Quentin Shih, à Inception Gallery Le Marais, à Paris, du 31 octobre au 14 décembre 2013
Communiqué de presse :
« A travers la photographie, nous pouvons raconter une histoire. Nous pouvons peindre avec de la lumière. J’aime que mes photographies soient dramatiques, qu’elles aient un aspect narratif. » –Quentin Shih
Quentin Shih, de son vrai nom Shi Xiaofan, est un photographe chinois autodidacte qui partage son temps entre New York et Pékin.
Quentin Shih est immédiatement identifiable par un style personnel qui combine une approche cinématographique, presque onirique, à des détails documentaires. La composition et la lumière, deux aspects qui lui sont inspirés d’Edward Hopper, confèrent une singularité et une atmosphère énigmatique à son expression. Les larges décors, minutieusement mis en scène, le soin particulier accordé à la couleur,les contours nets, les grands formats ; tout cela crée des récits chargés d’émotion. Dans ces mises en scènes très étudiées, nous entrons dans un environnement imaginaire qui révèle la solitude des personnages d’une manière surréaliste. « S’il y aun mouvement artistique qui m’a inspiré, c’est le surréalisme. » affirme Quentin Shih.
En regardant ses photographies, nous expérimentons une forme de rêve, un monde où se confrontent le réel et le fantastique.Quentin Shih concentre son oeuvre sur la relation entre les cultures. Il crée son propre langage, se référant à la fois à la culture occidentale et orientale, se jouant de l’interaction entre les deux formes d’imagerie, aimant souligner à la fois la beauté et l’aspect grotesque des deux mondes. Ainsi, ses photographies les plus célèbres mettent en scène l’uniformité du peuple chinois dont on aurait gommé toute forme de singularité pendant les années communistes, confrontée au culte de l’individu des pays occidentaux. Quentin Shih traite cette notion de choc culturel entre l’Orient et l’Occident avec une certaine dérision qui peut engendrer la polémique.
Considéré comme l’un des photographes chinois les plus prometteurs de sa génération, ce jeune artiste tend à un succès international grandissant. Quentin Shih a remporté de nombreux prix prestigieux. Il est notamment élu « Photographe de l’Année » en 2007 par le magasine chinois Esquire et est récompensé par le prix Hasselblad Masters Awards 2009.
Quentin Shih réalise ses premiers clichés durant ses études universitaires en photographiant des artistes underground locaux. Puis il s’installe à Pékin et démarre sa carrière en tant que photographe professionnel. Durant sa carrière, il participe à de nombreuses expositions en Chine, aux Etats-Unis et commence à s’intéresser de très près, avec beaucoup de talent, à la photographie publicitaire ainsi qu’à la photographie de mode. Quentin Shih réalise des campagnes de publicité pour de grandes marques telles qu’Adidas, Nokia, Microsoft, IBM, Yahoo, Sony Ericsson, Siemens, Red Bull, Samsung ainsi que des photographies de mode pour des publications internationales comme Vogue, Harper’s Bazaar, Cosmopolitan, Elle, Esquire, etc. Ses travaux commerciaux, réalisés pour pouvoir produire ses oeuvres personnelles, lui procurent l’expérience et l’habitude de travailler avec une équipe créative et l’aident à développer ses compétences techniques.
En 2008, Quentin Shih est sélectionné pour participer à l’exposition « Dior et les artistes contemporains chinois » au Centre Ullens d’Art Contemporain de Pékin. C’est le début d’une collaboration étroite avec Dior, Quentin Shih mettant en scène les nouvelles collections de la maison dans ses séries telles que The Stranger in The Glass Box et Dior Wuhan. Il instaure un dialogue entre deux zones géographiques et deux différents moyens d’expression que sont l’art contemporain et la mode. Les mannequins habillés en Christian Dior haute-couture entrent dans la vie ordinaire des locaux d’une façon à la fois incongrue et sereine, créant ainsi une forme de réalité virtuelle.
Dans la série The Stranger in The Glass Box, on assiste à la rencontre de la Chine puritaine et austère avec des mannequins Dior. Chaque photographie présente un mannequin pris au piège dans une tour de verre, observé attentivement par les passants chinois dans des lieux incongrus de la Chine des années 1970-1980. Les mannequins occidentaux, froids et glamour, ne semblent pas en paix dans le monde étrange créé par Quentin Shih. L’artiste présente ces images comme une métaphore de l’Occident pris au piège dans sa tour de verre face à la Chine qui l’observe attentivement. Les photos mettent en scène de grands espaces, matérialisant ainsi la grandeur de la Chine. Quentin Shih dépeint la Révolution culturelle comme un rêve, une
époque irréelle qui donne à cette série un côté vaporeux, éthéré, comme des photos de famille qui ont été dépoussiérées après des décennies et qui témoignent d’une époque révolue depuis longtemps, explorant ainsi son incertitude vis-à-vis du développement chinois. Alors que la Chine passe du collectivisme à l’individualisme rebelle à une vitesse spectaculaire, il trouve exaltant de voir tant de choses naître et disparaître chaque jour. Cependant, il regrette qu’une ville comme Pékin, désormais presque devenue une ville occidentale, ait peu à peu perdu ses propres traditions et son caractère.
Dans la série sur la ville de Wuhan, quatrième coopération de Quentin Shih avec Christian Dior, un mannequin entre dans la vie de certains habitants de Wuhan. Les scènes se déroulent dans un décor semi-ouvert monté de toute pièce, méticuleusement conçu, qui représente des lieux ordinaires de la ville. Le photographe s’est laissé inspiré par l’histoire de la ville, les gens qui y vivent, les couleurs, la lumière et les détails. Quand il a visité pour la première fois la ville de Wuhan, il a vu quantité de petits restaurants et de petites boîtes de nuit abandonnés sur la rive du fleuve, comme des espaces qui ont été coupés du reste de la ville. Inspiré de ces lieux, il a créé des espaces ouverts, derrière lesquels on retrouve des échos de la culture de la ville, mystérieuse et hors de portée. Les mannequins habillés en haute couture font intrusion dans les existences ordinaires des habitants de Wuhan d’une manière cérémoniale. Ils s’échangent des cadeaux, familiers et en même temps étrangers les uns aux autres. Ces présents représentent la relation entre le développement extrêmement rapide des villes chinoises et la maison de couture française Dior, qui s’est adaptée pour répondre à l’évolution de leur demande.
Ses oeuvres sont exposées dans les plus grandes foires d’art contemporain (Art Basel Miami, FIAC …) et son travail est présenté dans de nombreux pays, en Chine, aux Etats-Unis, à Singapour, en Corée, en France… Ses travaux ont été achetés par des collections privées et publiques, telles que le Danforth Museum of Art, le Worcester Art Museum dans le Massachusetts, le Musée d’Art Moderne de Moscou, le LACMA de Los Angeles, le Mint Museum en Caroline du Sud, le Centre d’Art contemporain de Pékin.