolté de Thomas Jolly diffusé sur France 4, le 2 juin à 21H00
Figure reconnue de la scène contemporaine, Thomas Jolly aime mettre en scène des monstres politiques assoiffés de pouvoir et de cruauté : « Henri VI » marathon théâtral de 18 h (Molière 2015), « Richard III », « Eliogabalo » donné à l’Opéra Garnier, ou encore « Thyeste », fresque radicale sur fond de haine entre deux frères rivaux, d’infanticide et de cannibalisme.
Aujourd’hui, il s’attaque au texte d’Evgueni Schwartz, « Le Dragon ». Une parabole, éminemment politique, qui utilise le motif du conte et du fantastique pour dénoncer les mécanismes d’un système totalitaire attaché à déconstruire ce qui fait humanité, et interroger les forces de résistance face à une tel pouvoir démoniaque.
Depuis quatre siècles, un dragon à trois têtes règne en despote sur une ville imaginaire. Les autorités locales, complices et serviles, se plient à tous les caprices du monstre dont celui de sacrifier plusieurs têtes de bétail par jour et une vierge chaque année, jusqu’à l’arrivée de Lancelot.
Un jeu survolté
Une oppression à laquelle la population s’est habituée, jusqu’à ce jour de libération où le valeureux chevalier Lancelot, après un combat héroïque, triomphe du monstre dominateur.
« Le Dragon » nous rappelle toutefois que se débarrasser d’un tyran n’est pas abattre une tyrannie. Que l’asservissement d’une société toute entière n’est possible qu’avec son consentement actif, résigné ou inconscient. Car désormais libérée, la cité heureuse mais dépourvue de guide, s’apprête pourtant à basculer de nouveau dans une autre servitude.
Sous une forme féérique mais empreinte de raillerie, la fable noire, aux accents ravageurs, nous plonge au cœur de l’oppression, la soumission, l’affrontement ou encore la fausse illusion de l’homme providentiel.
Thomas Jolly s’empare avec l’univers qu’on lui connait de ce comte fantastique, qu’il habille d’une scénographie mortifère entièrement composée de noir et de blanc, sertie d’un faisceau de lumière qui découpe l’espace.
A l’abri d’une esthétique baroque, de lumières sculptées au laser, d’effets spéciaux et d’une ambiance sonore qui électrise la violence sourde et font leur effet, le dramaturge souligne, à gros traits, le grotesque des personnages, devenus une caricature d’eux-mêmes, dans ce système contrôlé par la peur et la servitude volontaire.
Un parti pris où le jeu appuyé et démonstratif des acteurs qui se font aussi entendre bruyamment, affaiblit la noirceur et la portée politique du propos où les enjeux, toujours actuels, restent toutefois lisibles et percutants.
Les comédiens incarnent à l’unisson ces personnages, tour à tour humains et lâches, glorieux et monstrueux, aux prises avec leurs certitudes et leurs déraisonnables complexités.
Date : 2 juin 2024 sur France 4 à 21h00 Mise en scène : Thomas Jolly
Un banlieusard tout juste sorti de prison s’ingénie à tourner un clip de rap sans autorisation et avec les moyens du bord, ça va forcément partir en live. Thomas Lemoine s’appuie sur une galerie de personnages en contradiction complète avec l’image habituelle de la banlieue. Le résultat est drôle et décalé, une bonne pioche.
La banlieue en vrai?
Dès le départ, le contexte est dressé. Même si le film se déroule dans le XXe arrondissement de Paris, l’ambiance est très tourné vers les images de banlieue. Ousmane (Gael Tavares) rassemble plusieurs acteurs (plus ou moins confirmés) pour le tournage de son clip. Il imagine une équipe de la BAC prise à parti par des jeunes énervés. Brassards oranges marqués POLICE de rigueur, gyrophare, attitudes patibulaires, tout se passe bien jusqu’à l’intervention d’une voiture de la vraie BAC qui vient suite à un appel faisant été de perturbations. Et là, le film échappe complètement à son réalisateur, les 3 acteurs sont interpellés et mis en garde à vue. L’un d’eux part complètement en roue libre car pas du tout habitué à des interpellations de la maréchaussée. Joué par Thomas Lemoine lui-même, il demande à être relâché rapidement pour aller faire ses courses avant la fermeture du magasin, les policiers sont hallucinés, le spectateur aussi. Tout le film se fait dans la même thématique faite de décalages, les policiers sont décalés, les acteurs aussi, personne ne se comprend, surtout quand un sac de 50 kilos de poudre blanche est trouvé dans la voiture du tournage. Le film est une sympathique pochade fleurant bon l’amateurisme éclairé pour une chronique potache de la banlieue. L’heure et demi de film enchaine les situations ubuesques, les invectives fusent, tout le monde en prend pour son grade. Les poncifs sont détournés, de quoi se gausser à volonté.
La gardav est un film qui fait plaisir, joyeusement décalé, à découvrir sur grand écran le 5 juin.
Synopsis: Mathieu jeune acteur ambitieux galère pour boucler sa bande démo. Son pote Ousmane lui propose de tourner dans son clip de rap, mais le tournage ne va pas se passer comme prévu.
La comédie Cocorico repose sur le numéro de duettistes de l’ex-Inconnu Didier Bourdon et de Jacquouille Christian Clavier. En futurs beaux parents aux valeurs opposées, ils font des étincelles alors que leurs progénitures respectives annoncent leur fiançailles. Surtout que les références à leurs carrières respectives se multiplient sans cesse, un peu des Visiteurs par-ci, un peu des 3 Frères par là, le spectateur est ravi de faire appel à sa mémoire personnelle pour réactiver de grands élans nostalgiques. L’affiche rappelle les 3 InconnusDidier Bourdon, Bernard Campan et Pascal Légitimus avec leurs regards ahuris sur l’affiche des 3 Frères, c’est bien joué.
Une comédie qui fonctionne
Ce premier long-métrage en solo du réalisateur Julien Hervé n’invente certes rien mais manie avec succès références, rythme mitraillette de l’humour et satire du français moyen. Il a déjà co-réalisé en 2017 l’autre comédie Le Doudou avec Philippe Mechelen et scénarisé les succès publics Les Tuche 2, 3 et 4. Il imagine ici 2 belles familles qui découvrent ensemble les résultats de tests ADN sur leurs origines respectives, sujet très à la mode tant ce type de tests est en vogue actuellement. Surtout que la famille du beau-père Christian Clavier est censée remonter au Moyen-âge avec des ascendants illustres et du sang bleu dans les veines, ce qui constitue d’ailleurs un des ressorts comiques récurrents du film face au beau-père Didier Bourdon concessionnaire Peugeot et fier de l’être. Le film se déroule en grande partie dans 2 demeures utilisées comme décor, une pour les intérieurs, l’autre pour les extérieurs. Pour les premiers, le château de l’écrivain et philosophe Michel de Montaigne situé dans le village de Saint-Michel de Montaigne en Dordogne est des plus impressionnants avec ses immenses pièces certainement pas très faciles à chauffer l’hiver. Les extérieurs ont été tournés au Château de La Rivière entouré de ses vignes centenaires. Le réalisateur utilise un ressort comique bien connu, celui du poisson hors de l’eau, avec des personnages qui se retrouvent ne pas être finalement ce qu’ils croient être. Les réactions sont désopilantes et font sourire les spectateurs par leur outrance calculée. Le trait est volontiers forcé avec des caractères d’abord très opposés qui se retrouvent ne pas vraiment l’être tant que ça. Christian Clavier et Didier Bourdon sont 2 monuments de la comédie française qui se retrouvent partager pour la première fois la même affiche au cinéma, eux qui s’étaient déjà donnés la réplique au théâtre dans La Cage aux folles. A leurs côtés, les autres actrices et acteurs participent à cette belle farandole d’humour qui vise la joie de vivre et la convivialité.
Les Inconnus face au Splendid, il fallait oser, c’est chose faite. Et comme Christian Clavier est déjà apparu avec bonheur dans Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu? dans la même thématique de la famille française qui voit ses certitudes vaciller, ça fonctionne ici tout aussi bien dans la même veine joviale.
Synopsis: Sur le point de se marier, Alice et François décident de réunir leurs deux familles. Pour l’occasion, ils réservent à leurs parents un cadeau original : des tests ADN pour que chacun puisse découvrir les origines de ses ancêtres. Mais la surprise va virer au fiasco quand les Bouvier-Sauvage, grande famille aristocrate, et les Martin, beaucoup plus modestes, découvrent les résultats, pour le moins… inattendus !
Le théâtre des Champs-Elysées laisse la scène au grand pianiste David Fray ce samedi 1er juin. Après 3 concerts admirés en 2013, 2016 et 2022, c’est de nouveau l’occasion d’aller l’écouter pour un nouveau programme romantique avec Schubert et Schumann. De quoi donner envie de s’évader dans une stratosphère musicale au son du clavier parfaitement maitrisé du pianiste français. Originaire de Tarbes, le pianiste est passé par les classes de Jacques Rouvier, Christian Ivaldi et Claire Désert pour se distinguer aussi bien en soliste qu’en musique de chambre en collaboration avec les plus grands orchestres. Son enregistrement des quatre concertos pour clavier et cordes de Bach en 2008 a permis de le révéler aux yeux du grand public une consécration méritée en 2010 avec la Victoire de la musique classique du Soliste instrumental de l’année. Si Bach l’a beaucoup occupé depuis de nombreuses années avec de nombreux enregistrements (Variations Goldberg, Concertos pour 2, 3 & 4, Sonates pour violon et piano), il revient à des humeurs plus romantiques pour 2 incontournables au piano de Schumann et Schubert. Un concert à ne pas manquer.
Programme:
SchubertQuatre impromptus D. 935 op. posth. 142 SchumannKreisleriana op. 16
Détails:
Le pianiste français poursuit cette saison son exploration de Schubert entamée la saison dernière avec ce soir les QuatreImpromptus D. 934, le second cahier de ce type. Tout au long de ces quatre pièces, on passe de l’esprit de liberté et de fantaisie de la première jusqu’au caractère follement sauvage et haut en couleurs de la dernière . La richesse de l’invention le dispute à la subtilité de l’écriture pianistique tout empreinte d’un halo de lyrisme nostalgique. Schumann y voyait l’artiste « comme s’il se penchait sur son passé ». Schumann justement occupera toute la seconde partie de ce programme avec les célèbres Kreisleriana. Huit pièces toutes liées par une affinité thématique et faisant alterner les conflits intérieurs de la passion amoureuse aux visions les plus fantastiques. Tout le génie de Schumann et l’un des sommets du romantisme musical.
Production Théâtre des Champs-Elysées France Musique diffuse ce concert le 17 juin à 20h
Adieu Poulet est devenu un film culte depuis sa sortie en 1975. Le duo de flics formé par le grand Lino Ventura et le parti trop tôt Patrick Dewaere est rentré dans les annales avec son ton désabusé, les flics sont inscrits dans la réalité, loin des standards américains habituels avec sa grosse mitraille et son omniprésente action superfétatoire. La mise en scène du réalisateur de LeChat est impeccable et le ton est resté dans les mémoires avec ce scénario ciblant les magouilles politiques de candidats véreux dans le microcosme de Rouen. Rimini éditions propose un combo 4K Blu-Ray qui rend justice à un film au ton assez unique. Le cinéma des années 70 revêt un charme fou avec ses voitures d’époque, ses cigarettes dans les cafés et ses véritables tronches de cinéma. Les 2 personnages principaux sont étudiés avec maestria dans une sorte de relations père-fils tortueuse et passionnante, ils sont complémentaires et l’alchimie inattendue du duo fonctionne à plein. Sobres et charismatiques, les acteurs ne se marchent jamais sur les pieds et remplissent à deux tout l’écran, en compagnie de gueules de cinéma de l’époque, Victor Lanoux, Julien Guiomar, toute une époque. Et comme l’humour est également au rendez-vous avec des petites touches savoureuses au cœur de dialogues hyper réalistes, le film se déguste avec plaisir.
Tout le monde en prend pour son grade, les politiques, la police, la hiérarchie, le film est une merveille à découvrir le 5 juin dans une version qui fera date! Un film des années 70 à ne pas manquer et heureux ceux qui ne l’ont pas encore vu, le plaisir de la découverte n’en sera que plus décuplé!
Synopsis: Un candidat républicain, Lardette, défend l’ordre et la morale. Ses hommes de main attaquent des colleurs d’affiches de gauche. L’un d’eux meurt. Le commissaire Verjeat et l’inspecteur Lefèvre mènent l’enquête, avec des méthodes qui déplaisent fortement à Lardette.
Une présidente du jury américaine avec Greta Gerwig, une Palme d’or américaine avec Anora, jusque là tout est normal. En 1994, Clint Eastwood a fait triompher Pulp Fiction, en 2004 Quentin Tarantino a fait triompher Fahrenheit 9/11, en 2011 Robert de Niro a choisi The Tree of Life mais en 2003 c’est Patrice Chéreau qui a choisi Elephant, preuve que la démonstration a ses limites, bref. Le film Anora de Sean Baker suit les excellents Tangerine, The Florida Project et Red Rocket du même réalisateur qui sont autant de tentatives pour ausculter une Amérique à la marge remplie de white trash, d’individus déclassés et de laissés pour compte qui se battent pour exister. Pas encore de date de sortie prévue, espérons que ce soit avant 2025.
Un prix spécial du jury attendu
Le Prix spécial du jury a été attribué à Mohammad Rasoulof pour son film Les Graines du figuier sauvage que beaucoup voyaient remporter la Palme d’Or. Le film ausculte un fossé générationnel croissant au sein d’une famille iranienne dont le père est devenu un chien de garde zélé du régime des mollahs. Le réalisateur a du quitter son pays pour échapper à une peine de prison de 8 années, de quoi le mettre en avant pour une sortie en salles à la date pas encore déterminée.
2 nouveaux prix de plus pour Jacques Audiard
Le nouveau film de Jacques Audiard, Emilia Perez, est une comédie musicale sur fond de narcotrafiquants au Mexique, principe assez original. Tout le casting féminin a été primé avec le prix d’interprétation féminin, y compris l’actrice espagnole transgenre Karla Sofia Gascon qui a reçu le Prix d’interprétation féminine avec ses partenaires Selena Gomez, Zoe Saldaña et Adriana Paz. Le film a également reçu le Prix du jury. Beaucoup de réactions envers ce film, il reste à le découvrir le 28 aout 2024.
2024, l’année Jesse Plemons
Après son rôle court mais marquant dans Civil War, Jesse Plemons a été récompensé par le Prix d’interprétation masculine pour son rôle dans le film à sketches Kinds of Kindness du Grec Yorgos Lanthimos, déjà mis en avant cette année avec son film Poor Things. Un autre film à découvrir le 26 juin 2024 en salles.
Le soleil semble illuminer le Théâtre Noir auLucernaire pendant la représentation de Naïs, les cigales chantent avec un bruit assourdissant et les senteurs de la garrigue se diffusent dans la salle. Sur scène, 2 comédiennes et 4 comédiens chantent l’accent du Sud dans un drame solaire qui rappelle Jean de Florette et Manon des Sources, les 2 œuvres les plus connues de Marcel Pagnol. Les hommes ont le sang chaud et tiennent les femmes sous une emprise mentale héritée de la nuit des temps. Le drame n’est pas loin dans ce moment de théâtre puissant et émouvant.
L’amour au temps des cigales
Pour ceux qui ne le savent pas, Naïs est un film français réalisé par Raymond Leboursier et Marcel Pagnol en 1945 d’après Naïs Micoulin, une nouvelle d’un autre auteur du Sud, Émile Zola. Dans ce film, Toine le bossu est interprété par Fernandel avec une grande humanité. Personnage central du film, dramatique et touchant, il est amoureux de la belle Naïs, tenue d’une main de fer par le père Micoulin, peu enclin à la laisser fricoter avec son prétendant venu de la ville, Frédéric. Le film reprend le thème principal de la nouvelle de Zola, l’impossibilité de communiquer découlant des univers différents dans lesquels vivent les personnages, la ville bourgeoise pour Frédéric, la Provence campagnarde pour la famille Micoulin. Arthur Cachia et sa prothèse dorsale (le bossu, c’est lui!) adapte le scénario du film et sa fin heureuse dans une pièce qui tient en haleine tout du long avec son drame à la fois amoureux et social. Le personnage est tiraillé entre sa loyauté pour l’atrabilaire père Micoulin (Patrick Zard) et son amour secret pour Naïs (Marie Wauquier). Ami du futur avocat séducteur Frédéric (Kévin Coquard) couvé par sa mère protectrice (Lydie Tison), il est pris dans une spirale contradictoire de sentiments qui émeut en ravivant des temps anciens où les parents enfermaient volontiers leurs progénitures dans un carcan aussi austère qu’inexorable. Ecrite en 1883, la nouvelle parle d’une jeune femme aussi belle que farouche et d’une lutte silencieuse entre traditions rigides et aspirations à la liberté où les sentiments de vie et de mort se confrontent dans un emballement inexorable. La mise en scène épurée de Thierry Harcourt (L’amante anglaise, Les Chaises) laisse toute la place aux comédiens avec un minimum de décors tout juste évocateurs, une chaise, un filet de pêche. Le texte est tout empreint de cet accent du Sud, chantant, parfois faussement comique mais à prendre toujours au sérieux.
Le spectacle dure 1h10 pour une intrigue ramassée et menée tambour battant. Les spectateurs sont conquis par l’art des comédiennes et comédiens pour aviver des sentiments vrais tout au long d’une pièce qui enchante par son intensité.
Synopsis:
UN SECRET DE DIEU QU’ON N’A JAMAIS SU
Toine est bossu et souffre de son handicap. Il est amoureux de Naïs, fille d’un paysan violent. Naïs, elle, est amoureuse de Frédéric, jeune homme issu d’une famille bourgeoise. L’été arrive et les jeunes amoureux se laissent aller à des plaisirs que leur condition sociale ne leur permet pas… Naïs est un drame d’Émile Zola adapté au cinéma par Marcel Pagnol. On y retrouve à la fois la puissance et la cruauté d’Émile Zola, enrobées de l’humour et de la poésie propres à Marcel Pagnol. C’est un monde de poésie qui s’ouvre devant nous, et tous ses personnages, aux caractères bien trempés, nous emportent dans un tourbillon de sentiments.
Une histoire et des personnages d’une rare humanité qui nous touchent en plein coeur.
« Oui », une rencontre tourmentée sous le regard acéré de Thomas Bernhard
L’œuvre de Thomas Bernhard brûle d’une rage dévastatrice et se débat à la fois contre et avec le poids d’une culture emprunte de traditions, de chaos et de contradictions. Une hargne propre à dénoncer une société mortifère, gangrénée par sa lâcheté collective, et qui s’efforçait de cacher son passé historique dans lequel elle s’était compromise.
Attaquant violemment son Autriche natale et ses intellectuels, Bernhard témoigne aussi de nos sociétés occidentales écrasées par le poids de la culture muséifiée et conformiste dont elles se servent comme expiation à leur médiocrité et à leur vide spirituel.
Cet emportement verbal qui procède chez le dramaturge d’une impossibilité viscérale à supporter le monde tel qu’il va, est celui d’une voix solitaire, qui butte et s’obstine, soutenue par le seul combat obstiné de l’artiste, jusqu’au risque de sa détestation et de son autodestruction.
Dans Oui, roman publié en 1978, le narrateur (Thomas Bernhard) raconte sa rencontre dans un village perdu de Haute-Autriche avec une autre solitude : une femme, la « Persane », incarnée à l’image par Mina Kavani. Une fois la relation derrière lui, l’homme se souvient des promenades partagées dans la forêt de mélèzes avec elle, tout aussi passionnée que lui par la musique de Robert Schumann et la philosophie d’Arthur Schopenhauer, et interroge les traces qu’elles ont laissées en lui.
Une interprétation de haut vol
Car ce fut comme un jeu de miroirs entre les deux au cours de leur relation, l’un et l’autre étant aussi perdus que désemparés. Deux êtres pétris de solitude : lui, enfermé dans ses obsessions et sa misanthropie ; elle, épouse délaissée et bientôt abandonnée par un riche homme d’affaires venu bâtir, dans un endroit désolé, une maison de béton qui a tout d’une prison.
En fond de scène et pour accompagner épisodiquement cette introspection, des séquences filmées dans la forêt automnale sont projetées, dévoilant deux silhouettes s’y engouffrant.
D’une écriture aussi sensible que musicale, ironique et poétique, à l’acuité implacable, Bernhard scrute jusqu’à l’os l’élan en embuscade aussi bien que l’échec qui lient cet homme et cette femme. De cette spirale rétrospective, hantée par la mémoire de la Persane, c’est la voix de l’éreintement qui se fait entendre entre le sursaut avorté et la déraison d’une intelligence mise à mal qui tourne à vide, imprimant irréductiblement une absurdité de l’existence.
Miroir aussi d’un monde en décomposition, dépourvu de tout esprit, aux relents xénophobes, qu’incarne une contrée retirée, porteuse en son sein d’un véritable étouffement de la chair, d’un enfermement mental et d’un repliement sur soi.
Claude Duparfait, dans une incarnation totale et magistrale, porte de tout son corps désarticulé et à l’abri d’une intonation à la résonance si justement habitée, toute l’intranquillité Bernhardienne et son anéantissement. Du grand art. Bravo !
Dates : du 24 mai au 15 juin 2024 – Lieu : Ateliers Berthier (Paris 17ème) Mise en scène : Célie Pauthe
Le premier album de Blue deal, Holy Ground, est sorti en 2022. Le son est toujours aussi tendance rock, tantôt blues ou rock sudiste, à la frontière de plusieurs styles qui cohabitent avec bonheur. La musique semble datée, donc authentique, c’est fait exprès et ça fait plaisir dans cette époque très portée sur l’AI.
Rock is not dead!
Difficile de deviner a priori que Can’t Kill Me Twice est le second album d’un groupe allemand au nom très anglophone, Blue Deal. Premier album à paraître sur le label Dixiefrog, il contient 11 titres très portés sur le rock des seventies, le titre phare fait d’ailleurs penser à Lynyrd Skynyrd. Les autres titres des musiciens originaires de la Forêt Noire évoquent également d’autres illustres as de la guitare comme Eric Clapton, Rory Gallagher ou Stevie Ray Vaughan. Mélodies, guitare mise en avant, section rythmique réglée au cordeau, chanteur talentueux nommé Joe Fisher, tous les ingrédients sont parfaitement agencés pour un album extrêmement efficace. Le guitariste-producteur Tom Vela est bel et bien un futur as de la gratte, mettant en valeur les morceaux dans une belle furia sonore, comme le montrent les 2 singles Favorite Mistake et Got 2 Go. Le groupe trouve ses racines dans les années 90 où le chanteur et leader Joe Fischer a connu un vrai succès international avec son groupe Cadillac Blues Band, déjà porté par sa voix puissante et un son de guitare clinquant. C’est en 2020 qu’une première mouture de Blue Deal a vu le jour quand le jeune guitariste Tom Vela, le batteur Jürgen Schneckenburger et le bassiste Norbert Roth (remplacé en 2022 par Martin Bürger) ont uni leurs forces qui a enregistré dans la foulée l’opus Holy Ground. Suite à une tournée écossaise couronnée de succès en 2023, le quatuor a écrit un nouvel album enregistré durant l’été. Le groupe a entre-temps remporté le très connu outre-rhin German Blues Challenge annonçant la collaboration avec le label Dixiefrog. L’album séduit par ses mélodies portées par une alliance parfaite de la voix et de la guitare. Le futur tube Got 2 Go ne fait pas de détail, des sonorités blues-rock sur Favorite Mistake, du rock brut sur Short Time Runner, des sonorités à la lisière du funky sur Hard Times, l’album s’écoute d’un seul tenant. Et puis 1942 est un bel hommage à Hendrix et Seen to be believed à Clapton, les meilleurs vins rocks, donc, dans les meilleurs tonneaux.
Blue Deal sera visible en live le 3 juin prochain au New Morning avec The SuperSoul Brothers en première partie, de quoi profiter d’un bon son blues rock, n’hésitez pas à tenter l’expérience!
« Requiem(s) » à la vie, à la mort, selon Angelin Preljocaj
Dans Requiem(s), Angelin Preljocaj se penche sur le deuil et convoque dix-neuf danseurs qui donnent corps à une méditation sur la vie et la mort. Puissant.
Tandis que des maîtres tels que Haydn, Fauré et Ligeti ont immortalisé à jamais cette forme musicale, Preljocaj se la réapproprie ardemment à travers une bande son revisitée qui va des requiems et chants liturgiques en passant par le hard-rock, le folklore islandais et jusqu’au métal…
Une mosaïque d’échos d’outre-tombe comme autant de variations qui saisissent sans relâche la complexité des émotions humaines face à la perte, naviguant entre peine et allégresse, douleur et mémoire salvatrice.
Procession des corps
En une succession de tableaux sophistiqués, parfois épurés, symboliques et ou mythologiques, les danseurs forment un ballet tribal aux prises entre tristesse dévastatrice et force vitale captive d’une remémoration des souvenirs, brouillant les frontières entre la mort et la vie.
Tout le vocabulaire virtuose de la danse de Preljocaj, empreint de motifs déstructurés, de lente fluidité en accélération interrompue, s’imprègne de la dimension cérémoniale et mémorielle de la traversée.
Car malgré le deuil, les lames de fond de la vie remontent à la surface, habitent littéralement la danse, traversent les corps, les transcendent pour insuffler un espoir. Une lueur dans la nuit. Et une manière pour Angelin Preljocaj de nous dire que la mort fait partie de la vie. Bravo !
Dates : du 23 mai au 6 juin 2024 – Lieu : La Villette (Paris) Chorégraphe : Angelin Preljocaj
Le festival Solidaysest de retour du 28 au 30 juin 2024 sur l’hippodrome de Longchamp. La programmation s’enrichit avec de nouveaux noms ajoutés: Anitta, Flavien Berger, Mika, La Fève, Laurent Garnier, Santa, Acid Arab, 3 jours de vie et de concert qui s’annoncent trépidants! N’hésitez pas à vous rendre sur le lien pour plus d’informations et pour réserver votre formule de billet ou de pass.
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Né dans une chambre de bonne de 14m2, dans la tête de deux étudiants prêts à changer le monde, le festival Solidays n’est pas un festival comme les autres. Construit sur des valeurs de partage et d’entraide, il nourrit les esprits, réveille les consciences et rapproche les gens. Solidays est un lieu unique de circulation des idées. Année après année, il permet de cultiver le meilleur de chacun. Les jeunes, les militants, les artistes y viennent pour assouvir leur « quête de sens » et partager le plaisir « d’être utile », le plaisir « d’être ensemble ». Il suffit de fouler les pelouses de Longchamp pour mieux comprendre les nombreuses vocations citoyennes et solidaires que cette initiative un peu folle continue de susciter au fil des ans.
Chaque année, outre des rendez-vous musicaux d’exception, le festival propose des temps forts, des conférences et des temps d’échange autour de grandes questions de société et d’actualité. Sans oublier la rencontre avec les 100 associations françaises et internationales du Village Solidarité qui agissent au quotidien sur des thèmes aussi variés que les droits humains, la santé, la pauvreté, l’environnement, le handicap ou l’exclusion. Solidays est aussi un outil performant contre le sida et la détresse humaine. Grâce à son succès, de nombreux programmes d’aide aux malades et de prévention ont pu être financés, ici et ailleurs.
Près de 4 millions de festivaliers ont déjà foulé les pelouses de Longchamp depuis ce jour de 1999 où Robbie Williams, Youssou N’Dour ou encore Jean-Jacques Goldman ont inauguré la scène principale. 25 ans plus tard, Solidays est plus que jamais « d’intérêt public ». Il démontre avec force à quel point les jeunes sont intimement convaincus que le bonheur, le progrès, le sens que chacun veut donner à son existence, ne peuvent naître de l’individualisme, du repli sur soi ou de l’indifférence à l’égard du monde.
Pour marquer les 25 ans de Solidays, Solidarité Sida a lancé le pari de créer 25 000 vocations solidaires. L’objectif a été atteint ! Une formidable nouvelle pour la solidarité et la prospérité du festival.
Paris, le livre-jeu, un très bel album jeunesse (Flammarion Jeunesse)
A l’occasion des Jeux Olympiques, les éditions Flammarion jeunesse nous propose une nouvelle édition de : Paris, le livre-jeu.
Les illustrations de cet album sont tout simplement magnifiques et emplies d’humour !
Une sorcière s’est infiltrée à Paris et ensorcèle toute la ville ! Il faut à tout prix la trouver.
Le lecteur va suivre les indices qui devraient le mener jusqu’à la sorcière !
Mais en fait, ce n’est pas si simple car à chaque page, le lecteur a plusieurs propositions. C’est un vrai labyrinthe, Paris ! Et si ce n’est pas le bon chemin, ce n’est pas grave, une autre solution sera proposée au lecteur.
L’album fourmille de détails et le jeune lecteur peut passer des heures, même sans savoir lire, pour découvrir ces mille trésors.
C’est également une chouette façon de découvrir Paris et ses merveilles : La Bibliothèque Nationale, le parc zoologique, Notre-Dame, l’Opéra Garnier, le Louvre, les métros, les catacombes, la Roseraie, le Jardin d’Acclimatation, la Cité des sciences, le Musée d’Orsay, le Centre Georges Pompidou, l’Aquarium, la Tour Eiffel…
Mais quel régal ! Attention, la balade ne sera pas de tout repos ! Il va falloir réfléchir, bien observer et répondre aux nombreuses énigmes !
Paris, le livre-jeuest un très chouette album qui fait découvrir Paris autrement ! Notre coup de cœur !
Alors que l’été approche, c’est le moment de déguster, toujours avec modération, 2 vins rosés de Bandol parfaits pour les terrasses estivales et les évènements entre amis. Tous deux ont du caractère et donnent de belles lettre de noblesse au vin rosé.
Château de Font Vive Bandol rosé 2023 (16 euros TTC)
Ce rosé est un véritable appel à l’été et aux terrasses entre amis. Il se compose de Mourvèdre, Grenache et Cinsault. À l’œil, sa robe rose est pâle et engageante. Au nez, les arômes sont intenses avec des notes de fruits rouges et de fleurs. La bouche est ronde, moelleuse en attaque, assez veloutée avec un long final où la fraîcheur et la nervosité apparaissent, agréable et équilibré, ample et typique. Ce rosé d’appellation AOP Bandol se déguste idéalement avec le poisson, les fruits de mer et la cuisine méditerranéenne, également en apéritif sur une bouillabaisse ou des bouchées à la reine aux fruits de mer. Proposé à 16 euros la bouteille, c’est un très bon rosé de l’été!
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La famille Barthès est à la tête de deux domaines : le Ch. de Font-Vive et le Ch. Barthès, implantés dans les restanques du Val d’Arenc. Elle signe des vins régulièrement en vue dans le Guide des rosés notamment.
Château Jean-Pierre Gaussen Bandol rosé 2022
Composé de 1/3 de Mourvèdre, 1/3 de Cinsault et 1/3 de Grenache, ce vin rosé est proposé au prix TTC de 14,00 € pour un vin tout en profondeur, très authentique et complexe. Il se déguste à l’apéritif et accompagne idéalement les poissons grillés au fenouil, les fruits de mer ou les fromages de chèvre.
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Au cœur de La Cadière d’Azur ce domaine familial créé par Jean-Pierre Gaussen dans les années 60, sur un terroir argilo-calcaire où le Mourvèdre s’exprime dans toute sa puissance pour donner des Vins Rouges d’exceptions que l’on peut boire jeunes comme à leur apogée. Venez découvrir nos vins Rouges, Rosés et Blancs.
Dis-moi que la vie est belle, notre coup de cœur (Flammarion)
Barry Jonsberg est un auteur australien mondialement reconnu. Son dernier roman, Dis-moi que la vie est belle nous a bouleversés !
C’est l’histoire de Cate, jeune fille ado de quinze ans. Caitlyn, Cate ou CC.
Dès la première page, le lecteur veut en savoir plus sur Cate alors qu’elle dit qu’elle n’est pas intéressante ! Mais elle devient très vite notre amie intime.
Ses parents sont divorcés. Mais franchement, elle a trouvé sa vitesse de croisière : 1 week-end tous les 15 jours, elle va chez son père. Et le reste du temps, avec sa mère, qui a un nouveau compagnon, Sam. Elle s’entend bien avec tout le monde. Elle adore son père et ses douces dérives, et s’entend très bien avec sa mère et Sam. Bien sûr, elle a une meilleure amie, Elise. Et la vie d’Elise n’est pas facile car ses parents sont en train de se séparer. Cate et Elise se confient mutuellement toute leur vie.
L’auteur décrit tellement bien ses personnages, leurs ressentis, que nous sommes très vite attachés à Cate.
On commence le roman, et on ne peut plus l’arrêter. On sourit, on rit, et on pleure avec Cate !
C’est un roman publié dans la collection Flammarion jeunesse mais il n’y aucune raison de limiter sa lecture aux ados !
C’est à la fois plein de vie, de vitalité, de joie, d’amour. Tellement vivant ! On aime les folies des we chez son père. On aime que Cate garde son jardin secret à l’abri de chacun de ses parents. Quand elle est chez son père, elle vit à 100% avec lui et ne raconte rien à sa mère. Et vice versa !
Les tourments de l’adolescence sont bien présents. Et la plume de l’auteur nous les rend encore plus réels. Avec une créativité incroyable !
La vie de Cate va être bouleversée. Non pas à cause d’un de ses parents mais à cause du compagnon de sa mère ! Le comble ! Un tsunami ! Un combat qu’elle va devoir mener… Et jusqu’à la fin, on ne sait qui l’emportera !
La vie ne l’épargnera pas. Mais pour autant, la vie reste belle !
Dis-moi que la vie est belleest un magnifique roman. Il a été finaliste du prix Ethel Turner Prize for Young People’s Literature. Il est notre gros coup de cœur !
Après une année de concerts à travers la France, le groupe TùCA formé autour de Louis Gachet dévoile son premier album nommé Adishatz.
Un jazz à découvrir
Tuca signifie Dune en langue gasconne, facile à comprendre quand on sait que les 5 musiciens du groupe sont originaires du sud-ouest de la France, Louis Gachet à la trompette, Thomas Gaucher et Martin Ferreyros aux guitares, Cyril Drapé à la contrebasse et Arnaud Bichon à la batterie. Les influences sont multiples pour ce groupe situé entre jazz et rock, allant même jusqu’à la pop sur certains morceaux. Et tout comme la Dune est en évolution perpétuelle en fonction des éléments extérieurs et de l’environnement, le groupe revendique des aspirations en changement perpétuel, pour ne pas rester ni figé ni imperméable aux nouvelles inspirations. Tuca rend hommage à des choses vraies auxquelles ils comptent beaucoup, des personnes, des moments, des sensations, des endroits… Les compositeurs Louis et Thomas Gachet revendiquent des inspirations multiples, au premier lieu leur Gascogne natale qui imprègnent tous leurs morceaux. Le groupe a été récompensé au Grand prix du Jury du 9e Tremplin Action Jazz en 2021 et finaliste du Tremplin ReZZo Jazz à Vienne en 2022, preuve que l’émergence de la formation n’est pas passée inaperçue et que leur énergie touche un public de plus en plus nombreux. L’album compte 11 titres à écouter pour en apprécier la diversité. Le nom de l’album et du premier morceau Adishatz est un mot également issu de la Gascogne, signifiant aussi bien Bonjour qu’Au revoir, coupant le morceau en 2, avec une première partie semblable à une tempête émotionnelle liée à la perte et une deuxième portant sur l’acceptation et l’amour. Le 2e titre Windu est une référence directe à Star Wars et au personnage de Mace Windu, d’où le futurisme du morceau. Le 3e morceau Planus est comme son nom l’indique très planant.
Tous les autres morceaux sont des références claires à des choses existantes, entre calme et tempête avec des musiciens qui partagent leur passion et transmettent de vrais sentiments.
Dates de concert:
Concert de sortie le 19 juin en co-plateau avec Illyes Ferfera Quartet au Studio de l’Ermitage
Je rêve d’être vétérinaire, un documentaire jeunesse (Casterman)
Julie Alcouffe est Docteur vétérinaire. Elle a écrit cet album, joliment illustré, pour faire découvrir aux enfants son métier, et sa passion des animaux : Je rêve d’être vétérinaire. Quel enfant n’a pas rêvé d’être vétérinaire un jour ?
Avec l’album Je rêve d’être vétérinaire, le lecteur découvre tous les secrets de ce métier.
C’est un métier très difficile d’accès. Il faut bien se préparer d ès le lycée en choisissant les bonnes options scientifiques. Du côté des études, c’est très difficile et la sélection est sévère ! Il n’existe qu’un seul concours pour 4 écoles ! Et pour passer ce concours, il faut faire 2 ans de prépa, très difficiles. Et au final, moins de 2 élèves sur 10 sont pris !
Et une fois le concours en poche, rien ne sera facile ! Le vétérinaire doit avoir un sacré mental, une super santé car c’est un métier très physique. Il doit aussi avoir le sens du contact, et être hyper réactif. Car en cas d’urgence, il faut réagir très vite !
L’auteur décrit également d’autres métiers en rapport avec les animaux, plus faciles d’accès, comme le maréchal-ferrant, les éleveurs, les toiletteurs, les éducateurs…
Le vétérinaire peut exercer son métier en ville ou à la campagne. Soigner des animaux de compagnie, des animaux rares, des animaux sauvages…
Je rêve d’être vétérinaire est un album, avec de belles illustrations, où l’auteur nous partage sa passion. Et sa vie de vétérinaire au quotidien. Un très chouette album qui sort aujourd’hui !
Le fait est que le chanteur folk Vic Chesnutt est plutôt un héros très underground, pas très connu voire assez obscur. Ses tubes n’ont jamais défrayé la chronique et lui-même n’a que peu attiré le monde de la musique hormis Michael Stipe, le célèbre chanteur de REM. Sorte d’artiste maudit disparu à seulement 45 ans suite à une overdose de médicaments, il mérite finalement plus qu’une écoute distraite. Artiste connu d’un petit monde de branchés entre les années 90 et 2000, il est devenu paraplégique à seulement 18 ans suite à un accident de voiture. Ce que beaucoup auraient très mal vécu a été pour lui une sorte de bénédiction, lui permettant de se concentrer sur son art et de sortir quelques beaux albums. Ses chansons parlent de faiblesse et de bêtise humaine, avec une touche d’humour et d’ironie, faisant apparaitre au détour de quelques paroles son attirance macabre pour le dernier saut (sot?), ce qu’il finit par faire en 2009. L’ouvrage de Thierry Jourdain est clair et précis, et donne surtout envie de mieux connaitre l’œuvre de cet artiste maudit.
Synopsis:
Originaire du sud des États-Unis, Vic Chesnutt est l’un des grands représentants de la scène musicale folk des années 1990 et 2000. À 18 ans, il survit à un accident de voiture qui le laisse paraplégique, et l’oblige à trouver une manière unique de faire de la musique. Découvert par Michael Stipe, le chanteur du groupe R.E.M., il est à la tête d’une discographie sensible, centrée sur la vulnérabilité et la bêtise humaine, en particulier la sienne. Sombre mais emplie d’humour et d’ironie, son écriture marche dans les pas des textes de Flannery O’Connor et William Faulkner.
Toute sa vie, Vic Chesnutt flirtera avec la mort. Maintes fois sauvé par sa femme ou ses amis, il succombera à une overdose de tranquillisants le 25 novembre 2009, à l’âge de 45 ans. Il laisse derrière lui une œuvre dense, authentique et à fleur de peau. Vic Chesnutt, le calme et la fureur retrace cette existence dévorée par l’addiction, mais toujours en quête d’une échappatoire.
Thierry Jourdain est le fondateur du collectif Equilibre Fragile et de la revue papier du même nom, consacrée à la musique, la photographie et la littérature. Il joue dans le groupe indie rock My Silly Lifestyle, et est l’auteur de plusieurs essais sur la musique, dont Elliott Smith : Can’t Make A Sound (Le Mot et le reste, 2018), Dominique A : La Fossette (Densité, 2021) et R.E.M. (Le Boulon, 2022).
Dans le grand manteau de maman, très bel album jeunesse (Glénat jeunesse)
Eve-Marie Lobriaut nous propose un nouvel album, très joliment illustré : Dans le grand manteau de maman. Un album qui met l’accent sur l’amour d’une maman. Noé rentre un soir tout triste de l’école. Il pleure. « Des nuages se sont installés au-dessus de sa tête ». Il ne veut plus aller à l’école. Il veut redevenir tout petit et retourner dans le ventre de sa maman. Là où il fait si doux, si chaud.
Sa maman tricote un grand manteau blanc, avec une grande poche dans laquelle Noé va pouvoir se réfugier. Il y restera le temps qu’il lui faut, pour se sentir à nouveau bien. Cet album montre au tout-petit l’importance d’une maman à qui on peut tout dire, mais aussi l’importance de s’ouvrir au monde et d’avoir confiance en soi. Noé ne peut pas rester toute sa vie dans cette poche ! Le monde l’attend !
Une grande page est à déployer quand Noé renait au monde. Superbe !
Dans le grand manteau de maman est un très bel album illustré, idéal à offrir pour la fête des mères !
8848 mètres, Là-haut, elle ne sera plus la même (Casterman poche)
A travers ce superbe roman d’aventures, sorti en 2020, Silène Edgar nous transporte à : 8848 mètres, Là-haut, elle ne sera plus la même. Mallory a quinze ans. Avec son père, ils ont décidé de faire l’ascension du Mont Everest. 8848m. Le toit du monde.
Elle se prépare, avec lui, depuis longtemps pour ce défi très particulier. Deux mois de préparation intensive avant de partir enfin pour cette aventure extraordinaire. Mallory va faire la connaissance des guides, et des membres de leur équipe. Tous solidaires. Elle va apprendre et découvrir des mondes qu’elle n’imaginait même pas !
Tout au long du roman, on voit Mallory évoluer, devenir chaque jour un peu plus mûre. Elle se détache un peu de son père, pour devenir vraiment elle-même. Le stress est là, même s’il ne faut rien laisser paraître. Ce n’est pas simple de respirer à une si haute altitude. Respirer tout en faisant des efforts physiques intenses. Avec un froid glacial.
Au départ, Mallory n’a pas beaucoup confiance en elle. Elle se laisse un peu porter par les autres, surtout pas son père. Et puis, au final, c’est elle qui va porter son père.
L’auteure décrit très bien les ressentis de Mallo, adolescente, qui traverse des épreuves physiques très rudes, mais qui découvre aussi quelques notions de bouddhisme, de méditation, et des notions comme l’impermanence, la compassion, le semchuk…
Elle rencontre des personnes qui sacrifient leur vie à l’écologie et ramassent tous les déchets laissés par les humains, même en haute montagne !
Il est clair que Mallory a plus appris en quelques semaines que durant sa courte vie ! Elle ne sera plus jamais comme avant !
8848 mètresest un très beau roman, engagé, et pour les bonnes causes. Publik’Art se réjouit qu’il soit de nouveau édité et dans la collection poche ! Accessible au plus grand nombre !